Les devoirs du matin

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Mon père remarqua que j'étais réveillée et m'ordonna gentiment d'aller me coucher. Il tourna les yeux vers Sophie et je le vis sourire. 

-T'inquiètes, on va la réveiller, tu peux monter Tom ? 

J'obéis, et en redescendant, je vis Brian avec Sophie dans les bras. Elle dormait profondément où je ne me m'y connaissais pas. Brian commençait à monter les escaliers et je vis ma meilleure amie commencer à s'éveiller doucement.

Je me cachai pour ne pas qu'ils me remarquent. Le seul moyen était de me réfugier dans la chambre de Brian. Je voulais savoir quel était leur délire à tous les deux. Parce que je trouvais bizarre que ma meilleure amie décide de draguer Brian, rien que pour embêter l'autre pouffiasse et le fait que mon crétin de quasi-frère entrait dans son jeu aussi vite. Je vis que Brian venait de lâcher Sophie et il la raccompagna jusqu'à la porte de ma chambre.

-Hum.. Merci Brian, fit Sophie en s'appuyant sur le chambranle de ma chambre.

-Je voulais te dire un truc en fait. Je suis désolé de.. débarquer à chaque fois que tu es en petite tenue ou carrément nue. Et par rapport à ce qui s'est passé hier..

-Brian. C'est bon. Ne t'inquiète pas. Ça va.

-J'ai demandé à Alexandra de s'excuser et j'espère qu'elle va le faire. Et si elle ne le fait pas, dis-le moi. Je suis hyper sérieux. Elle n'avait pas à te parler comme ça.

-Brian.. Écoute-moi, Alexandra nous parle mal depuis des années. Bien avant que tu arrives..

-C'est pas une raison pour se laisser faire sans rien dire et.. on en a parlé avec Paul et.. pourquoi tu fais cette grimace.

-Je suis fâchée avec Paul. 

-Pouquoi ? 

-Parce qu'il se conduit comme un con et parce que son frère est un con. Et que j'ai pas du tout aimé le conseil pourri qu'il a donné à Sarah quand Marc et elle...

-Ne me parle pas de lui s'il-te-plaît. J'ai un truc pour toi en fait, c'est dans ma chambre. 

C'est alors que Sophie croisa mon regard. Elle sourit à Brian. 

-Attends ! 

Elle posa sa main sur son bras. Je ne pouvais pas voir le visage de Brian mais je voyais à sa posture qu'il était surpris. Il se tourna complètement vers Sophie et elle le prit dans ses bras, qu'elle plaça autour de son cou, tout en me jetant un regard noir pendant que je m'extirpais de la chambre de Brian. Je prononçai un merci du bout des lèvres.

-C'est en quel honneur ?

Sophie avait sa tête qui reposait sur l'épaule de Brian qui était plus grand qu'elle. 

-Je voulais te remercier d'essayer de m'aider et te souhaiter une bonne nuit. Et puis j'aime bien les câlins et personne ne m'en fait jamais.

-Je te fais des câlins quand tu veux.

Il venait de dire quoi ? Non mais vraiment quel pervers ce gars-là ! 

-Dîtes-le moi si je vous gêne, lâchai-je histoire qu'ils remarquent que j'étais là.

Brian se détacha doucement de Sophie, me regarda un quart de seconde et d'un geste, il ramena Sophie près de lui et il posa ses lèvres sur sa joue.

-Bonne nuit à toi aussi Sophie.

Il la lâcha et descendit les escaliers, ma copine était rose. Brian arrivait à lui faire cet effet là ? Je n'arrivais à y croire. Elle rencontrait Ray et elle restait presque de marbre, mais Brian lui faisait un bisou et elle était toute chose ?

-Tu cherchais quoi dans sa chambre ? 

-Rien de particulier. On se mate un film sur mon ordi ? 

-Il faut changer tes draps avant, sourit doucement Sophie. Si tu m'en donnes des propres, et que tu me fais une tisane, je fais ton lit, parce que je suis une fille bien.

