5 septembre 2017, terres en vue !

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Pauvres homme, comme vous avez peur. Comme je vous plains. Je vous devine, le regard rivé à vos machines. Vous me regardez grandir et vous tremblez. Encore vous espérez que je vais m'essouffler. Peine perdue, la mer et la chaleur me renforcent.

Depuis 6 jours que je traverse l'océan, je suis indestructible.

Je recouvre le monde. Au-dessus de ma tête, je vois vos machines de métal qui m'observent et me filment, et je vous devine, rivés derrière vos écrans et vos moniteurs, je vois vos regards hallucinés, j'entends vos annonces d'alerte à travers les ondes.

La peur se répand. La panique se diffuse.

Vous avez voulu dompter Mère Nature, vous avez défié les dieux. Vous allez payer le prix pour votre arrogance!

Pauvres petites fourmis besogneuses, vous voilà à faire des réserves, à vous claquemurer dans vos cases. J'entends le tac-tac-tac des marteaux sur vos volets. Et tous ces navires qui se précipitent vers les abris, qui s'agglutinent dans le lagon*.

Tremblez, mortels, me voilà !

Ma langue lèche le rebord de l'humanité. Ça sent la sueur, l'essence de ces corps pétris d'effroi.

La terre frissonne.

*Lagon de Simpson Bay à Saint-Martin, considéré comme abri anti-cyclonique

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