La fin du désir-3

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— J’aime bien celui-là, annonça Océane en désignant l’objet dans la main de Léa.

Cette dernière réalisa qu’elle avait gardé le teeshirt à la main. Il était si grand qu’il pouvait aisément couvrir son invitée jusqu’à mi-cuisse. Elle sentit le vêtement lui échapper lorsqu’Océane s’en empara, avant de le retourner jusqu’à trouver comment l’enfiler.

Alors qu’elle glissait ses bras dedans et les levaient pour y passer sa tête, le bras de Léa se leva sans que son cerveau ne soit lié à l’opération. C’était comme si son corps agissait seul, lassé des controverses qui faisaient rage dans son crâne. Elle attrapa le teeshirt pour l’empêcher de descendre, piégeant Océane alors qu’elle venait d’y plonger le visage.

— Hé ! se plaignit sa victime. Qu’est-ce que tu fais ?

Sans répondre, Léa la repoussa sur le lit sans relâcher sa prise sur le tissu, tout en avançant sur le corps d’Océane, se repaissant de ce qu’elle voyait. La petite poitrine était presque invisible, évasée par la gravité autant que par la peau étirée. Les mamelons contractés et les tétons dressés témoignaient d’une sensation de froid ou d’autre chose, Léa s’en moquait. Ils étaient magnifiques, comme tout ce qui émanait de la jeune femme.

Océane ne se débattait pas, ne disait rien non plus. Sa respiration était devenue saccadée à travers le tissu. Léa libéra sa bouche, se délectant de la vue des lèvres ouvertes sur un désir inavouable, celui de laisser sa geôlière profiter de sa captivité.

Le baiser volé quelques jours plus tôt n’en était pas vraiment un, parce que Léa n’y avait pas répondu et les lèvres offertes étaient aussi attirantes que le vide au bord d’une falaise. Aussi effrayantes aussi. Si elle les embrassait, plus rien ne pourrait empêcher sa chute. Elle se dirigea vers le cou offert, imitant Océane lorsqu’elle avait renoncé à ce premier baiser face à son recul. Ses baisers ne furent pas aussi doux. Elle agrippa l'épiderme avec ses lèvres, puis avec ses dents. Elle avait tellement envie de cette peau dorée qu'il lui fallait l’éprouver, s’en repaître de toutes les façons possibles.

Le silence d’Océane était son invitation à continuer, à fouiller sa chair plus en profondeur si nécessaire. Les doigts de Léa trouvèrent son ventre, encore brûlant de sa douche pourtant si courte. Ils remontèrent doucement, ralentissant sur le contour de sa cage thoracique, glissant le long des côtés avant de les remonter une par une, jusqu’au sein qui tressailla sous son contact. Sans douceur, elle parcourut la courte pente jusqu’au mamelon, passant son majeur dessus en se délectant de la résistance croissante sous son doigt, puis engloba la totalité de la rondeur dans sa main avant de la pétrir avec force.

Un soupir étranglé s’échappa de la bouche d’Océane. Une tentation que Léa ignora, trop concentrée sur la peau de son cou qui rougissait sous les assauts répétés et la succion qu’elle lui imposait sans mesure. Et puis, ce ne fut plus assez. Léa abandonna le teeshirt sans qu’Océane ne fasse le moindre effort pour s’en libérer, haletant toujours comme si on la torturait.

Libérées, les mains de Léa descendirent sur le corps abandonné à sa luxure, explorant les courbes douces et les angles délicats, jusqu’à arriver aux hanches. Océane avait les jambes serrées, comme si à son tour elle reculait, apeurée par la voracité de son amante. Sans chercher à les écarter, Léa embrassa son ventre, puis ses cuisses, avant de revenir vers l’aine qui libéra d’elle-même le précieux triangle lorsque la jambe opposée se souleva légèrement. Les baisers se transformèrent en embrassades passionnées, sa langue de plus en plus intrépide à mesure que la cuisse se relevait, puis s'écartait pour lui libérer le passage.

À la douceur de la peau et au velouté de la toison succéda l’humidité saline du sexe qui se révélait doucement. La cuisse d’Océane se releva si bien que Léa saisit sa jambe sous le genou pour l’écarter plus encore, ouvrant totalement le chemin vers la félicité. Enfin, sa langue glissa sans barrière contre le sexe gonflé de désir, inscrivant un chemin dans la chair en écartant doucement les lèvres pour dévoiler la rose sous la peau de miel. En prenant tout son temps, Léa y glissa son index, provoquant un spasme qui souleva le corps menu. Devant le succès de cette première tentative, elle réitéra l'expérience en y ajoutant son majeur. Cette fois le grognement était plus qu’une autorisation, il se transforma en ordre :

— Continue, oui !