Je laissai Sophie faire et pendant ce temps, je cherchai un film et descendis pour faire de la tisane. J'entendis alors Brian parler avec mon père.

-Oui je sais tout ça John. Mais je ne la drague pas, je veux juste être sympa, c'est tout.

-Tu préfères être sympa avec Sophie plutôt qu'avec Sarah, constata doucement mon père.

-C'est pas pareil. Sarah est pas un être sexué pour moi. Enfin tu vois ce que je veux dire, je sais que c'est une fille mais bon. C'est un peu.. je ne sais pas. C'est différent.

-Donc tu dragues Sophie. Je ne t'interdirai pas de faire ce que tu veux, mais Sophie est comme ma fille, tu comprends. Si tu veux tenter le coup avec elle, fais-le, c'est une fille tellement bien, mais justement, c'est une fille bien. Tu ne devras la faire souffrir sous aucun prétexte que ce soit. Aucun, tu m'entends. Je ne le permettrai pas. 

-John.. je suis amoureux d'Alexandra tu sais. C'est pas juste ma copine avec laquelle je.. enfin, je veux dire, j'ai des sentiments pour elle. Sophie elle est juste.. tout le temps à la maison et elle est hyper belle. Alors oui j'aime bien qu'une belle fille m'écoute et fasse attention à moi mais comme tous les mecs je pense. Attends, c'est Maman au téléphone. Oui ?.. Ah ?.. Heu.. oui il est là à côté de moi...non mais je vais venir y'a pas de souci. Maman, c'est bon, j'ai mon permis je te rappelle. Ok. À tout. Heu.. elle arrive pas à te joindre, ton téléphone tombe sur répondeur. Elle a trop bu et ton ex beau-frère est encore plus torché qu'elle, elle veut qu'on aille les chercher et qu'on les ramène.

-Très bien. Ils ne peuvent pas prendre un taxi ? 

-Non, parce qu'ils ont une Ferrari avec eux et ils ne veulent pas la laisser. 

-Okaaaay. Je vais prévenir les filles.

Je retournai dans la cuisine pour mettre l'eau chaude dans ma théière, mon père arriva.

-Tu peux garder Tom ? Brian et moi allons chercher sa mère.

-Ok. Fais attention à toi, fais en sorte de me revenir en entier. 

-Moi aussi je t'aime ma chérie. N'en doute pas une seule seconde. Même si je suis sympa avec Brian, tu resteras toujours ma petite fille chérie.

Je lâchai mon plateau et lui dit que je l'aimais en langage des signes. J'avais appris à signer un peu l'année précédente, alors j'appréciais beaucoup de pouvoir ressortir ce que j'avais appris. Mon père fit la même chose et Brian arriva derrière lui, il avait juste pris ses clefs de voiture. Je remontai dans ma chambre et je vis Sophie entrain d'écouter de la musique en se trémoussant tout en se lavant les dents. Ma copine était comme un couteau suisse. Multi-tâche.

-Ils sont partis où ? 

-Mary est bourrée et mon oncle aussi. Ils sont partis les chercher où qu'ils soient. On les entendra rentrer je pense.. d'ailleurs, je t'ai pas dit, ce matin. J'ai failli surprendre mon père et Mary entrain de.. enfin tu vois quoi.

Sophie grimaça et alla cracher le dentifirice qu'elle avait dans la bouche et j'entendis le robinet. 

-Sérieux ? C'est dégueu. Non pas qu'ils s'amusent encore à leur âge, mais c'est dégueu, rassure-moi tu n'as pas vu ton père à poil quand même ? Parce que là, ce serait genre.. 10 ans minimum de thérapie.

-Non, il a attiré Mary dans la douche. Enfin bref, je suis deg et traumatisée, il fallait que je partage. 

-Trop aimable. En fait, j'ai pas envie de regarder de film. On pourrait pas papoter comme des connasses et regarder toutes les photos des gens sur Instagram et se foutre d'eux ? 

Trois heures plus tard, on était toujours entrain de rire à propos des photos d'Alexandra en buvant de la tisane, enroulées dans un gros plaid. 

