La chasse - l'assaut

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Eve quitta sa marche pour adopter une posture de course. La jeune femme ne pouvait se déplacer aussi vite que sur un terrain plat : la forêt présentait des obstacles, racines d'arbres, branches basses, arbustes. Mais elle parvint quand même vite sur le lieu du regroupement, quoique une des dernières. Tout le monde regardait dans la même direction : à environ 100 mètres, des fougères s'agitaient sous l'action du passage d'animaux, à l'évidence. On pouvait même deviner des bouts du pelage noir caractéristique d'un sanglier, entre deux grandes feuilles. Le chef donna ses ordres. Il touchait un chasseur pour lui signifier qu'il allait lui donner une instruction, puis réalisait un geste pour lui montrer l'action à effectuer, le chemin à suivre. Les meilleurs chasseurs de la tribu s'élancèrent derrière les sangliers avec pour mission de les encercler. On devait attraper un maximum de proies. Adam partit avec la seconde vague, pour venir en soutien. Puis les femmes suivirent, elles pouvaient encore aider à empêcher un marcassin de s'échapper.

Après quelques minutes de poursuite, la bande de sangliers commençait à faiblir. Bientôt elle fut entièrement encerclée par les membres de la tribu. Les hommes les plus grands formaient la première ligne, au plus proche du gibier. Ils étaient armés de batons, de lances pour certains, formées d'un silex planté au bout d'une grosse branche droite. La première ligne resserra le cercle autour de la bande, qui s'était immobilisée. Quand on put se tenir suffisamment près des proies, la seconde ligne envoya des pierres pour assommer les marcassins et blesser les adultes. La bande prise au piège, qui jusque là se contentait de force grognements et gestes menaçants, commença à s'agiter. Un adulte imposant, après avoir reçu une pierre, chargea la ligne des chasseurs.

En prenant de la vitesse, il devenait dangereux. Une masse de 70 kg se déplaçant à 40 km/h représentait une menace majeure pour tout homme, même bien charpenté. On lança sur lui plusieurs lances, dont certains le blessèrent, mais il poursuivit sa course. L'homme se tenant sur sa trajectoire fut obligé de se dégager, ce qui eut pour effet de rompre la ligne. Le chef de la tribu montra alors l'étendue de son habileté : il s'était posté tout près du chemin du sanglier, et à son passage, lui asséna un vigoureux coup de baton sur une patte de derrière pour le déséquilibrer. Une excellente technique, mais comportant de gros risques, car nécessitant de se tenir tout près de la bête. Le sanglier s'emmêla les pattes et se renversa sur le flanc. Les chasseurs accoururent en masse, d'abord pour l'empêcher de se relever. On le maintint à terre en soulevant ses pattes. Ne restait plus alors qu'à sectionner l'artère principale du cou. Un chasseur chevronné s'acquitta de la tâche.

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