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Au bout de quelques minutes d’attente, elle rejoint la bibliothèque en suivant le chemin dont elle se souvient vaguement. Elle entre, se concentre pour paraître le plus absente possible. Elle balaye la grande pièce du regard et tombe sur son amie. Elle se tient droite, immobile, le visage neutre et le regard vide. Elle maîtrise la passivité à la perfection se dit Coline. Elle se met lentement en marche et se place en face de son amie à l’opposé du couloir central. Coline la regarde et aperçoit dans son regard une lueur différente : elle l’a vue. Elle se retourne doucement et pars vers un rayon de livre. Elle part lui montrer le coin en retrait dont elle lui a parlé. Coline se met en route en suivant la femme du regard. Elle traverse la longue allée et entre elle aussi dans les rayons. Elle la voit tourner à gauche puis se glisser dans un autre rayon vers la droite. Coline fait de même puis au bout de celui-ci, la fille l’attend, assise à une table. Elle parle tout bas, plus bas encore qu’un chuchotement : « Il ne viennent quasiment jamais ici. Fais quand même attention. Quand je t’attendais, j’ai entendu quelque chose. L’équipe qui nous surveille finit dans trente minutes. Et entre les deux équipes, on a pas beaucoup de temps donc on doit prendre le papier, le lire et le remettre dans les mains du jeune qui devait le transmettre. On se disperse, attention, ne te fait pas remarquer. » Sur ces paroles, elle quitte la table et disparaît dans les rayonnages. Coline prend le temps de souffler un peu. Elle ne parvient pas à se souvenir de comment elle est arrivée ici. Elle se souvient de ce que cette fille lui a dit sur la journée d’examen mais tout ce qu’il y a avant et après lui semble complètement flou. Et quelque chose la dérange dans le comportement de cette fille. Elle sait énormément de chose, elle se comporte étrangement. Coline décide de mettre ça sur le dos de l’isolement pour le moment. Elle se lève et se retourne pour partir dans le sens opposé mais elle tombe face à un jeune en robe blanche qui la regarde bizarrement. Il la regarde dans les yeux. Il est étrange, il n’est pas absent comme les autres. Ils restent un moment immobiles face à face. Coline décide de faire comme si elle était toujours sous l’emprise des médicaments et de lui passer devant sans le notifier. Si elle veut comprendre ce qu’il se passe elle doit suivre les conseils de sa voisine de chambre. Elle a spécifier de ne pas interagir avec les autres. Coline marche doucement, elle regarde les dos de livres. Elle lit les titres du rayon science et médecine dans lequel elle se trouve, quand un livre l’interpelle. Le titre « Tensions Musculaires et Psychologie » lui parle mais c’est surtout le nom de l’auteure qui la saisit : Nadine Choimont. Coline tente de savoir pourquoi ce nom lui parle quand des gens discutent dans la bibliothèque. C’est le moment du changement d’équipe. Elle avance prudemment vers le bout du rayon et regarde discrètement en direction de la porte où se trouve les agents en blouse bleue. Elle les voit remettre le papier dans les mains d’un jeune garçon qui reste immobile, puis ils sortent de la pièce. Coline aperçoit son amie lui faire un signe. Elle l’a rejoint. « Je prends le papier, rejoint moi à la table. » Coline s’exécute et se dirige vers le coin isolé. La fille arrive tout en lisant la feuille. « C’est codé. » Elle lance la feuille de colère sur la table. Coline l’a saisi et tente de comprendre mais elle ne voit que des enchaînement de lettres qui ne signifient rien pour elle. « Ils vont revenir, il faut qu’on remette la feuille » dit son amie effrayée. Quelqu’un dans le dos de Coline vient saisir la feuille par le haut. Surprises, les filles ne se retournent pas, la personne ne dit rien dans un premier temps puis lance : « Je suis fan de codage. Notez, je vous dicte. » Coline se retourne et découvre le garçon de tout à l’heure qui la regardait étrangement. Il lui tend un crayon avec une feuille enroulée autour. Elle les prend, déroule le papier et s’assoit à la table. Il commence à dicter lettre par lettre. « Ça prend trop de temps, il faut qu’on remette la feuille » s’impatiente la voisine de chambre. « J’ai presque fini » dit le jeune homme entre deux lettres. Mais avant qu’ils puissent finir, ils entendent les portes s’ouvrir. Le garçon donne le papier codé à l’amie de Coline en lui demandant de le cacher ailleurs qu’ici entre deux livres. Avant que Coline puisse relire, il prend la feuille de ses mains et l’enroule de nouveau autour du crayon. Il soulève sa robe blanche, Coline détourne le regard. « Va t-en ! » Lui dit le garçon. Elle fuit vers un autre rayon. D’un coup, sans prévenir, une voix féminine hurle dans la bibliothèque. « Quelqu’un a prit quelque chose qui nous appartient. Quelqu’un ici n’est pas neutralisé. » Un silence oppressant s’installe. Coline décide de s’asseoir à une table pour ne pas être trahis par ses jambes flageolantes. « Appelez le reste de l’équipe. On les neutralisent tous. » Coline perçoit du mouvement puis des cris, des pleurs et des gens qui courent. Elle tente de ne pas se laisser émouvoir pour ne pas paraître suspecte. Un homme arrive près d’elle, la saisit par le bras sans aucune précaution et lui pique une aiguille dans le cou. Elle se sent tomber sur le sol. Dans un premier temps, il la laisse sur place. Puis après quelques minutes un autre homme vient la porter et la dépose dans sa chambre. Sa voisine arrive elle aussi peu après. Une dame vient brancher leurs perfusions et les faire prendre des pilules puis le noir envahis ses pensées.

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