-En fait, Bob, c'est le gars qui t'a pris dans ses bras en sortant ? C'est le gars sur ta photo de profil là ? 

-Oui.

-Bah lui aussi il est canon. 

-Il est surtout vachement plus vieux que nous. Mais je l'admets, il est super beau et d'une gentillesse incroyable. 

-Ça va te faire super bizarre en fait. Quand ils vont tous partir. J'ai l'impression qu'ils ont pris de la place dans ta vie depuis deux semaines.

-Je crois qu'avec tout ce qui est arrivé avec Alexandra, Brian.. clairement, si je n'avais pas rencontré Ray, Clive et Bob, j'aurais pété un câble. Ils sont une vraie bouffée d'air frais et..

On gratta à la porte et Brian arriva dans ma chambre. 

-Hum, j'ai oubilé mon chargeur de iPhone au lycée, tu peux me passer le tien, le temps de la recharge stoplait ? 

-J'ai un iPhone 4 et toi un 5s, les chargeurs ne sont pas compatibles. 

Brian grimaça et je sentis Sophie bouger du plaid. Elle se leva et fouilla dans son sac à main et lui tendit son chargeur de téléphone.

-Merci, je te revaudrais ça. 

-N'oublie pas de me le rendre, ça me suffira.

Brian nous laissa et Sophie retourna au chaud. Je la regardais avec de grands yeux.

-En fait tu craques pour Brian ? 

-Non, pas vraiment, je le trouve juste sexy. Toi tu le vois pas parce que tu habites avec lui et que tu l'imagines pas du tout comme ça, mais Alexandra n'aurait jamais jeté son dévolu sur un moche. Il est grand, il est musclé et il est beau. Il ressemble beaucoup à Mary. Regarde le demain, tu verras ce que je te dis. Je veux dire, regarde le de manière objective, on croise pas tous les jours des Brian Miller. 

-Il te trouve belle. Il l'a dit à mon père.

-C'est vrai ? 

Sophie semblait vraiment surprise.

-Mieux que ça, mon père lui a donné son autorisation pour te draguer, parce que tu es sa fille adoptive. Non, mais je vis dans une famille de dingue.

-C'est adorable de la part de ton père de dire ça. Pour moi aussi, c'est un peu mon père adoptif. Attends, Brian et ton père ont parlé de moi ? sursauta-t-elle.

-Sophie.. trois heures plus tard...

-C'est l'effet sans soutien-gorge. Ça l'a travaillé, c'est pour ça qu'il a dit que j'étais belle. 

-Tu sais quoi ? Mary m'a dit un truc très juste tout à l'heure. Il faut arrêter de se dénigrer constamment. Si j'étais gay, tu serais tout à fait mon type. Alors, tu es sûrement le type de Brian. Enfin bref, arrêtons de parler de ça, mais si tu envisages de t'envoyer en l'air avec mon abruti de quasi-bro, et qu'il te brise le cœur, mon père lui brise les jambes.. Au moins tu es prévenue.

-Je ne vais pas coucher avec Brian, sauf s'il me le demande gentiment, à genou avec un gros bouquet de rose et une bouteille de champagne français, et un gros diamant aussi.

-S'il te demande de l'épouser quoi.

-Bah, vois les choses en face, si j'épouse Brian, toi et moi on sera de vraies sœurs...

-Sauf que c'est pas mon frère..

-Ouais mais ton père est vraiment amoureux de Mary, ils ne vont pas divorcer. On serait ensemble à tous les Noëls, à tous les Thanksgiving, à tous les anniversaires.

-Donc, tu ne veux pas sortir avec Brian mais tu veux qu'il t'épouse direct'. Oh my God. Je ne pensais pas que tu étais aussi atteinte ma pauvre. 

-Non mais tu imagines, comment ce serait drôle ? 

-Je trouve pas forcément drôle de t'imaginer dans le lit de Brian en fait, mais bon, tu as déjà dormi avec lui alors.. 

