Chapitre 39- Les douze apôtres

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La clientèle était revenue à leur boulangerie, comme au bon vieux temps, mais un bon nombre s’était excusé de leur avoir fait du mal, et qu’au lieu de se mettre en colère, ils auraient dû les aider… Le père Philémon les avait tous pardonnés. Il avait réussi à repayer le monastère et était soulagé de ne pas perdre ses frères. Aujourd’hui était le grand jour, car tous les retraitants allaient repartir. Coline et Joseph avaient fait leurs valises, tandis que Clémence, la mère de Philémon, fut heureuse de revoir sa famille. Elle était fière de voir que son fils dirigeait ce beau couvent. Soeur Humbeline avait demandé à rester pour résoudre une dernière affaire. Le frère Philémon avait accepté en s’étant aligner avec la sœur, pour dire au revoir à leurs amis. Humbeline fut heureuse de revoir Coline et lui avait souhaité un bon courage avec son mari, suivi de Philémon qui avait embrassé ses parents de tout son cœur, en rendant grâce à Dieu de les avoir réunis. Puis, ils étaient partis en voiture, en espérant tous que le père Théophane soit canonisé. Théophile qui était venu avec Clémence, avait pu dire au revoir à son nouveau grand-frère. Philémon était heureux de voir que sa famille s'était agrandie. Soeur Humbeline avait demandé à Philémon de se réunir dans la salle de catéchisme et tous les moines étaient également invités. Lorsque tout le monde était présent, elle avait expliqué de A à Z, la vie du père Théophane. Tous, ils en avaient les larmes aux yeux au moment où elle racontait combien Marguerite lui avait du mal… Et qu’il fallait faire attention, car le cardinal Benoît, aura tous les arguments pour contredire leur ancien père supérieur, même s’ils avaient les lettres que Marguerite, qui était censée donner au cardinal, avait demandé à Siméon de les mettre chez elle, mais ce qu’elle ne comprenait pas, c’est pourquoi est-ce-que Marguerite tenait tant à avoir les bases aériennes ? Tout le monde ignorait, jusqu’à ce que sœur Humbeline posa cette question.

— Qui a libéré le père Théophane ?

Il y avait eu un grand silence. Même le frère Philémon s’était posé la question, jusqu’à ce que Jean-Baptiste, avait pris la parole :

— C’est moi qui l’ai libéré.

Puis, les autres moines, qui avaient regardé ce vieux moine, avaient répondu en disant « moi aussi », « moi aussi ». Philémon était stupéfait de voir que ses frères étaient tous dans le coup. Lui, il pensait qu’il était parti en voyage d’affaires ! Rien de plus ! Il leur avait demandé comment est-ce qu'ils avaient su qu'il était détenu par Marguerite. Le frère Paul-André avait rebondi sur ce sujet :

— Lorsque j’ai relevé le courrier, j'étais surpris de voir une lettre venant de sa part. Je l’ai prise et commencé à la lire en disant à tout le monde qu’il était parti en voyage d’affaires, or, si vous avez regardé attentivement la lettre, le père Théophane avait signé, avec un dessin, une rose, recouverte de sang. Cela ne vous-a-t-il pas surpris ?

Frère Philémon, qui était stupéfait, avait secoué la tête.

— Il a toujours signé ces lettres avec une rose lorsque je m’occupais du courrier, mais la voir en sang, ça m’a surpris… Alors j’ai réfléchi pendant des mois pour savoir s’il ne s’agissait pas d’un signe d’alerte… Je me suis rendu dans la cellule du frère Judicaël pour lui demander s’il ne trouvait pas cette affaire étrange… Nous avons commencé à faire des recherches, jusqu’à ce que le frère Guillaume soit venu et ainsi de suite, sauf vous mon père, comme vous étiez en train de préparer vos vœux perpétuels…

Philémon avait froncé des sourcils en leurs disant que ce n’était pas très gentil de ne pas l’avoir prévenu, mais le frère Jean-Baptiste avait repris la parole :

— Après, nous nous sommes souvenus de Siméon, qui les avait tous trahis, et nous nous sommes demandés s’il n’était pas au courant de la disparition de notre père supérieur…

— Et comme j’ai un frère, dans la vraie vie, qui travaille justement dans les armées secrètes, j’ai pu le contacter l’autre jour en lui demandant s’il connaissait un certain Siméon, et il m’avait répondu que ce nom ne lui disait rien du tout.

— Continuez Alexandre.

