Ils forment une famille soudée. Une famille soudée mais éparpillée aux quatre coins du monde.

Malgré la distance, malgré le décalage horaire, malgré le travail, les tâches ménagères, les loisirs hors du travail, les nouveaux potes rencontrés sur place, la nouvelle vie de famille. Malgré tout cela, ils restent la même famille qu’ils furent lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois dans le secondaire.

Pour rester cette famille que tout le monde admire, il y a bien sûr Skype, les mails, le téléphone, WhatsApp, la messagerie Facebook, les colis pour les anniversaires, les cartes postales pendant les vacances… 

De temps en temps, ceux qui ne sont pas trop loin les uns des autres se retrouvent pour un barbecue en été, pour un week-end express à Pâques.

Mais surtout il y a cette célèbre soirée annuelle. Le nouvel an au bercail.

La soirée du siècle, durant laquelle ils redeviennent des adolescents qui pensent que le monde leur appartient, des jeunes idéalistes qui sont persuadés que rien ne les séparera.  

Ils rient, ils boivent, ils mangent, ils dansent, ils chantent, ils prennent une multitude de photos, ils se filment en train de faire des idioties. Ils ne se le disent pas mais montrent combien ils s’aiment.

Ils ne font plus qu’un le temps d’une soirée, le temps de se souvenir de leur vie d’avant et le temps de se dire que le déplacement valait vraiment le coût.

Ils aimeraient que cette soirée dure tout le reste de leur vie, qu’à cette seconde, le monde s’arrête et qu’ils puissent savourer pleinement cet instant inoubliable.

Mais la réalité les rattrape lorsque l’un d’eux se rend compte qu’il doit déjà prendre le train ou l’avion pour rentrer dans son pays d’adoption.

Les sourires s’effacent un peu, de la mélancolie apparaît. Des regards fuyants remplacent les yeux rieurs.

Mais au moment de se quitter, ils savent. Ce n’est pas un adieu. Ce n’est qu’un au revoir. On se dit à l’année prochaine.

On est une famille soudée. Rien ne nous arrêtera.