Elle commença à me chatouiller et je tombai du lit en riant. Ma copine m'avait manqué cette semaine et la voir ce soir avec moi me redonnait de l'énergie.

Le lendemain matin quand je me réveillai, Sophie dormait toujours. Je vis son chargeur sur la table de nuit. Brian était venu pendant qu'on dormait ? Il était vraiment pas gêné celui là. Je me levai et tombai sur Mary.

-Salut ! Tu as pas l'air très bien. Dois-je en conclure qu'Eli est dans le même état que toi ? 

-Il est pire que moi. J'ai plus 20 ans. Remarque, quand j'avais 20 ans, je pouvais pas boire dans les bars. Ça va chérie ? 

Elle m'embrassa sur la tempe pendant que je lui répondais et je la suivis jusqu'à la cuisine. Personne n'était debout. On était les seules.

-Je me souviens pas si je t'ai remercié Sarah d'avoir passé ta journée d'hier avec moi. Ça m'a fait vraiment plaisir et grâce à toi, j'ai pu sympathiser avec ton oncle et pour moi c'était important.

-Pourquoi ? 

-Parce que tes oncles comptent parmi les meilleurs amis de ton père. Ce qui compte pour lui, compte pour moi. Et je crois que je te comprends mieux maintenant que je connais un peu mieux ta famille. En tout cas, soirée de folie hier. Vous avez fait quoi vous ? 

Elle me tendit une tasse de thé et porta la sienne à ses lèvres.

-Film, pizza, bavardage entre filles. Sophie est restée dormir hier soir. Son frère connait des maquilleurs professionnels pour Halloween ce soir, c'est cool je trouve. 

Elle acquiesça et la voix de mon père derrière moi me fit sursauter.

-Voilà les deux plus belles créatures que la Terre ait jamais porté. Tu vas bien Choupi ? 

Mon père m'embrassa sur la joue et contourna la cuisine pour embrasser Mary sur les lèvres tendrement, comme s'ils étaient seuls au monde. Mary retourna à la préparation du petit-déjeuner et mon père plaça ses bras autour de sa taille. J'étais gênée, j'avais l'impression d'être en trop. Mon père me regarda. Il était heureux de me voir là, dans la cuisine. Je lui avais manqué.

-Vous faites quoi Sophie et toi après le bal du lycée ? Vous allez chez les McDust comme Brian ?

-On en a pas parlé sérieusement. Peut-être qu'on rentrera à la maison pour notre nuit de l'épouvante annuelle. Tu es de garde comme chaque année ? 

-Non. Pas cette fois-ci. Je vais accompagner Mary et Tom pour la tournée des bonbons. Et ensuite.. je ne sais pas.. ça dépendra de madame.

-Les années d'avant, j'appelais la babysitter et j'allais à la soirée organisée par le journal, mais cette année, je n'ai pas vraiment confirmé ma venue alors..

-Vous voulez qu'on garde Tom ? 

Je me tournais vers Sophie qui était en pyj' comme tout le monde. Elle s'assit sur un autre tabouret rond et me taxa ma tasse de thé sous le regard amusé de mon père.

-Comme ça, on fait notre nuit de l'épouvante, Tom est couché et vous vous pouvez aller vous amuser un peu.

-Ça me mettrait mal à l'aise Sophie. Vous êtes jeunes et vous avez l'occasion de..

-So' a raison Mary. On va au bal et dès qu'on rentre, vous n'avez qu'à aller rejoindre Eli et ses amis, il vous a invité, non ? Ça nous dérange pas du tout. C'est comme ça qu'on aime passer Halloween. 

-D'accord, accepta mon père. Vous nous direz votre prix. 

-On ne fait pas ça pour l'argent John. 

-Tout travail mérite salaire. Je serai intransigeant sur ce point

Je souris légèrement. On allait se faire payer pour rester devant la télé alors que Tom dormirait ? C'était le pied intégral. Après avoir fini mon thé, Sophie rentra chez elle. Elle avait un rendez-vous chez le coiffeur et elle devait passer chez elle. Je fis mes devoirs. D'accord, on était en vacances pendant quelques jours mais au moins je serais tranquille. 

