Tout d’abord Sandy avait ressenti un choc, son dos la faisait souffrir, elle avait du mal à respirer et sur son visage un vent froid était venu s’installer. Ses cheveux lui caressaient la nuque, elle se sentait comme en train de voler. D’ailleurs, c’est exactement ce qu’elle faisait.

La fille Montbleu venait d’ouvrir les yeux et les étoiles dans le ciel lui offrirent un merveilleux spectacle. Elle avait regardé autour d’elle et vu … Christina sur l’aspirateur volant qui la maintenait par le t-shirt.

— Vous m’avez sauvé la vie ?

— Fallait bien que quelqu’un le fasse non ? Et tu arrêtes avec « les vous » !

La jeune fille s’était agrippée au bras de la sorcière et avec une certaine difficulté, était remontée sur l’aspirateur.

— Oh, merci tatie, dit Sandy en serrant Christina par la taille.

— Si tu ne me lâches pas toute suite, je te balance de beaucoup plus haut…

Sandy n’écoutait plus, elle pleurait de joie d’être toujours en vie. La sorcière en entendant les sanglots n’avait pas fini sa menace, elle ne l’avait pas mis en exécution non plus, même si l’idée l’avait efflorée. Elle s’était dirigée vers le sol pour déposer la gamine, afin qu’elle se remette de sa frayeur.

Elles furent accueillies par Thomas, qui avait découvert que les deux papoteurs muraux étaient bel et bien les Montbleu. D’un signe du doigt, il les avait montrés à la jeune fille qui avait couru se réfugier dans leurs bras. Bien-sûr Maurice et Mathilde Montbleu ne comprenaient pas ce que leur fille faisait là à une heure pareille, mais le moment était plus à la câlinerie qu’à l’interrogatoire.

Tatie avait mis pied au sol, juste à côté du mage. Ils attendirent quelques instants, dans le silence.

— Je n’aurais jamais cru que tu la sauverais, dit-il soudainement.

— Moi non plus, répondit-elle, tête baissée.

— Tu veux en parler ?

— Sûrement pas à toi en tout cas… mais, merci de proposer.

Thomas sourit, après plus d’un siècle à se faire la guerre, le mage et la sorcière avaient réussi à se parler sans trop de méchanceté.

— Où est Georgerus ? demandât-il.

— Aucune idée, il a filé directement quand il a vu la gamine.

— Rentrons au village.

— D’accord mais tu passes devant, je n’ai pas envie que tu regardes encore sous ma jupe comme tout à l’heure.

— Mais comment…

— Je le sais à point c’est tout, et puis tu n’étais pas discret du tout avec ton vissage tout rouge… Ho, les mages, tous des pervers.

Tout le monde avait repris le chemin du village, tatie sur l’Aspi Turbo Clean 2000 à commande vocale, Thomas en valise roulante et les Montbleu en voiture bleue … non en fait elle est rouge (c’est juste pour voir si vous suivez).

Monsieur Etienne sortit du stade, au moment où une ambulance et une voiture de police entraient dans le parking, mais il n’y avait déjà plus personne.

Trente minutes plus tard.

Tatie était sur le point de rentrer chez elle, quand un toussotement l’avait arrêté. Un regard en arrière et elle avait vu Thomas regarder vers le ciel en se levant par moment sur la pointe des pieds.

— Me dites pas que je vais faire ça… Eh, le mage, tu as déjà pourri mon canapé quand tu t’es assis dessus, puisqu’il est bon pour être brûlé, tu peux y dormir, seulement une nuit.

— Oh, quelle gentillesse, il est vrai que je n’ai plus de maison, ni nul part où aller, dans ce cas j’accepte avec joie, dit-il en se dirigeant vers la porte.

— Et moi je regrette déjà. Dis tu n’aurais pas rajeunie depuis le premier chapitre.

— Ah tu l’as enfin remarqué, c’est comme ça depuis mon retour à la fin du chapitre deux tu sais. Il est vrai que pour survivre au monde extérieur, j’ai légèrement changé mon apparence physique, tu aimes ?

— Non ! Tu as l’air jeune, ça te rend encore moins crédible.