James Bande

Il était une fois, un jeune homme vagabond, qui se baladait dans les rues de paris tout seul. C’était un garçon de taille mince, cheveux roux, visage pale, pauvrement vêtu. Il portait un pantalon et une chemise rapiécés de plusieurs parcelles cousues : des bandes multicolores. C’est pourquoi on le surnommait James Bande. Le premier surnom, il le devait à James Dean, quant au deuxième, il lui était attribué grâce à la célèbre série “ James Bond ”. D’autres l’appelait discrètement “ Bandie ”… lui qui avait grandi dans ce quartier pauvre, et qui était obligé de voler pour manger ; “ Bandie ” lui allait très bien, car c’était vraiment un bandit.

Déjà il avait faim ce jour là, il fouilla dans ses poches en espérant trouver de la monnaie pour acheter quelque chose à manger, soudain il fut piqué par une aiguille attachée à une petite bobine de fil noire. Mince ! Il se rappela de cette vieille femme à qui il avait volé cette misérable chose qu’il utilisait depuis longtemps. Cette femme veuve et qui vivait toute seule l’envoyait lui faire ses courses, en échange elle lui offrait à manger et quelque fois de la monnaie, Désormais elle avait déménagé. Bandie …James Bande, à vraie dire, son véritable nom était Michel, ses parents pauvres, ne pouvant pas le nourrir, venant de loin, l’abandonnèrent ici, à dix ans. Que Dieu leur pardonne… une larme chaude tomba sur ses joues rouges de froid. Son ventre gémit, il avait besoin de manger. Si seulement Vicky était là ! Vicky …sa compagnonne, c’était une fille sympa, vigoureuse et rusée, une garçonne qui satisfaisait ses besoins et ceux des autres. James l’aimait, elle l’estimait elle aussi. Déjà ils avaient vécus des aventures depuis leur enfance, des moments de joie, de tristesse et même de gloire dans les boulevards du quartier, mais quand on les taquinait ils savaient se débrouiller. Cependant, elle l’avait quitté pour se marier avec un marin. Elle n’était pas la seule, tous les membres de la bande du quartier, avaient choisis leur destin, ils s’étaient engagés dans l’armée, sauf lui…il était inapte. Même s’ils étaient bons ou méchants, James les regrettait fortement. A l’instant même, il regardait ces graffitis sur le mur d’en face, son nom figurait pourtant : Michel. Les souvenirs sont bons, ils réchauffent le cœur. Il regarda autour de lui…tiens voilà une corbeille bien garnie, il y avait une pomme encore fraiche, il la tint, l’essuya avec sa chemise et l’avala sans attendre. Elle était délicieuse, sucrée, sans doute parce qu’elle avait moisie. Cherchant quelque chose d’autre, il trouva une paire de bottes marron encore neuves, elles lui allaient sur mesure. Il dénicha aussi un livre, qu’est ce que c’était ? un roman graphique. Une sorte de bande dessinée racontant toujours une histoire d’amour : James et  Brenda. Il s’amusait en le feuilletant, car il ne savait pas lire. Il s’ennuyait tout seul, se baladant dans la rue. Mais, faisant quelques pas en avant il se trouva en face du cinéma, il y avait des bandes-annonces de films, il se rappela soudain de Mr OZ  le projectionniste du cinéma, c’était un brave homme très gentil. James avait l’occasion, à lui seul, de regarder ses films préférés, les plus réussis d’Hollywood, d’admirer les géants du cinéma : Marilyn Monroe, James Dean, Gene Kelly…etc. Il n’avait pas besoin de payer, Mr OZ lui permettait cela depuis sa cabine. A vraie dire, une amitié agréable liait James avec Mr OZ. Celui là, lui avait raconté, les moments les plus intéressants de sa vie, ses joies, ses malheurs… James prenait du plaisir à l’écouter, en vérité ils partageaient la misère. Seulement Mr OZ  n’existait plus, il était mort.

Soupirant dans ses souvenirs, James remarqua soudain la patrouille de gendarmes de loin. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de se sauver. D’ailleurs ces méchants chasseurs de primes ne lui plaisaient pas beaucoup. S’ils l’attrapaient, ils iraient le mettre dans une maison d’asile. Rien qu’à y penser le rendait malade, une prison pour les malheureux, on les maltraitait, leurs servait une soupe dégoutante. Donc pas question d’y retourner !

Comme il n’avait pas le choix, il pénétra dans la salle de cinéma, ne pensant qu’à s’échapper, il bousculait les gens qu’il croisait. Soudain, il sentit des applaudissements, choqué devant ce public qui l’acclamait, il ne comprit rien. C’était un défilé de mode masculine, et il venait de remporter la victoire.

Incroyable ! les jurys l’avaient désigné champion grâce à son costume multicolore…il ne manquait pas de leur plaire, ignorant que ce n’était qu’un pauvre vagabond qui fuyait la misère. A bon mentir qui vient de loin ! les journalistes l’interrogeaient, les photographes prenaient des photos :

-         Favorisez-vous le surréalisme ?         

-         En effet, c’est mon préféré.

-         Soutenez-vous, le style de Picasso ?

-         Picasso ! oui on a déjeuné hier ensemble.

-         Il est complètement paumé ce mec, répliqua un journaliste.

Soudain Mr Lentracte surgit brusquement, James avait peur, c’était le directeur  du cinéma, il l’avait tant maltraité.

Cupide et vaniteux,  il était entrain de calmer la situation, ordonnant à James de se taire. James fut étonné de sa conduite envers lui. Était –il  de cette grande importance ? Il faillit mourir de rire mais camoufla cette envie.

Enfin, cette brute qui sentait l’hypocrisie, le prit par la main gentiment et gracieusement, cachant son mécontentement, et ils se dirigèrent vers son bureau.

Un homme les suivit, il voulait demander à James de signer un contrat avec une maison du prêt-à-porter. Celui là, d’un air  orgueilleux et  plaisant, répondit :

-         Je vais voir.

Enfin, James était maintenant, un homme riche et célèbre. La mode était à la “James Bande”, il était réputé dans le monde entier. Eh oui ! il faisait du showbiz. Malgré, la haine, le manque de dignité et l’humiliation, James (Michel) ne regrettait rien. Il était sortie de la misère et avait plein de pognon : un homme respectable et important. C’est ce qui compte non ?!

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En réponse au défi

VDM

Lancé par Eirleann Wilde
Votre personnage a une vie nulle. Vraiment. Une vie pourrie, un prénom pathétique, un look banal,... Rien de bien intéressant.
Eh bien voilà votre défi : écrire un texte - qui serait lui, original - avec ce personnage nul, qui n'aurait jamais dû exister.
Bonne chance !

Commentaires & Discussions

James BandeChapitre3 messages | 8 ans

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