Chapitre 24- Karol Wojtyla

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Philémon, qui trembla de la tête au pied, raconta ce qu’il s'était passé aux royaumes des Cieux et de cette femme qui était prête à tout pour renverser le règne de Dieu. Interdites, les deux jeunes femmes étaient restées près de lui en se demandant ce qui bloquait le père Théophane à rester là-bas. Philémon ne comprit rien, car pour lui, il avait réussi à vaincre toutes ses peurs, mais il avait eu tort.

— Mais qu’est-ce-qu’il peut bien nous cacher d’autre ? demanda Coline, stupéfaite.

— Nous l’ignorons tous…

Il y avait eu un grand blanc entre les trois personnages qui pensèrent tous en même temps.

— Humbeline, si jamais le père Théophane revient vous visiter, venez me voir directement.

— D’accord mon père.

— Et continuez de lire les lettres, c’est aussi très important. Dès qu’un message vous paraît important, informez moi.

— Je le ferais, c’est promis.

— Tandis que nous, nous allons continuer de prier très fort pour ces âmes que j’ai vu… Surtout pour le père Théophane.

Coline avait hoché la tête en commençant à sentir ses joues qui étaient devenues rouges lorsque le jeune moine s’était levé. Elle secoua la tête de droite à gauche en se demandant ce qu’il pouvait bien lui arriver. En allant se quitter, la jeune femme rousse demanda au moine à lui parler. Surpris, le frère Philémon l’invita à son bureau. Pendant qu’ils montaient les grandes marches, Coline n’avait pas pu résister à sa beauté qu’il dégageait lorsqu’un rayon de soleil venait parcourir son visage. Elle chassa ses mauvaises pensées et s’installa dans son bureau.

— Tu as des questions à me poser concernant le père Théophane ?

Elle hésita à lui parler de ce qu’ils avaient vécu tous les deux lorsque la reine s’était emparée de son image. Était-il au courant qu’elle le savait ? Après toutes ces années ? Pourtant, il en avait pas l’air. Elle hésita à en parler, lorsqu’elle mélangea ses mains entre elles.

— Non, je ne suis pas venue pour lui, mais pour toi.

Stupéfait, le moine avait fait un petit bond sur sa chaise et s’était de nouveau concentré.

— J’ai vu ce qu’il s’était passé entre toi et la reine…

— Tu, tu es au courant ?!

De nouveau, elle perdit les mots et palpita nerveusement les paupières. Devait-elle lui dire ? Qu’elle était au courant qu’il l’aimait ?

— Je…

Elle prit une grande inspiration avant de se lancer.

— Non, j’ai juste été stupéfaite de me voir à travers elle et je me demandais ce qu’elle te voulait…

Une question qui était très indiscrète pour le moine, il se pinça nerveusement le bras et toussota. Allait-il lui dire la vérité ?

— Elle a essayé de me manipuler en me montrant que tu étais une mauvaise amie…

Le frère Philémon avait bien rattrapé son coup, mais ce qu’il ignorait, c’était qu’elle avait entendu toute la conversation. Gênée, elle rougit quand il commença à se lever et à détourner son regard.

Mais qu’est ce qu’il m’arrive ?! Pourquoi est-ce-que mon cœur bat pour lui ?

Honteuse, elle se releva en quittant la salle, mais quand le moine lui avait prit par le bras, elle sentit son cœur battre à la chamade. Discrètement, elle regarda ses lèvres et devenait encore plus rouge que tout à l’heure.

— Je suis désolé qu’elle t’ait manipulée de la sorte… Je ne voulais pas avoir une mauvaise image de toi…

Elle reprit son calme en se détachant doucement de lui.

— Ne t’inquiète pas, je comprends que tu ais peur de me perdre…

En ayant dit cette phrase, elle commença à s’enfermer en ayant les joues toutes chaudes. Elle ne demandait qu’une seule chose, c’était de partir d’ici avant qu’elle ne brûle dans une grande fournaise.

— Désolée, je… Je voulais pas m’exprimer de la sorte… Enfin, tu, tu as compris…

Philémon était rassuré qu’elle ne soit au courant de rien. Il fut étonné lorsqu’il commença à regarder les yeux bleus perçant de sa tendre et belle amie. Son cœur battait moins que d’habitude et il commença à avoir le corps détendu. Pour la première fois de sa vie, il n’avait pas eu de palpitation pour elle, ni de la sueur dans ses mains. Il comprit qu’à ce moment là, il fut guéri de sa malédiction qu’il avait pour Coline. Il se réjouit au plus profond de son cœur, en rendant grâce au Seigneur lorsqu’elle quitta la salle et se mit à pleurer de joie.

