3.1.4 Apparition publique du monstre

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Tous les jours des vacances, j'écris une lettre à Horace pour lui donner des nouvelles de ses sœurs et accompagne Charline pour qu'elle puisse envoyer la sienne grâce à mon hibou. Tous les jours, il nous répond. 

Au retour des vacances de printemps, il nous dit avoir revu Carrow et ma tante. Il faisait des courses en ville avec ses parents et il les a surpris au coin d'une rue. Ma tante aboyait sur le sale type. Elle le traitait plus comme un serviteur que comme un compagnon. 

Ils ne l'ont pas vu. Horace n'a pas pu les suivre davantage. Ses parents se sont cachés et ils l'ont empêché de s'approcher. Carrow avait de très nombreuses balafres sur le visage, comme si on lui avait lacéré la peau ou l'avait fouetté avec un fouet. Ses parents ont eu très peur. Ils sont inquiets des derniers événements.

Horace a surpris une discussion le soir alors qu'il était censé dormir. Ses parents savent que ma tante et l'homme étaient probablement des mangemorts. Ils ont évoqué Maeve. Ils ont peur d'elle. Elle les met dans une situation périlleuse ainsi que leur fils. Ils voudraient trouver le moyen pour faire cesser cette amitié, mais en même temps, ils ont pitié des deux fillettes. Ce n'est pas de leur faute ce qui se passe.

La présence de la brunette met leur vie à tous en danger. Horace comprend le dilemme de ses parents. Leur cœur est bon et ne demande qu'à donner une famille aimante aux deux orphelines. Leur peur est grande. Ils craignent pour la vie de leur fils et la leur. Les filles ne blâment pas les parents d'Horace. Maeve semble réfléchir en entendant Horace se lamenter de la situation.

- Charline chérie... Ils ont raison. Je vous mets tous en grand péril. Tu sais combien je t'aime. Je t'aimerais toujours. J'ai confiance en Oliver. Il ne trahira pas notre secret. Je vais faire le nécessaire.

La rouquine se met à pleurer. Je ne comprends pas et les interroge.

- Elle va nous quitter moi et Horace. Pour nous protéger. Elle va s'isoler. Maeve non. Je ne peux pas être privé de toi. Crie la petite fée.

- Charline, ma chérie. Mon petit chat écureuil... Il le faut. Tu ne seras pas seule. Tu as Horace, Oliver, Alice, Rodrigue, Sarah et Jamie. Tu sais que je serais toujours là. Pour votre sécurité. Susurre Maeve

- Et la tienne ? Qui va te protéger ? Qui sera là pour toi ? Hurle Charline.

- Petit chat. Durant mes visions. Un truc cloche. Ne fais confiance qu'à Horace et Oliver. Ne te confie qu'à eux pour l'instant. Je crois que le ministère ou d'autres m'espionne via d'autres Legilimens qui sondent l'esprit de mes amis. Je dois devenir solitaire pour votre sécurité. Horace et Oliver ont la force magique pour résister aux attaques et toi... J'ai posé un verrou blindé sur ton cerveau. Il n'y a que moi qui sait pour ton cœur d'artichaut et ta passion des écureuils.

Les deux sœurs se querellent. Je n'approuve pas la solution de Maeve, mais je n'en vois pas d'autres. Mon petit canard sourit tristement. Charline vient dans ses bras et l'embrasse en pleurnichant. Je promets à la brunette de veiller sur sa sœur et de tout faire pour la protéger.

Horace lui fait le même serment. Il serre et embrasse fort Maeve dans ses bras, disant combien il l'aime et est fier d'elle en tant que grand frère. Ils passent la nuit tous les trois quelque part dans le château. Au petit matin, leurs cernes m'indiquent qu'ils n'ont pas dormi de la nuit. La mine décidée de mon petit canard me fait craindre le pire.

Nous avons cours de défense contre les forces du mal. Au programme ce matin, l'étude et la protection contre les épouvantards. Les terreurs classiques telles les araignées et les plus incongrues comme la peur des grenouilles nous apparaissent et sont vite surmontées.

