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Je me sentais tout à coup très étrange. Mon coeur était alors dans son coin, silencieux. Il attendait peut-être que je prenne la parole, que je dise quelque chose au sujet de ce qui venait de se passer dans la chambre de la jeune femme.

Pourtant, à cet instant, je n'avais qu'une seule envie, c'était de repartir, de le laisser à nouveau seul. Je n'aimais pas cette façon de "faire mal" , et de rendre cette douleur agréable par la suite. C'était à ça qu'on reconnaissait l'Amour, m'a-t-on dit !

Je me suis alors dirigé vers la porte de sortie, légèrement agacé. Lui, mon coeur, ne bougeait pas. Quand j'ai tenté d'ouvrir, j'ai compris que la porte était verrouillée. Un rire s'est répandu dans la pièce. Puis monsieur le silencieux est sortie de son mutisme, se sentant obligé de me montrer son contrôle :

- Maintenant que tu es là, ne crois pas que je vais te laisser sortir avant la fin du voyage que je t'ai concocté !

- Mais je m'en fous moi de cette femme. Elle n'est qu'imaginaire qui plus est. Tu t'acharnes pourquoi ? Laisse-moi partir...

J'ai dû parler avec exigence et autorité. Mais rien à faire, mon coeur allait me faire la morale.

- Si tu m'oublie, si tu sors d'ici, tu t'oublies toi aussi. Et tu le sais, mais il serait temps que tu le comprennes. Aussi fou que je puisse être, je ne suis que la folie saine reflétant ton besoin, ton envie d'être aimé. Me laisser là, c'est renier ta propre personne ! Et puis, est-ce que tu crois que tu es revenu par hasard ? Au mieux, c'est à moi de te demander ce que tu es venu retrouver ici, entre ces murs ! Tu ne t'en souviens plus ? Déjà ?

- Bien évidemment, je m'en souviens... mais je voulais juste te retrouver, pas que tu te remettes à rêver, comme tu l'a fais auparavant.

- Je ne rêve pas moi. J'aime, et j'aime seulement ! Et toi, tu calcules, tu refroidis, tu engourdis les sentiments comme s'ils étaient tes ennemis ! C'est toi qui rêves ! Tu aimerais que tout soit logique, dans la mesure de ton idéal. Un idéal que tu n'accepterais de vivre que par volonté, et non pas par le simple fait qu'il se présente à toi.

L'artiste visait juste ! J'avais les doigts sur le menton, mes yeux fixaient le sol. Il reprit :

- Viens, cette fois-ci, l’expérience sera encore une fois différente. Rapproches-toi du croquis suivant...

[ à suivre... ]

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