— Oh Seigneur, vous m’avez enfin ouvert les yeux ! C’est vous que j’aime ! Pas elle ! Merci Seigneur, merci mille fois ! C’est vous que j’aime, c’est vous !

Il comprit qu’il avait été guéri lorsque le père Théophane lui avait touché la tête. Il se remit cette scène dans la tête, en comprenant que le Seigneur lui avait guéri de ses maux d’amours.

— Maintenant, je suis tout à vous ! Et je peux enfin vous aimer, humblement.

Tandis que du côté de Coline, lorsqu’elle descendit des escaliers, elle n’arrêtait pas de penser au prêtre, qui s’était excusé lorsque la reine s’était emparée de son âme. Elle en fut toute bouleversée et avait eu soudainement honte. Non, elle n’arrivait pas à croire, elle ne pouvait aimer son meilleur ami.

* * *

Les moines avaient averti sœur Humbeline et Coline, qu’ils avaient recueilli sept retraitants qui venaient d’arriver. Elles se dirigèrent dans la petit cour lorsqu’elles virent avec joie, Joseph, qui discutait avec une dame en tenant dans ses bras un nourrisson et un autre jeune homme, qui riait avec trois autres enfants. Coline avait appelé son mari, courut et se jeta dans ses bras en le couvrant de baiser.

— Oh Joseph, jamais je n’aurais crû te revoir un jour ! Non mais regardez moi cette belle tenue ! Et ces beaux enfants ! disait-elle très offusquée.

Elle étendit ses bras pour que ses trois enfants la serrèrent contre elle. Elle avait eu les larmes aux yeux, lorsque Joseph lui avait dit « tu vois Coline, le Seigneur nous a rendu grâce ». Puis, il lui donna une valise et lorsqu’elle ouvrit, apparut une belle robe jaune. Elle en fut toute émerveillée et le serra de nouveau dans ses bras, avec les enfants qui s’amusaient avec un autre jeune homme.

Quand ce fut le tour de Humbeline, elle en fut stupéfaite lorsqu’elle reconnut sa sœur qui tenait dans ses bras Augustine. Au début, elles avaient hésité à s’approcher, mais sa sœur fut plus rapide qu’elle et la serra contre sa poitrine.

— Oh ma petite sœur, je suis si heureuse de te revoir.

Humbeline qui ne croyait pas ses paroles, avait les yeux grands ouverts jusqu’à ce qu’elle déposa sa tête contre sa joue.

— Tu m’as tellement manquée, répondit-elle en versant des larmes.

— Je suis désolée de n’être pas venue plus tôt, c’est de ma faute, reprit Maïa, les yeux bouffies.

Puis, elles s’étaient adressées un grande sourire lorsque sa grande sœur présenta Augustine, d’un air amusé.

— Tu dis bonjour à tante Emma ?

Humbeline, qui rectifia sa sœur, comprit qu’elle avait changé de nom et la complimenta pour la belle tenue qu’elle avait. La jeune sœur qui en fut flattée, remercia au plus profond de son cœur le Seigneur, qui lui avait rendu cette si belle grâce de rencontrer sa petite nièce. Augustine avait insisté pour aller dans les bras de sa tante, elle accepta et la serra contre elle. Quand elle avait contemplé les beaux yeux bleus du petit bébé, son cœur en fut très triste, car elle savait qu’elle aurait pu avoir de beaux enfants avec Raphaël. Elle cacha ses peines en se consolant dans les bras de la petite pendant que Maïa lui montra Basile, fièrement.

* * *

21/05/1941

Mon bien-aimé,

Le voyage fut très long jusqu’en Pologne. Les soldats n’ont pas cessé de parler que de femmes et d’argents pendant tout le long du trajet, j’en fus peiné. Au bout d’un certains temps, je leurs avais demandés s’ils n’avaient pas autre chose à raconter que ces bobards.

— Vous avez fini de parler comme ça ? Vous n’avez pas autre chose à vous raconter ?

Il y avait eu un blanc avant que Vincent peste.

— Et tu veux qu’on parle de quoi le prêtre ?

J’avais regardé par la fenêtre et l’avais refermée.

— Pourquoi pas de ce que vous aimez faire dans la vie ?