Horace s'avance. Au début, c'est une peur classique, celle que je connais depuis notre enfance, sa peur des oiseaux. L'épouvantard se modifie. Maeve ou du moins son double aux cheveux verts et yeux violets apparaît sous une tenue de mangemort qui le menace. Horace reste tétanisé. Le professeur intervient. Quelque chose cloche. Je connais mon pote. Il n'a pas eu peur. Il n'aura jamais peur de Maeve. Il l'aime trop.

C'est mon tour. Sans surprise, mon cauchemar, ce sont mes parents qui disent me détester. Je subis leurs injures pendant de longues minutes puis les fais disparaître en pensant aux images visionnées il y a quatre mois de cela. Ils prennent l'aspect de marionnettes du théâtre de Polichinelle. Mis à part mes potes, personne n'a saisi ce qui s'est réellement passer et la raison de cette transformation. Je suis tout de même blanc et transpirant.

Maeve s'avance face à l'armoire. Elle ferme les yeux, puis les rouvre en violet éclatant et sourit. Une musique résonne dans la salle. (MUSE Butterflies and hurricanes.)

Horace recule au fond de la salle avec Charline. Une créature étrange apparaît. D'abord vêtue de la cape et du masque des mangemorts, la créature les enlève. C'est une femme à queue de serpent, et buste de sirène avec des coquillages. Sa peau est verte, ses mains crochues comme des serres d'aigles ou des griffes de félins. Ses cheveux noir et rouge sont constitués de serpents venimeux. Son dos porte des immenses ailes noires faites de plumes et d'écailles. Le plus troublant est que ses yeux sont du même violets que Maeve.

Le professeur panique. Il hurle, nous demandant d'aller chercher la directrice et le professeur Bordial de toute urgence. Notre enseignant essaye de se mettre entre Maeve et l'épouvantard pour que la créature se concentre sur lui. Il s'époumone sans que l'apparition ou mon petit canard ne bouge. 

La créature est immobile face à la brunette, elle aussi très calme. Les cheveux de Maeve se colorent en vert. La peau de son visage laisse apparaître des petites écailles et sa bouche deux crochets pointus. Entre elle et la créature, un vent violent qui nous plaque tous contre le mur souffle avec force. Une fumée violet, noir et vert entoure la créature et mon petit canard. Des lumières vives comme des éclairs se forment entre leurs deux mains levées.

La directrice et le Professeur Bordial arrivent en courant, essoufflés. Ils veulent faire sortir tous les élèves de la salle. La directrice lance des sorts à la créature qui ne bouge pas. Le professeur semble stupéfait et se place entre les élèves et la créature qui lui jette un bref regard avant de revenir observer Maeve.

- Bonjour mon enfant. Déclare d'une voix suave l'apparition chimérique.

- Bonjour reine, répond calmement Maeve.

- Alors qui on tue aujourd'hui ?

- Personne. Préviens les partisans de Jedusor et son descendant que j'arracherais la peau millimètre par millimètre à ceux qui oseront toucher à ma sœur.

La créature se met à rire. Elle prend une forme plus humaine. Morgane. Tout le monde la reconnaît. C'est une carte de chocogrenouille très connue. Elle embrasse sur le front Maeve. La brunette lève la seconde main et fais disparaître la fée dans un nuage vert et violet qui décompose son corps et arrache la peau de son visage. Devant cette vision sanguinolente, plusieurs élèves vomissent de dégout ou de peur.

Les professeurs sont en panique. Celui des défenses contre les forces du mal trouve un épouvantard apeuré au fond de l'armoire. La chose étrange qui est apparue, ce n'était pas un épouvantard, mais une vision de l'esprit de Maeve passé à l'état solide. 

Mon petit canard garde ses cheveux verts. Elle immobilise les professeurs sans un geste et nous pétrifie tous. Elle s'approche de sa sœur, lui murmurant quelque chose à l'oreille. Charline se met à pleurer. Les enseignants retombent au sol et les élèves sortent de leur torpeur. Maeve garde le bout de ses cheveux verts. Elle s'adresse au Professeur Bordial et à la directrice.

- Alors, ils vont en dire quoi au ministère? Morgane a une fille. Et elle squatte les bancs de Poudlard.

