Rouge sang
La couleur de ton cœur, son odeur, son toucher, j’entends la musique de ses battements qui manifestent ton attachement. Nul besoin de palabres, ton cœur parle sans mots. Il est solide, sûr, régulier. Je sais, le mien est plus sauvage, plus libre, moins perceptible que le tien. Il est comme une senteur que l’on devine dans le lointain, un mouvement surpris du coin de l’œil. Ce n’est pas qu’il ne sait pas s’attacher non, c’est même tout le contraire. Vois-tu, si ton cœur est prévisible, aussi imperturbable qu’un rocher en pleine tempête, aussi lumineux que le phare guidant les naufragés, le mien est comme le lierre qui s’enroule autour d’un arbre, le soutenant même après sa mort. Si mon cœur est sauvage, c’est qu’il est d’une fidélité imputrescible, aussi éclatante et brûlante qu’un soleil d’été. Il fait peur mon cœur quand on en perçoit la couleur. Alors il s’amourache plus qu’il ne s’attache, s’assourdit pour ne pas faire entendre sa musique. Car mon cœur ne fait pas de déclarations, il ne sait que prêter serment, des serments rouge sang.
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