La pluie a cessé et les ruisseaux, jusque là à sec, dévalent les coteaux. Le soleil fait jaillir du sol, des brumes qui s'épanouissent en grandes fleurs légères et mouvantes. . L'hier qui semblait porteur de mort a fait place à ce matin radieux que je savoure, assise sur la pierre, près de la porte de ma cabane.
J'inspire avec gratitude l'air pur et frais. Le bois humide de la porte a cette odeur un peu âcre, lourde et dense que lui a donné la pluie dont il est gorgé.
Mon bol de tisane, niché dans le creux de mes mains, m'offre sa chaleur et j'écoute le village, un peu plus loin, s'animer. Mes yeux fermés voient la lumière filtrée par leurs paupières, et ma peau boit les rayons du soleil.
Je ne sais plus le temps ni les jours. Je flotte dans un espace sans nom, en belle paix. Serait-ce ainsi, le cœur du monde, là où tout commence et tout finit ?
Un homme chante un tendre remerciement à la Terre pour la pluie tant attendue et le soleil revenu.
Nous irons aux jardins et puis cueillir les fruits et les plantes sauvages, mais plus tard, quand chacun sera prêt.

Rien ne presse...