- TU ES UN MONSTRE. VA T'EN. Hurle Charline en pleurs

Maeve sort de la pièce en riant. Un rire malsain et dérangeant. Il se met à pleuvoir des serpents venimeux du plafond, qui s'évaporent en touchant le sol. Plusieurs élèves se mettent à vomir de peur de nouveau. Quasiment tout le monde est terrorisé y compris les adultes. Je ne vois que trois personnes calmes dans la salle. Moi, Horace qui console Charline et le Professeur Bordial qui examine le sol de la salle d'un air surpris.

Dès le lendemain, le statut de fille de Morgane de Maeve a fait l'objet d'une publication dans la gazette des sorciers, tout comme la possibilité d'un descendant de Voldemort. Les journaux d'autres pays ont aussi relaté les événements. 

De nombreux élèves ont témoigné de la scène. Des employés du ministère font fuiter des informations. En quelques jours, les secrets de cet été éclatent au grand jour. Le monde entier sait qu'un nouveau Seigneur des ténèbres va arriver. Ma famille et celle de Benoît sont placées sous surveillance mondiale.

Des Aurors sont venus à Poudlard nous interroger. Ils ont voulu emmener Maeve qui les a renvoyés d'un simple geste de la main. Elle veut suivre les cours à Poudlard. C'est trop tard, maintenant. Elle contrôle sa magie et rien ne peut l'arrêter. Nous assistons à l'humiliation d'un Auror voulant lui lancer un sortilège du saucisson et qui fut projeté dans le lac noir d'un battement de paupière qui brûla ses vêtements.

Maeve montre des signes de peste et de garce, mais uniquement envers les cons. Si avant elle n'utilisait ses pouvoirs que contre moi, dorénavant, tout le monde peut en faire les frais. Depuis l'apparition de la créature et la brève transformation de la brunette, mon petit canard contrôle sa magie avec aisance. Elle semble effectivement sans limite comme Charline me le disait il y a peu de temps.

Son coté Serpentard ressort. Les mauvaises blagues ou mots blessants envers les cons apparaissent. Louise Nott en fait particulièrement les frais. La petite Louise, en bonne sang pur, cherche à se rapprocher de Maeve en raison de sa puissance magique. La brunette la traite comme un chien. Non, pire qu'un chien en fait. Il faut dire que la miss la suit comme un toutou. Je les pensais amies pourtant.

J'entends grâce à une de leurs discussions que Louise a cessé de m'aimer puisque j'étais un sorcier de trop petite puissance magique et qu'elle est aujourd'hui amoureuse de Benoît. Je ricane tout seul en entendant ses dires. 

Pas vraiment tout seul pour dire vrai. Maeve se fiche de ma poire dans ma tête, me traitant de dragueur pitoyable et d'espion de pacotille. Cette chipie s'amuse à geler l'eau de mon verre ou à le faire déborder en silence, s'amusant à me tourmenter gentiment comme avant.

Maintenant qu'elle ne fréquente plus notre bande, mon petit canard se met à copiner avec le groupe de Benoît à force de fraterniser et traîner avec Louise. Maeve n'est plus une sang-de-bourbe à leurs yeux, mais la fille de Morgane. Mon cousin la colle et recherche sa compagnie. La brunette semble l'accepter même si elle continue de le remettre à sa place comme toute sa bande et le monde qui lui parle mal ou dit un truc qu'elle n'aime pas.

Un matin, en allant chercher Charline, je dépose un mot sur l'oreiller de Maeve endormie. Je lui demande de faire attention à elle, lui promettant qu'elle pourra toujours venir me voir ou me parler si elle a besoin. Je lui demande aussi de me tenir au courant si elle a des nouvelles de mes parents et lui redonne ma promesse de veiller sur Charline et Horace.

Je n'obtiens aucune réponse. Les mois de mai et juin se déroulent normalement si ce n'est la terreur ambiante qui règne au sein de l'école. Je m'apprête à passer mes deux mois de vacances chez Horace avec Charline. Au moment de partir, je regarde en arrière et croise les yeux violets de Maeve qui me regarde avec tristesse. J'entends un murmure dans ma tête.

- Prends soin d'eux pour moi majesté. S'il te plaît. Je t'en conjure. Prends soin d'eux.

Je lui souris pour accepter sa supplique.

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