La vue était superbe

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  Après avoir longuement musardé au hasard des rues et des places, nous être étonnés d’une volée d’escaliers, avoir admiré le fer patiné d’une rampe, les bouquets de pins d’Alep, de chênes lièges et de châtaigniers qui couraient sur les collines, nous nous sommes mis en quête d’un restaurant. Tania devait choisir, c’était dans l’ordre des choses. J’étais une souris obéissante ! Nous nous assîmes sur la terrasse du ‘Ristorante Ripa del Sole’. La vue était superbe qui ouvrait sur le grand large. Nous apercevions les taches foncées d’îles au loin, parfois la trace d’un bateau de tourisme, son sillage d’écume. Nous parlions de tout et de rien, heureux comme des collégiens en vacances. L’un comme l’autre ne souhaitions qu’aborder des sujets anodins. A peine nous étions-nous livrés quelques informations relatives à notre quotidien. Le mari de Tania était un homme d’âge déjà avancé qui était dans le milieu des affaires à Gênes. Le couple n’avait pas d’enfants. Tania, de temps en temps, s’offrait une escapade sur la côte, parfois jusqu’en Sicile. Elle lisait beaucoup mais semblait vivre au jour le jour, visitant un musée, fréquentant une bibliothèque, flânant dans les rues, regardant les jets d’eau faire leurs arcs-en-ciel dans les squares et les jardins publics.

   Nous avons dîné de spécialités régionales, d’un délicieux pesto sous lequel perçait l’arôme généreux du basilic, le goût du pecorino au lait de brebis, l’huile des pignons. Tania aimait tout sans exception. Elle adorait les spaghettis à la sauce pesto généreusement arrosés du ‘Vermentino’, ce vin blanc sec à l’agréable fraîcheur. Je crois bien qu’entre tous ces mets délicieux, nos remarques sur le paysage, sur le temps, ‘Ma Passagère’ s’était aperçue que son charme ne me laissait nullement indifférent. Pareil à un gamin, je profitais de l’arrivée de convives ou bien du passage du serveur, pour jeter, à la dérobée, un œil sur l’échancrure de son chemisier, sur le brillant de ses bas, sur cette peau nacrée, si troublante qu’elle laissait à ma naturelle curiosité sans paraître s’en offusquer le moins du monde. Peut-être s’en amusait-elle intérieurement ? Le repas touchait à sa fin. Pour moi, c’était un peu comme la tension avant l’orage. Quelque chose allait bientôt se déchirer qui me libèrerait ou bien m’en chaînerait.

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