L'appel-2

4 minutes de lecture

Léa retira le cœur en sachant pertinemment que le mal était fait, puis le remit en se rendant compte de son erreur, avant de réaliser qu’elle reconfirmait avoir aimé.

Mais qu’est-ce que je faaais ? Rallume ton cerveau Léa !

Haletante, elle se mit à genoux sur le lit.

Qu’est-ce que je fais maitenant ? Elle va savoir que j’ai scruté son profil. Si ça se trouve, c’étaient de veilles photos qu’elle a oublié d’enlever, je vais passer pour quoi ?

Le symbole de message apparut. Le pouce tremblant, elle tapa dessus par réflexe.

« Je vois que tu regardes mes photos. Elles t’ont plu ? »

Quoi ? Non ! Si. Si ? Mais… non !

En transe, Léa écrivait tout en réfléchissant.

« C’était une mauvaise manipulation, je faisais autre chose. »

En relisant son message, elle fit la grimace. Même si ce n’était pas ce qu’elle avait voulu dire, ça revenait à annoncer qu’elle se masturbait.

Et en même temps, c’était plus ou moins ça. Plus que moins même.

Elle effaça et recommença.

« Désolée, mon téléphone est tombé. »

Crédible, en deuxième position après « mon chien a mangé mon devoir » et ça indiquait de toute façon qu’elle était sur la photo à ce moment, ce qui impliquait tout un tas de questions sur la raison de la chute en question. Elle l’effaça et recommença à nouveau. Mieux valait encore dire la vérité sans trop entrer dans les détails :

« Je ne voulais pas me montrer indiscrète, je faisais juste défiler les photos pour voir qui tu étais. »

Voilà, c’était un aveu gênant, mais ça passait. Après tout Insta servait essentiellement à montrer ce qu’on avait envie que les gens voient. Léa n’était responsable qu’à cinquante pour cent de son voyeurisme. En partie rassénérée, elle finalisa l’envoi. La réponse ne se fit pas attendre.

« Tu as mon numéro, envoie juste ton prénom que je sache que c’est bien toi et je t’envoie la suite des photos, si tu en as envie. »

Hein ?

Océane lui proposait quel genre de photos, exactement ? Des nus artistiques ? Ils prenaient tous des champignons en psycho ou quoi ?

« Si tu en as envie », bien sûr que j’en ai envie.

Mais elle ne pouvait pas le lui dire. C’était trop bizarre, trop… intime d’une certaine manière. Léa fit redéfiler la série de publications qui l’avaient mise dans le pétrin.

La suite…

Elle copia le numéro d’Océane pour créer un nouveau contact dans son téléphone. De toute façon, elle en aurait besoin tôt ou tard pour leur projet avec Hugo. Le pouce au-dessus de l’écran, elle regardait le bouton de messagerie. Quelques mots, juste un assentiment de rien du tout et Océane lui donnerait ce qu’elle voulait.

Ça ne vaut pas le coup.

« Salut, c’est Léa. »

Mais en même temps, bon, c’était juste un salut. Ce n’était pas comme si elle réclamait quoi que ce soit.

Son téléphone chanta, Océane avait répondu. Impatiente, Léa sauta sur le téléphone pour découvrir ce que la brune sulfureuse avait envoyé.

« Super, ce sera plus pratique pour discuter. »

Aaaaah ! La loose !

Elle s’était faite avoir comme une bleue. Océan voulait son numéro et elle le lui avait donné. À une parfaite inconnue. Si ce n’était pas un inconnu.

Je suis vraiment trop naïve.

Le son d’un nouveau message la tira de sa déprime. Elle ralluma l’écran et tomba sur une paire de hanches de profil, à cheval sur des cuisses sombres.

Oh. Alors euh…d’accord.

C’était chaud. Plus que chaud même. On avait dépassé le simple cliché artistique pour entrer dans l’érotisme pur. Un symbole en bas de l’écran lui apprit que le cliché était en réalité une mini vidéo.

Séééérieux ?

Ella l’activa. Ce n’étaient que quelques secondes, mais quelles secondes ! Les hanches allaient d’avant en arrière avec lenteur, le bassin changeant d’angle à chaque fois. Un autre message arriva à la suite de la mini-vidéo.

« Tu veux voir plus ? »

Oui.

Elle n’en revenait pas. Qu’est-ce qu’Océane avait à gagner à faire ça ? Jusque-là, Léa n’avait fait qu’envoyer un message très neutre. Si elle répondait positivement à la question, il serait plus difficile de jouer les oies blanches en cas de pépin. Un nouveau message :

« Mais je te préviens, le reste est un peu plus osé. »

Ah parce que là, c’était soft ?

La bouche sèche comme si elle cambriolait une banque, Léa tapa les trois lettres fatidiques, puis les envoya avec l’impression de sauter d’un avion sans parachute. Le téléphone se remit à chanter, encore et encore. En tout, une dizaine de micro-vidéos étaient arrivées, leur lenteur à se télécharger indiquant une durée un peu plus longue. La première montrait deux bouches posées l’une contre l’autre, elle la lança.

C’est pas vrai !

Sur l’image de départ, elle avait cru voir les lèvres de l’amant à la peau sombre embrasser la bouche d’Océane. Si c’étaient bien ses lèvres à l’image, Léa ne s’était pas imaginée une seconde que l’inconnue lui enverrait directement une vidéo de son sexe. La langue de son amant apparaissait par moments, glissait sur la chair rose, puis s’enfonçait dans le sexe offert.

Toujours à genoux sur son lit, Léa respirait si fort que sa tête commençait à tourner. En tremblant comme s’il gelait dans son appartement, elle enfonça sa main sous sa culotte, faisant craquer la couture de son short au passage. Sa propre vulve était trempée par l’excitation, pas besoin de se caresser par-dessus le coton cette fois. Relançant la vidéo à plusieurs reprises, elle imita les coups de langue avec ses doigts.

Lorsque les images n’eurent plus l’effet escompté, elle lança la deuxième vidéo. Cette fois, c’était un gros plan sur le sein, embrassé à pleine bouche. Beaucoup moins stimulant. Les vidéos avaient dû arriver dans le désordre. En la lançant, elle assista à un baiser sur le téton, puis la caméra se repositionna et Léa aperçut la verge sombre entre les mains d’Océane. Elle la massait d’avant en arrière.

OK, elles sont dans l’ordre.

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