Ils avaient tous haussés des épaules en se fixant chacun leurs tours dans les yeux. Matthieu qui était au volant, avait jeté un regard sur le rétroviseur d’intérieur en pianotant le volant.

— J’aimais beaucoup écrire dans la presse. C’était l’une de mes plus grande passions. Chaque soir, je trempais ma plume pour écrire les nouvelles du jour. J’avais beaucoup d’inspiration, et ma femme était très heureuse de me voir épanouit, avait répondu Matthieu.

Un long silence avait plané avant que Vincent frappe le bras droit de Siméon.

— J’aimais beaucoup faire des maquettes avec mon fils… C’était une grande passion pour moi les avions, rigola-t-il.

— Et moi j’aimais beaucoup faire mon potager avec lui !

Au fur et à mesure, les conversations étaient devenues beaucoup plus agréable. Quelle joie de changer un peu de disque mon bel Agneau. Ce fut pour moi l’un de mes plus beaux moments, ils avaient l’air d’être tous heureux de raconter leur métier avant que quelqu’un ne dise :

— Mais tout ça, c’était avant que la guerre éclate…

Ils étaient d’accord en râlant de nouveau contre les Nazis. Par pitié mon doux Jésus, il faut que ça cesse ! Je ne pouvais pas supporter de les voir toujours en colère contre le monde, l’injustice, même s’ils n’avaient pas totalement tort, mais à longueur de journée, c’était épouvantable. Pour les distraire, j’avais commencé à chantonner jusqu’à ce que Joseph m’avait entendu et s’était retourné vers moi.

— Mais, c’est un chant de scout que vous nous chantez mon père.

— Tu le connais ?

— L’air me dit quelque chose…

J’avais continué à marmonner jusqu’à ce qu’il se mit à chanter avec moi. Nous commencions tout juste à faire l’introduction lorsque Jérémy se mit à son tour à chanter. Aussitôt, Vincent s’était bouché les oreilles en nous demandant de nous taire, mais nous continuions en chantant le refrain du canon de la paix. Jamais je n’aurais pensé que le reste du groupe avait fait du scoutisme, cela remplissait le cœur meurtri de mes compatriotes. C’était exactement ce que je voulais, qu’ils trouvent une complicité entre eux et un lien charnel que j’ai appris grâce aux moines de Lacroix. J’avais commencé à faire le canon lorsque Jérémy s’y était mis aussi. J’établissais ce que m’avait dit votre mère : rétablir la paix en commençant d’abord entre eux. Enfin, le voyage s’annonçait plutôt bien.

* * *

Une fois que nous avions traversé la Suisse et l’Allemagne, nous étions enfin arrivés devant la frontière. Nous espérions tous que nos fausses cartes d’identités allaient marcher, ce fut un long moment d’angoisse pour chacun d’entre nous. Je vous avais serré très fort contre mon cœur, jusqu’à ce que nous arrivions devant la frontière. Des Allemands inspectaient chaque cargaison, et jetèrent même des passagers à travers leurs voitures. J’avais essayé de garder mon calme en espérant qu’ils ne trouvaient pas nos armes et ni nos tenus qui étaient en dessous de la moquette de la voiture.

— Pourvu que nous passions, espéra Vincent.

Au moment de passer devant les soldats, Matthieu baissa la fenêtre pour laisser converser Jérémy avec eux. Le moment était enfin venu de présenter nos cartes. Nous passions chacun notre tour lorsque soudainement, un soldat fit une drôle tête.

— Seine Karte ist ungültig.

— Qu’est-ce qu’il dit ? demanda Siméon en se penchant vers Jérémy qui était à côté du conducteur.

— Il dit que la carte n’est pas valide.

— Quoi ?! s’étonna Vincent.

L’Allemand repassa la carte à Vincent en lui indiquant que sa photo de profil ne le correspondait pas. Il se sentit mal d’un seul coup en ne trouvant pas les mots pour mentir. Soudain, Jérémy avait reprit la parole pendant que moi, je pris un peu violemment sa carte. Le soldat avait vu juste, ce n’était pas lui sur la carte. L’adjudant Pommier c’était trompé. J’avais demandé à Vincent s’il avait une photo de sa famille. Il me l’avait confirmé en l’ayant sorti de sa poche. Siméon avait fait signe de la tête à Jérémy qu’il devait le distraire le plus longtemps possible. Pendant ce temps, j’avais sorti une paire de ciseau que j’avais mise dans ma trouss et découpa sa photo.

