Pour commencer, un petit flash-back : ma première rencontre avec un "non-omnivore". C'était il y a quelques années, à la soirée de ma bonne amie Machine : 

    - J'ai invité Trucmuche, il est végétalien ! m'annonça-t-elle.

    - Végé-quoi ? avais-je demandé, en ouvrant de grands yeux.

   - Vé-gé-ta-lien. Il ne mange pas de viande, pas de produits laitiers, pas d'oeufs, pas de miel ...

J'avais ri :

    - Ben, il mange quoi, alors ? Des graines ? De l'air ?

Haussement d'épaules déçu de la part de Machine. Pendant la soirée, j'avais mangé mon saucisson d'un air satisfait : "moi, au moins, je suis normale !" et pensé à autre chose. 

Le temps passe.

Grande nerveuse de nature, je me mets à pratiquer le yoga, dans l'espoir de m'apaiser un peu. Dans ce milieu très zen, je rencontre des amis au mode de vie un peu différent, puisque nombre d'entre eux sont végétarien-nes. Ils et elles parlent de leur régime alimentaire et de leurs convictions de façon très simple, et très pédagogique. Et je leur prête, cette fois, une oreille attentive.

Peu à peu, tout cela éveille en moi des questions et des réflexions.

Après tout, c'est vrai que ...

... les animaux eux aussi ressentent la douleur ...

... les conditions de "vie" dans les abattoirs sont vraiment horribles ...

... c'est un peu contradictoire de militer pour le protection des animaux et d'en manger d'autres, non ? Y aurait-il des animaux dignes d'être épargnés, et d'autres "dignes" d'être mangés ? Et qui suis-je, moi, pour décider de cette hiérarchie ?

Je lis, je discute, je me renseigne. Je diminue de plus en plus ma consommation de viande, ainsi que de poisson.

Et au final, un beau jour, je décide passer le cap et j'annonce : "à présent, je suis végétarienne." Je me sens très heureuse de ce choix, en accord avec moi et mes valeurs.

Et je vais bientôt m'apercevoir que le plus dur reste à faire : l'annoncer au reste du monde.