— Au bout de quelques mois de recherches, j’ai reçu un coup de fil venant de sa part et il m’a répondu que son vrai nom était Isidore Brückner et qu’il habitait en France pour préserver sa fausse identité. Il nous a donné tous ses coordonnés et je suis parti avec le frère Jean-Baptiste.

— Alors vous m'avez menti, en me disant que vous étiez partis voir votre famille...

Les deux moines qui étaient tous confus de lui avoir menti, avaient hoché la tête. Jean-Baptiste poursuivait le récit jusqu’à ce qu’ils s’étaient rendus dans un manoir, à Quimper, dans une campagne très lointaine.

Ils avaient remercié le chauffeur de les avoir emmenés jusqu’ici jusqu’à ce qu’ils avaient frappé à sa porte. Ils avaient entendu quelques affaires se renverser lorsqu’une personne, un peu âgée, avait ouvert la porte en buvant une bière.

Tss, vous êtes venus me prêcher la parole de Dieu ? Désolé les gars, mais chuis pas interessé, décerpissez, avait-il grommelé en allant refermer la porte.

Mais le pied du père Jean-Baptiste avait bloqué la porte.

Pas si vite jeune homme, nous ne sommes pas venus pour ça. Quoique… si ça vous intéresse toujours.

Le frère Alexandre qui avait demandé pardon, avait poussé brutalement la porte contre Siméon qui se l'était reçu dans le nez et avait ronronné. Il s’était dirigé dans son salon. Il y avait du papier journal partout au sol, des bouteilles de whisky commençaient à s’empiler les unes sur les autres. Il avait ouvert une nouvelle bouteille en proposant aux moines qui voulaient refuser, mais il avait déjà commencé à servir les deux dans trois grands verres et les avait tendus. Puis, Siméon, qui s’appelait véritablement Isidore, avait posé ses deux pieds sur la table basse et avait baissé le son de la télévision qui était posée à côté de lui.

Qu’est-ce que vous voulez alors ?

Dites-nous où est le père Théophane.

Isidore avait bu son verre en rigolant, mais les deux moines étaient sincères et avaient commencé à boire.

Ah ! Le père Théophane ! Ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas parlé de lui ! J’ignore totalement.

Puis, Alexandre s’était levé pour le prendre par le col et avait insisté pour lui dire qu’il le savait très bien, puisque son frère avait dit qu’il collaborait avec Marguerite. Surpris, Isidore s’était tût, mais Jean-Baptiste avait insisté pour qu’il le repose. Alexandre avait obéit et avait repris sa place en marchant accidentellement sur une bouteille d’alcool.

J'vois pas du tout qui sait cette Marguerite…

Écoutez moi bien jeune homme, on sait que vous êtes un Nazi et que vous essayez de fuir la réalité.

La réalité ? La réalité c’est que vous êtes tous des abrutis !

Non, la réalité c’est que vous êtes un pauvre fou qui avait tué des centaines d'Innocents ! Vous faites semblant de la voir, car vous avez honte que votre pays tue en plus de cela des pauvres Juifs ! Et qu’ils sont tous tarés comme vous !

Jean-Baptiste fut surpris de voir son frère se mettre dans cet état là. Isidore avait hoché la tête en disant « il a pas tort ce ptit gars » et avait bu sa bière, jusqu’à ce qu’il avait constaté que le poison qu’il avait mis dans leurs deux verres, n’avait pas fonctionné. Ils restaient toujours intact. Au début, il s’en méfiait, jusqu’à ce qu’il s’était dit « non c’est impossible, ils doivent être morts ! ». Il avait insisté pour qu’ils reboivent, mais Alexandre et Jean-Baptiste avaient refusé.

Quoi ?! Mais, c’est impossible ! avait-il hurlé en lâchant la bouteille de ses mains.

Les deux religieux qui savaient qu’il avait mis du poison, avaient rit en disant qu’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Isidore les prenait pour des fantômes… Son poison devait faire effet depuis un bon moment ! Mais pourtant, Dieu avait remplacé le poison par un sirop qu'ils avaient trouvé cela excellent… Sur le coup, il fut bouleversé et avait compris que son plan avait échoué.

C’est terminé Isidore, d’ici demain, la police française viendra t’arrêter pour tous les meurtres que tu as commis.