Devant mon devoir d'algèbre, je séchais complètement. L'obscurité algébrique m'avait prise. Je pris mon téléphone et faillis appeler Marc. Mais je m'arrêtais au dernier moment. Je m'étais installée dans la salle à manger. Je regardai la photo de Marc et mon cœur se serra. Qu'est-ce qu'il était beau ? Et qu'est-ce qu'il avait été con ! Je repensais à Elijah et à sa réponse au téléphone. Il est temps d'agir en homme et pas en adolescent boutonneux. Il faut savoir saisir les occasions quand elle se présente à vous. Sinon, on passe à côté de sa vie. C'est ce qu'avait dit Elijah à Marc, jeudi. Et depuis pas de nouvelles. Je reposai mon téléphone, je ne voulais pas y penser. C'était encore douloureux. Il y a une semaine jour pour jour, je pouvais encore sentir ses lèvres douces mais plus maintenant. Je me levai et j'allai dans le salon. Mary était assise entrain d'arranger un ourlet devant une série et Brian était juste à côté d'elle entrain de lire un livre. Je m'arrêtai, interdite. Brian avec un livre ? C'était quoi ce délire ? 

-Hum.. Brian ? 

Il leva les yeux vers moi et leva légèrement un sourcil. Clairement, il voulait me dire que je l'ennuyais au plus haut point et que j'avais intérêt à parler rapidement.

-Tu peux me donner un coup de main en algèbre ? Je comprends que dalle. J'étais pas en cours cette semaine et je pédale dans la semoule là.

-Comme toujours quoi. Aie ! 

Sa mère venait de lui donner un coup de coude. Il lui jeta un regard noir et se leva en soupirant. Il me suivit et prit une chaise juste à côté de la mienne.

-Bon, tu me files combien ? 

-Pardon ? 

-J'accepte de te faire ton exercice si tu me files de l'argent, perso, je n'ai pas envie de t'expliquer quoi que ce soit, mais si tu me payes, je te le fais et tu es sûre d'avoir une note optimale.

-Heu.. je veux juste que tu m'expliques un point.

-Et moi j'ai besoin de 75$, toi tu as besoin de bonnes notes en algèbre, sinon ton père va demander à Marc de venir te donner des cours. Tu as vraiment envie de te retrouver de nouveau toute seule avec lui ? C'est donnant-donnant. Tu me files 75$, on monte, je te fais ton exercice, tu auras une super note qui remontra ta moyenne lamentable et tout le monde est content.

-Comment je peux savoir que tu ne vas pas me rouler dans la farine ? 

-Tu ne peux pas le savoir. Tu prends le risque ou pas ? Écoute Sarah, je sais que j'ai dit que c'était la guerre entre nous mais on peut faire une trêve, j'ai besoin de cet argent et toi..

-Pourquoi ? 

Brian me lança un regard indéchiffrable.

-Tu marches ou pas ? Ramasse tes affaires et suis-moi, espèce d'idiote.

Il fourra toutes mes affaires dans mes bras, me prit par la main, et me traina à l'étage dans sa chambre. Il prit un des classeurs sur son bureau et en sortit des feuilles qu'il me tendit. Je les regardai et hallucinai. Je relevai les yeux en regardant toutes les pages.

-Tu es vraiment bon en algèbre en fait. Tu as des A+ partout.

-Je suis bon dans toutes mes matières. Alors, deal ou pas deal ?

-Ok. Je vais chercher ton argent. Il faut faire tous les exercices de la page. 

Je sortis de sa chambre, et allai dans la mienne. J'allai chercher dans ma table de nuit l'argent et je retournai dans la chambre de Brian. Il était assis dans son pouf et faisait tourner son crayon dans sa main. Il avait mis de la musique. Je fermai la porte et je le vis entrain d'écrire.

-Tu as besoin d'une calculatrice ? 

-Nan, marmonna-t-il. Mais tais-toi, j'ai besoin de concentration. 

