Chères vous,

Je vous aime. Je vous aime tellement. Si seulement vous saviez, mon cœur est un labyrinthe. Comment puis-je en sortir alors que deux fils d'Ariane me partagent le chemin ? Chacune de mes pensées me vaut un crime, puisque je sais, je sais qu'elles trouvent écho en vous. Qu'y puis-je ? Briser un cœur en briserait deux. Injustice de l'amour ! Alors, choisirai-je ? Ou pourrai-je jamais vous aimer toutes deux, sans jamais posséder l'une ni l'autre ? Oh ! Pourquoi a-t-il fallu que vous m'aimiez en retour, alors que l'amour en unique m'est devenu coutumier ? Pourquoi ne puis-je vous aimer ensemble ?

Je devine ma réponse. Qu'aurais-je dit à votre place ? Et si vous aimiez deux hommes, vous aussi ? A la place de l'un, ou de l'autre, je deviendrais fou. Fou d'amour. Fou de douleur. Je saurais. Je sentirais ses lèvres sur les vôtres, ses lèvres qui ne vous auraient quittées qu'hier pour revenir demain. Aucune de vous ne serait mienne, ni nous ne serions vôtres. Et qu'adviendrait-il après les baisers d'un soir ? Oh ! Je ne puis y penser ! De même, vous ne pourriez.

Alors, j'attends. A la première qui m'offrira son cœur, j'offrirai le mien. Mon cœur en labyrinthe.