Bouleversé, Isidore avait supplié qu’on ne le jette pas en prison et qu’à la place, il rentrera en Allemagne. Ce qu’ils ne comprenaient pas, c’est pourquoi Isidore ne voulait-il pas retourner en Allemagne ? Isidore n’avait pas eu d’autre choix que de dire que sa famille était juif et qu’il était dans le lot… Il avait beau barrer tous les membres de sa famille, ils restaient toujours dans la liste. Il avait demandé à ce qu’il conserve cette identité et qu’en échange, il dirait tout. Les deux moines avaient accepté et avaient demandé ce que cherchait Marguerite.

Soupir… Vous allez terriblement m’en vouloir… Mais ce que cherche Marguerite, ce ne sont pas simplement ces lettres… Mais les bases aériennes qu’on a aussi volé…

Où sont-elles ? avait demandé Jean-Baptiste.

Isidore avait pointé du doigt une étagère en disant qu’il allait trouver une meilleure cachette, et que l’une des raison pour laquelle il gardait ses plans, s’était pour se faire de l’argent. Il avait volé l’idée de Marguerite qui voulait en faire la même chose, puisqu’elle n’avait plus de travail à cause de la perte de son mari et de ses enfants et qu’elle avait essayé de trouver tous les moyens pour s’en sortir de là. Au lieu de les avoir donnés, il les avait gardés pour se faire de l’argent et avait déjà commencé à lancer son propre business. Les deux moines qui n’arrivaient pas du tout à croire tout cela, ils leur avaient demandé où se trouvait le père Théophane, mais Isidore avait dit qu’il allait répondre qu’à qu’une question, mais Alexandre avait insisté sur son identité. Il avait soupiré en dévoilant tout et aussitôt, les deux moines étaient partis en laissant Isidore dans ses bières.

— Et c’est comme ça qu’on a pu contacter des soldats Français pour libérer le père Théophane…, continua Jean-Baptiste.

— Et le premier qui a accepté cette mission c’est votre père, conclut le frère Guillaume.

Philémon et Humbeline qui avaient découvert toute la vérité, n’arrivaient pas à croire ce qu’avaient fait les moines derrière leurs dos. Philémon, qui était à deux doigts de se mettre en colère contre eux, les avait remerciés pour cette mission qui aurait pu mettre tout le monde en danger. Il les avait averti que pour la prochaine fois qu’ils montaient un coup pareil, qu’ils devaient avant tout, en parler tous ensemble. Les moines avaient compris la leçon, lorsqu’ils virent que le procès aura bientôt lieu. Au moment de se lever, une ombre mystérieuse avait fait son apparition dans la salle et avait souri en les voyant réunis. Humbeline, qui avait froncé des sourcils, regarda le cardinal qui avait applaudi.

— Je vois que vous connaissez la vérité et je vous en félicite !

— Que désirez-vous monseigneur ?

Le cardinal s’était approché à pas léger vers le petit moine en lui faisant un grand sourire jaune et avait nettoyé précautionneusement son chapeau.

— Le procès aura lieu dans deux heures, alors, je voulais vous souhaiter bon courage.

Surpris, ils s’étaient tous regardés d’un air méfiant, mais le cardinal n’avait pas terminé jusqu’à ce qu’il avait murmuré dans l’oreille de Philémon « vous allez tout perdre mon ami, tout, tout, tout, même votre ami ».

— Que vous lui avait-t-il-dit ?

En reconnaissant cette voix, le cardinal Benoît s’était retourné vers la nouvelle personne qui avait fait son apparition dans la salle et avait rit en disant « bonjour monseigneur Maximilien ! Comment se retrouve mon ami ? ».

— Je ne suis pas votre ami, mon frère, mais votre oppresseur.

— Oh je vois, l’amitié entre moine n’existe plus ?

— Non mon frère, elle existe toujours quand elle est unie avec celle de Dieu.

— Vous trouverez toujours les bons mots monseigneur !

Puis, il avait regardé sa montre en se donnant une frappe sur le front.

— Oh zut, je dois y aller, on m’attend quelque part, à tout à l’heure !

Il lui avait murmuré au creux de l’oreille « que le meilleur gagne » et était parti. Le reste du groupe était soulagé de voir que le cardinal Maximilien était venu à temps et l'avait remercié. Il comptait tout sur lui en disant qu’ils allaient énormément prier et le cardinal fut heureux d’entendre cela.

Bientôt, la béatification aura lieu, mais la plus grande question que nous nous posions tous est : est-ce-que le cardinal Maximilien réussira-t-il à convaincre que le père Théophane est un saint ?

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