1.

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La petite voiture rouge des Montbleu, se dirigeait vers le stade Pierre Mauroy.

Georgerus, qui se faisait toujours passer pour son frère jumeau, avait réussi à décrire l’endroit où il comptait vendre les mortels. Il avait parlé d’un endroit où le peuple payait pour crier très fort en regardant des gens se chamailler dans une arène.

Cela avait ravivé un souvenir de Maurice Montbleu. En effet, notre bonhomme n’est pas très porté vers le sport. Il regardait bien de temps en temps un match de foot à la télévision lors des grands tournois, mais pas plus. Mais un jour, ses collègues l’avaient invité à aller voir un match dans le stade de Lille, et cette expérience ne laissa pas un bon souvenir à Maurice. Le match venait à peine de commencer qu’un inconnu lui avait renversé sa bière dans le dos. Il n’avait pas vu grand-chose de la rencontre, car tout le monde (sauf lui) était debout. À quoi bon mettre des siège si c’est pour rester debout, cette interrogation l’avait préoccupée les quarante-cinq premières minutes. Par la suite, il se rappellait avoir vu un de ses collègue se mettre tout nu avant de sauter sur le gazon, vite poursuivit par une dizaine d’hommes en noir. Il avait crié pendant la rencontre certes, mais pas pour les mêmes raisons que les autres supporters. Maurice avait lancé des cris de peur en voyant les projections de salive qu’envoyaient tous les gens autour de lui en « encourageant leur équipe », une pluie de bave humaine, c’était ça son souvenir de ce jour maudit. Rien qu’en y pensant, Maurice avait envie de reprendre une douche.

En parlant de cri de peur, c’était exactement ce que faisait Georgerus à l’arrière de la voiture. Son premier trajet dans un véhicule motorisé avait laissé un souvenir marquant dans sa mémoire, à peu de choses près son pantalon avait manqué un autre genre de souvenir.

— NOOUS SOOMMES ENCOORRE LOOINN ? demandât-il.

— Nous devrions arriver d’ici quelques minutes, mais je vous le répète, je ne crois pas qu’ils pourront nous aider au sujet de la connexion internet, répondit Maurice.

— Moi je ne comprends pas pourquoi y aller à une heure si tardive, interrogea Mathilde Montbleu.

— FAITES CE QUE JEE VOUUS COOMMAANDEE ! MOORRTELLS !

— Oh, vous nous avez commandé un modem, voilà ce qui explique notre excursion.

Maurice Montbleu, ou du moins son intention, s’était posé sur l’autoradio qui commençait les premières notes d’une de ses chansons préférée, un certain Florent racontait ce qu’avait fait un jour, une femme, Maurice se mit à siffler.

Son épouse, à côté de lui, regardait le maire dans le rétroviseur. Ce dernier faisait une grimace affreuse, sa peau pâle était craquelée par endroits et sa mâchoire serrée laissait apparaître de très longues canines. Dans la tête de madame Montbleu, un raisonnement vit le jour. Comment n’y avait-elle pas pensée plus tôt ? Sa famille courait un grand danger, elle devait trouver un nouveau dentiste.

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