Toujours plongée au cœur de son amante, Léa fit remonter sa langue jusqu’au bord du clitoris sur le point d’exploser. Elle le lécha avec lenteur pendant que sa main allait et venait entre les cuisses d'Océane, ses doigts cherchant les zones les plus sensibles de son vagin qui se resserrait en réaction. Lorsqu'ils trouvèrent le creux qui fit gémir sa victime, Léa accéléra et sa langue cessa ses longues caresses pour l'attaquer de la pointe. Les gémissements se transformèrent en cris.

Sentir ce corps pulser au rythme de ses mouvements accentuait l'appétit dévorant de Léa. Comme en transe, elle devenait plus brutale dans les assauts de ses doigts, plus impertinente avec sa bouche. Elle pouvait sentir les parois du sexe se resserrer, presque jusqu’à lui faire mal aux articulations. Le clitoris n’était plus seulement gonflé, mais dur comme une perle de métal chauffée par les frottements au-delà du raisonnable. Océane se soulevait de plus en plus, ne retombant même plus sur le bord du matelas entre deux spasmes, tout son poids porté par son pied qui avait atteint la commode et la main de Léa qui maintenait toujours sa jambe.

Océane se cambra à trois ultimes reprises, ses cris résonnant contre les murs proches et probablement dans tout l’immeuble. Léa s’en fichait, elle avait dévoré son plaisir jusqu’à plus faim, mais elle en voulait encore. Le corps recouvert de sueur retomba finalement sur le dos, brisé par la tempête qui l’avait habité. Sa tortionnaire laissa doucement retomber la jambe privée de force et partit à la conquête du ventre, ses lèvres encore humectées du plaisir de son amante. Océane tressaillait légèrement sous les baisers qui remontaient lentement sans rien faire pour l'arrêter. Les lèvres de Léa atteignirent l’espace entre ses seins et, pour la première fois, la jolie brune tenta de se débarrasser de ses entraves.

Lorsqu’elle y parvint enfin, elle se figea en se redressant et son sourire mourut. Ignorant Léa, son regard s'était fixé sur la porte derrière elle. Intriguée, la jeune blonde se retourna pour découvrir le visage livide d’Hugo. Il avait la clé. Elle ne l’avait pas entendu revenir. Pourquoi avait-il fait demi-tour ? Avait-il entendu leurs cris et décidé de venir vérifier ? Avait-il cru que ces hurlements de plaisir étaient les siens ? Elle l’affronta du regard en s’essuyant les lèvres et le menton du revers de sa manche, plus sûre d’elle qu’elle ne l’avait jamais été.

— J’arrive pas à croire que tu me fais ça, grogna-t-il alors que la colère remplaçait rapidement la sidération sur son visage.

— Que moi je te fais ça ? Tu es jaloux parce que je couche avec une autre, ou seulement parce que ce n’est pas toi qu’elle a choisi ?

— Quoi ? Ne retourne pas la situation, c’est toi qui a… la tête entre ses cuisses ! Je ne t’ai pas trompé moi !

— Mais si, réalisa Léa. Tu m’as menti et tu as essayé de coucher avec une autre. Ce n’est pas parce que tu as échoué que tu as été honnête. C’est ça tromper, Hugo, c’est mentir. Le sexe, ce n’est que l’aboutissement des mensonges. Et pour le coup, ce n’est pas moi qui ai menti la première.

Estomaqué, il la regardait les poings serrés. Léa sentit son ventre se contracter. Est-ce qu’elle était allée trop loin ? Il fit un pas en avant, les épaules rentrées. Les mains d’Océane glissèrent sur les épaules de Léa, puis son corps brûlant la rejoignit au pied du lit et elle l’entoura de ses bras dorés, comme pour la protéger.

— Va t’en Hugo, lança la jolie brune d’une voix neutre. Tu n’es plus désirée ici. Et tu sais que c’est de ta faute.

— Toi ! C’est toi qui m’a fait ça !

— Tu es l’artisan de tout ce qui t’arrive, rétorqua Océane. Tu crois avoir perdu quelque chose, mais tu y avais déjà renoncé alors que Léa te l’offrait sans condition. Pars maintenant, avant de faire une bêtise et de devenir la risée de la fac.

Le dernier argument frappa juste. Fauché en plein élan par les conséquences de ce qu'il envisageait un instant plus tôt, Hugo ne savait plus quoi faire. Finalement, il partit sur un juron, dernière preuve de sa virilité blessée qui réclamait vengeance :

— Salopes de gouines !

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