— Il faut que ça soit bien identique, sinon, on ne va pas pouvoir passer… s’inquiéta Vincent en se rongeant les ongles.

J’avais découpé soigneusement sa photo sans que le soldat ne s’en doutait et la colla parfaitement à l’autre portait. Je m’étais tordu la langue en tremblant et l’avais collée sur la carte de Vincent. J’avais rangé tout mon bazar lorsque Vincent retentit sa carte en s’excusant de s’être trompé avec celui de son cousin. Il regarda en reculant la tête et la tendit en s’excusant. Puis, il nous avait demandé de descendre de la voiture pour la fouiller. Nous étions tous descendu, en espérant qu’il ne trouva pas les armes et retourna toute la voiture. Puis, il s’était dirigé vers Jérémy, apparemment il avait une question à lui poser.

— Wohin gehen Sie? *

—Wir fahren zu einer Beerdigung in Krakau *

— Wo haben Sie das Auto gefunden ? *

Jérémy avait l’air d’être très embêté mais avait répondu avec perfection :

— Wir haben es von Freunden geliehen.

Puis, le soldat nous avait signe que nous pouvions passer de l’autre côté. Nous avions tous soufflés un bon coup, en rendant grâce au Seigneur d’être tous sauf et sain. Soudain, il nous avait demandé d’arrêter la voiture. Nous étions tous pétrifiés de nous arrêter en nous demandant s’il avait repéré la fausse carte de Vincent. Il était revenu près de Jérémy pour lui poser une dernière question, et lui répondit en rigolant. Il nous laissa une bonne fois pour toute entrés en Pologne et nous nous étions tous réjouit d’en être sorti de là.

— Qu’est-ce-qu’il te voulait le boche ?

— C’était pour nous dire qu'on devait changer un pneu.

— Wouaw, on a eu une chance de fou !

— Rends plutôt grâce au Seigneur, c’est lui qui nous permet d’être tous vivant Vincent, avais-je répondu.

Puis, nous étions tous déterminés à découvrir ce pays qui nous était complètement étranger.

* * *

Nous avions sorti la carte et la boussole que les moines nous avaient passé en nous dirigeant, comme ils nous l’avaient indiqués, vers le nord-est. Ce qui, j’en avais conclu, vers Varsovie, en espérant ne pas être démasqués. À peine arrivés dans une petite ville que ce fut la grande misère. Des jeunes étaient peu vêtus et se faisaient humilier par des Allemands, tandis qu’une immense foule de femmes et d’enfants essayaient de s’enfuir en passant par la frontière. Mon cœur fut déchirer lorsque je vis des cadavres de civiles surgirent au moindre petit recoin. Nous en fûmes tous estomaqués, jamais on aurait imaginé que les Allemands auraient envahi toute la Pologne… Nous arrivions à quitter la file de bouchon en nous rendant, au bout de quelques heures, à l’heure du crépuscule, à un mètre près de Varsovie. Ce fut la catastrophe, car nous étions bouchonnés toutes les deux secondes. Des avions rasèrent le ciel et terrifièrent les civiles qui crièrent « missile ! », alors que ce n’était simplement qu’un passage d’avion. Toutes les voitures klaxonnèrent, tandis que des hommes et des femmes essayèrent de s’enfuir juste à côté de nous en transportant leurs bagages. Soudain, dans la foulée, j’avais aperçu un jeune homme qui était complètement déboussolé. Il était avec un ami et ils se parlaient entre eux, jusqu’à ce qu’il m’avait regardé droit dans les yeux. À ce moment là, je senti une grande flamme s’emparait de mon âme. C’était comme si le Seigneur m’avait dit que c’était homme était très juste et très bon ce qu’il faisait dans la vie. Lorsqu’ils s’approchèrent de nous, j’avais vu soudainement des images de lui qui défilèrent à une vitesse folle dans ma tête, jusqu’à ce que je le vis en pape. Je ne sais pas ce qu’il m’avait pris à ce moment là, mais c’était comme si vous m’avez donné cette opportunité de me faire remarquer, que cette personne était sainte. À ma plus grande surprise, j’en fus pétrifié, car j’avais peur qu’il lise tous mes péchés. Ce fut la première chose que je m’étais dite. Il avait toqué à la vitre du conducteur et Matthieu l’avait baissée.

— Excusez-moi de vous déranger, vous parler Français ?