-Avec toute cette musique ? Pour le prix que je te file, ils ont intérêt à être nickel mes devoirs ! 

-McAllister, je suis sérieux. Tu peux rester mais tu la fermes. J'ai besoin de me concentrer, pas d'entendre tes jacassements.

-Si moi je jacasse, qu'est-ce que ça doit être ta copine ? 

-Quand on est tous les deux, en général, sa bouche est prise alors elle se tait. Et très honnêtement, je fais pas des devoirs d'algèbre avec elle. Alors, fais ce que tu veux mais en silence.

J'allais répliquer mais il me jeta un regard qui me cloua sur place. Okay. J'allais me taire pour cette fois. Je regardai les livres sur son étagère. Il y avait des biographies de sportifs, et j'eus la surprise de voir la Bible, la Torah et le Coran. 

-Tu es pas chrétien ? Pourquoi tu as la Torah et le Coran ? 

-Je suis curieux c'est tout et j'ai des potes de toutes les religions, ça me permet de leur parler et d'avoir un regard différent sur le monde qui m'entoure. 

Je continuai mon exploration et découvris des romans, dont l'intégralité des Harry Potter, des Hunger Games et autres romans pour jeunes adultes et un exemplaire de Romeo et Juliette. Je le tirai. Il était vieux, écorné et il y avait une inscription sur la première page. Où que je sois Brian, tu seras toujours mon Romeo, Ta Juliette, Tara. Je me tournai vers Brian mais il était vraiment concentré. Je m'asseyai sur le lit de Brian avec le livre en main. Et je commençai à le lire en partant par le milieu et je tombai sur une photo. Il y avait une jeune fille métisse vraiment magnifique dessus avec Brian. Ils étaient à la plage, elle portait un bikini et tenait l'appareil apparemment. Ils semblaient tellement heureux tous les deux..

-Passe-moi ma calculatrice, je vais vérifier les résultats des deux premiers exercices.

-Tu as déjà fini.. deux exercices ? 

-Ouais. Tiroir de droite. 

Je lui lançai et il tapa sur l'appareil tout en me demandant quel livre j'avais pris sur son étagère.

-Roméo et Juliette. 

Brian releva la tête rapidement et son regard était étrange. Il avait l'air un peu ému. Étrangement, cela me gênait de le voir comme ça. Aussi je souris et je le remis à sa place.

-Je voulais juste regarder l'année d'édition, il me parait vieux comme ouvrage, par contre, tu as la série Le Labyrinthe de James Dashner, je peux te les piquer ? J'ai toujours voulu me les acheter mais j'ai jamais eu le temps.  

-Ouais. 

-Pourquoi tu as besoin de cet argent ? Et que tu peux pas le demander à ta mère ? 

-Ma mère me donne de l'argent de poche, je ne lui demande pas de rallonge. Tu le fais toi ? 

-Heu.. quand j'ai plus d'argent j'en demande à mon père et il m'en donne.

Il leva un sourcil et continua à écrire. Il n'avait pas relevé les yeux de mes exercices mais il se leva tout à coup. Il prit des feuilles sur son bureau alors que j'étais sur son lit entrain de lire. On frappa à sa porte et il me lança mon livre de maths et je m'allongeais sur son lit. C'était Mary. 

-Ah vous êtes là ? Je pensais que vous étiez dans la salle à manger ! J'ai besoin de tes draps Brian, je vais faire une lessive. Tu me les descendras ? 

-Oui oui. 

-Je vais vous laisser... travailler.

Je souris à ma belle-mère et dès qu'elle ferma la porte, je vis que Brian allait éclater de rire.

-T'es pas crédible, tu as mis le bouquin à l'envers. Elle t'a grillée un truc de malade. Maintenant elle va croire qu'on est pote et qu'on est entrain de papoter tranquillement. Rends-moi le bouquin, et tu descendras mes draps pour la peine.

-Je vais lui descendre maintenant. Tu auras le temps de finir mes exercices, comme ça.

-Ouais. En fait, si tu abîmes mon livre, je te brise les côtes. J'ai déjà tabassé un mec, toi à côté, tu es une brindille. Ah, j'ai oublié de te dire, la trêve dure jusqu'à la fin du week-end. 

-J'en attendais pas moins de toi Miller. Par contre, tu peux enlever tes draps toi-même.

-Tu as peur de tomber sur des sécrétions sexuelles ? C'est sûr que c'est pas dans tes draps que ça risque d'arriver, rétorqua-t-il en commençant à rire.

-Tu peux arrêter de m'insulter parce que je n'ai jamais couché avec un mec ? 

-C'était une blague McAllister. Évidemment que je vais enlever mes draps. Je voulais juste que tu descendes le panier à linge sale c'est tout. Pas besoin d'en faire tout un plat. Je m'en fous que tu sois encore vierge. C'est tout à fait le genre de détail qu'on a pas envie de savoir. Je suis sûr que ça intéresserait un tas de mecs mais pas moi en l'occurrence.

Il se leva, retira ses draps, les plia avant de les jeter dans le bac pour que je les descende. Qu'est-ce que j'avais fait ? Je venais d'avouer à Miller que j'étais encore vierge ? J'étais vraiment trop conne. J'amenai les draps dans la buanderie et je remontai. 

-C'est bon, j'ai fini tes exercices. J'ai juste à revérifier et tu pourras tout recopier. Tu vas chez les McDust ce soir ? 

-Non. On garde ton petit frère pour que ta mère puisse sortir.

Il hocha la tête. Il était agaçant. Il répondait quand on voulait qu'il se taise et il se taisait quand on attendait une réponse. Il se leva finalement et me tendit mon devoir.

-Qu'est-ce que tu fous encore dans ma chambre en fait ? Tu attends le dégel ? 

-Non, que tu finisses mon devoir. Merci. Je peux te poser une question ?

-Non, je ne te donnerai pas des cours d'algèbre, j'ai pas que ça à faire.

-Ce n'est pas ça.. Tu as vraiment tabassé un mec ?

Brian leva légèrement le coin droit de sa bouche et le sourcil de l'autre côté. Sauf que moi je le regardais sérieusement.

-Je te raconterai le jour où on sera des amis McAllister. Tu peux sortir de ma chambre, j'ai grave envie de me mater un porno, là tout de suite. Les maths ont réveillé mon appétit charnel. Sauf si tu as envie de voir en vrai à quoi ressemble un membre viril ?

-Tu es vraiment dégueulasse.

-Non, j'ai juste envie que tu sortes de ma chambre. Tu fais un peu tâche avec le reste. De toute façon, moi aussi je m'en vais, alors dehors.

Je relevai la tête et je m'en allais. Je descendis les escaliers et allai dans le salon. Mary était entrain de broder. Ma belle-mère était tellement.. traditionnaliste quand elle le voulait ! Brian me décala pour passer et sauta sur le canapé pour reprendre son livre. C'est à ce moment que je remarquai que c'était le dernier tome des Hunger Games.

-Je n'aurais jamais cru que tu lisais ce genre de choses en fait.

-Tu pensais que je ne lisais que des magazines de sport voir que je ne savais pas lire, c'est ça ? Contrairement à ce que tu crois, McAllister, les performers se doivent d'avoir des bonnes notes, sinon, on a simplement pas le droit d'être un performer. C'est la règle. On ne devient pas l'élite sans rien.

Il demanda à sa mère sa tasse de thé et il fit comme si je n'étais pas là. Je secouai la tête et ouvris le livre de Brian. Il y avait une inscription : Pour ne plus jamais que tu te perdes en chemin, xoxo. Je reconnaissais l'écriture de ma belle-mère. Qu'est-ce que tout cela voulait dire ? Était-ce vrai ce que m'avait dit Brian ? Et pourquoi je n'avais jamais entendu parler de cette fille Tara ? Brian m'avait dit la semaine d'avant qu'on avait tous nos petits secrets.. et là, je mourais d'envie de découvrir les siens sans vraiment savoir pourquoi.

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