On avait hoché de la tête.

— Tant mieux, parce que je voulais vous demander si vous allez à Varsovie ?

— Nous allons nous y rendre, avait-répondu Matthieu.

— Nous pouvons venir ?

— Bien sûr jeune homme, entrez donc avec votre ami ! m’étais-je exclamé.

Lorsque nos yeux s’étaient rencontrés, c’était comme si lui à son tour, il lisait toute ma vie à travers mon âme. Timide, je m’étais caché et mes camarades leurs avaient ouvert la porte. Il y avait un prêtre avec nous aussi, j’en fus enchanter.

— Merci beaucoup, nous sommes embêtés depuis un certain moment, les Allemands ont bloqué certains raccourcis et nous ne pouvons plus faire le tour à pied…

— Il n’y a pas de soucis. Cela fait une heure que nous sommes dans les bouchons… Soupir, j’espère qu’on pourra s’en sortir…

— Je connais un raccourci qu’ils n’ont pas encore fermé, prenez la rue de droite à la prochaine intercession, répondit-il en l’indiquant à Matthieu.

Il avança la voiture et écouta ses ordres, en étant plus tranquille. Nous étions en train d’emprunter plusieurs petites ruelles, lorsque nous étions enfin débarrassés de ce bouchon.

— Nous vous en sommes reconnaissant, voulez-vous qu’on vous paye ? demanda son jeune ami.

— Merci le curé, mais tu peux garder tes sous, cracha Vincent en reniflant du nez.

— Non non, c’est déjà bien gentil à vous de nous avoir aidé, avais-je répondu plus poliment.

Le jeune homme blond m’avait souri et m’avait de nouveau fixé, c’était comme si on se connaissait depuis longtemps…

— Vous êtes de quelle paroisse ? avais-je continué d’entamer les questions.

— Tss, voilà les questions… rouspéta Vincent en se mettant en boule.

— Je… J’ai du partir… Les Allemands m’ont demandé de quitter le secteur… Je n’ai plus le droit de donner la parole de Dieu…

— Encore heureux.

On continua de s’échanger, malgré le fait que Vincent n’arrêtait pas de nous couper la parole toutes les deux secondes, ce qui était très désagréable. Le jeune prêtre nous racontait qu’il allait tout de même donner des messes en cachette à Varsovie avec son jeune ami.

— Et vous ? C’est la première fois que vous veniez ici ?

J’avais répondu à cette âme pure, que nous avions fabriqué de fausses cartes identités pour voler des dossiers concernant les bases aériennes Japonnaises, ce à quoi, il avait répondu :

— Oh je vois, vous aussi vous faites parti de la résidence !

— Non, c’est une mission qu’on nous a confié, avais-je modifié sa phrase.

— Nous aussi nous avions établi un plan pour nous rendre au palais de Justice avec nos camarades, mais par pour le même objectif… Apparemment, l’Allemagne veut remplacer des nouvelles lois dans notre pays… Et on veut les découvrir… Si vous voulez, on peut vous aider ? suggéra le jeune homme en nous regardant tous.

— Je suis pour ! avait répondu en premier Joseph.

Nous nous étions mis en accord pour élaborer chacun de notre côté, un plan. Il nous avait raconté que leur lieu de résidence ne se trouvait pas très loin du palais. Nous étions tous heureux d’avoir un endroit auquel dormir, car cela faisait pratiquement un mois que nous dormions dans la voiture.

— Et sinon ? Comment vous vous nommez ?

Nous nous sommes tous présentés, chacun notre tour. Son ami avait répondu qu’il s’appelait Eugeniusz Mroz *, jusqu’au tour de cet homme, que je contemplais son âme d’une beauté aussi rare et nous avait répondu en souriant :

— Moi c’est Karol Wojtyla *.

Signé, père Théophane qui demeure à jamais dans votre très Saint-Coeur !

* Wohin gehen Sie? : Où vous allez ?

* Wir fahren zu einer Beerdigung in Krakau : Nous nous rendons à un enterrement à Cracovie.

* Wo haben Sie das Auto gefunden ? : Où avez-vous trouvé la voiture ?

* Wir haben es von Freunden geliehen. : Nous l'avons emprunté à des amis.

* Eugeniusz Mroz est un personnage réel qui a été un véritable ami de Karol Wojtyla.

* Karol Wojtyla est un personnage réel qui deviendra le futur papa Jean-Paul II.

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