#TeamTom

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-Tu sais quoi Sarah ? Je crois que tu te fais trop de souci, pourquoi tu n'aurais pas la moyenne en chimie à l'examen final ?

-Heu.. peut-être parce que j'ai pas assisté aux cours pendant quelques semaines ?
-Tu as étudié dans les livres avec Ray ! 

Sophie et moi étions allongées sur un coin d'herbe du lycée pour prendre le soleil. J'avais 17 ans depuis près de 5 jours maintenant et je ne voyais pas vraiment la différence. Oh si ! Les gens m'en voulaient pour Chris et pour la possible perte de l'équipe de cheerleaders du lycée. Génial. Le lundi suivant commençait deux semaines de douleurs. Heureusement que le mois de juin commençait et que j'allais voir Ray chez lui à la fin du mois. Je n'avais pas vraiment compris le délire de mon lycée. Nous laisser une semaine de cours au mois de juin, enchaîner sur pratiquement deux semaines d'examens avec cours en parallèle et nous faire retourner en cours après ? Toujours est-il que je ne me sentais absolument pas prête pour cette épreuve de chimie.
-Tu as demandé à Marc de t'aider ?

-Heu.. il est en examen lui aussi. 
-Et Duncan ?

-Duncan préfère les matières littéraires et sociales et en plus, il est encore à Malibu. 
-Et ton père ?
-Il opère tous les jours et quand il rentre, il est claqué.. je peux pas lui imposer ça.
-On va bosser ça chez toi si tu veux. Mais les profs sont relous là. Tu as vu la pile d'exercice de maths ? Et je.. MILLER. RAMÈNE TON JOLI PETIT CUL PAR LÀ ! 

Sophie avait pété un câble. Brian arriva vers nous. 
-Est-ce que tu es opérationnel pour les examens de lundi ?
-Heu.. ouais plutôt. 
-On se fait des séances de révision chez toi ce soir, tu veux participer ? 
-J'avais l'intention de faire ça avec Paul et d'autres potes.. mais vous pouvez vous joindre à nous si vous voulez..
-Alexandra et Celle-dont-je-ne-veux-pas-prononcer-le-nom seront là ?

-Elles révisent de leur côté. 

Paul arriva à son tour vers nous, il était en habit de sport.
-Salut ! Je m'en remettrai jamais.. tu as vu comme tu es bronzée Sophie ?? Il t'a fallu un week-end ! 
-Je suis une vraie Californienne moi monsieur.
-Dit-elle alors que sa mère est Québécoise. 

Sophie se mit à sourire et secoua la tête.
-Vous n'avez qu'à être disponible à compter de.. 20h30 chez vous, ajouta-t-elle à l'intention de Brian. 
-Pour ? demanda Paul.
-Pour réviser ? soupira Sophie.
-Les révisions c'est pour les faibles. Et puis Sophie, mademoiselle j'ai des A depuis la maternelle, je suis certain que tu es prête, ne t'en déplaise. 
-Si j'ai des A, c'est parce que je bosse ! Mais ne viens pas si ça ne t'intéresse pas..
-On se greffe à vous si j'ai bien compris. Donc Brian, Fred, Jack et moi. Okay. Par contre, va falloir pimenter la chose un peu si tu veux que je sois performant..
-Pimenter ? demandai-je, curieuse tout à coup.
-Tu verras ce soir ! Faut que j'y aille.

Il repartit en courant et Brian se passa une main dans les cheveux. 

-On se voit ce soir alors. Je vais chercher Tom en fait, je finis plus tôt que prévu. 
Alexandra s'avançait vers nous et elle me fixa. Il n'y avait pas grand monde dans le coin à cette heure-ci - il était presque midi- et personne ne pourrait répéter qu'Alexandra Pilgrim venait de s'abaisser à venir dans un coin où j'étais.
-J'arrive Alex, lâcha brusquement Brian.
-Ce n'est pas à toi que je viens parler. Tiens. C'est pour toi.
Elle me tendit une enveloppe.

-Chris m'a donnée ça pour toi. Fais-en bon usage.

En bonne lectrice, cette phrase Fais en bon usage me fit immédiatement pensé à Harry Potter et je vis que ça avait fait tilt chez Brian en même temps que moi parce qu'il leva le sourcil.

-Allez, viens Albus, on va à la cafet..
-Albus ?

-Laisse tomber. N'encombre pas ton petit cerveau de choses inutiles comme ça.

Honnêtement, je n'aimais pas beaucoup Alexandra. Mais Brian lui parlait comme à un chien. Non, rectification. Il parlerait mieux à son chien. Il prit sa copine sous le bras et l'entraina loin de nous, comme si nous n'avions jamais existé. Sophie me pressa de lire la lettre de Chris. Je la décachetai et Sophie se mit à la lire en même temps que moi.

Sarah, 
Il est vrai qu'on dit souvent que les paroles s'envolent et que les écrits restent. Et sache que ce n'est pas la menace de ton oncle qui m'incite à écrire aujourd'hui. 

-Je te parie 5$ que c'est sa mère qui l'a écrite et qu'elle n'a fait que recopier cette garce, lâcha Sophie. 

Je pouffai de rire et je repris ma lecture. 

Ces quelques jours loin de toute civilisation m'ont fait réfléchir sur la personne que je suis et que je veux être plus tard. Et je n'en ai pas tiré un bilan positif. Je me suis mal comportée envers certaines personnes au lycée et envers toi. J'en suis désolée. Je crois qu'il a fallu que je me fasse renvoyer des cheerleaders pour que je comprenne que j'avais mal agi.. n'est-ce pas pitoyable ?

-C'est elle qui est pitoyable. Elle m'énerve avec ses fausses excuses.
-Sophie..
-Non mais c'est vrai. Elle se victimise. Elle me gave ! 

En tout cas, j'espère que tu me pardonneras pour t'avoir bousculée dans les couloirs l'autre jour. Je n'aurais pas dû projeter la colère qu'il y en moi sur toi et j'espère que nous repartirons sur de bonnes bases,
Chrysalie.

-Je t'avais dit que c'était sa mère qui avait écrit. Personne ne l'appelle jamais pas son prénom. Même les profs ne le font pas. 
-C'est clair. Fais-moi penser à la montrer à Eric. 

-Tu sais que tu as de la chance de partir après les examens et de louper pratiquement toute la dernière semaine ?

-Oui je sais. Tu veux un cadeau de New York ?
-Non, c'est bon, mais je veux bien une carte postale des Hamptons où tu vas roucouler avec Chuuuuck.
-Arrête de dire n'importe quoi, je sors avec Marc, je te rappelle.
-Je sais ! Je disais ça pour rire. On devrait se lever, le cours va bientôt commencer. 
-J'ai pas envie d'aller en cours de littérature alors que c'est l'un de mes profs favoris...
Elle me traina par les pieds sur un bon mètre et finit par rire avant de me lâcher. Je me relevai et nous arrivâmes quelques minutes avant mon prof. Je m'installai à ma place près de la fenêtre. Je levai la main alors qu'il allait commencer son cours. 
-Sarah ? 
-Monsieur, on ne peut pas faire cours dehors ? demandai-je. Je suis sûre que ce serait plus propice à l'écoute et à la concentration de faire cours avec les.. oiseaux, sous un arbre. Ce serait très péripatéticien. 
Mon prof me sourit, regarda par la fenêtre.
-Prenez vos affaires. Mais si j'en attrape un seul qui ne travaille pas et en profite pour bronzer comme à la plage, on rentre immédiatement. 
Je me retournai vers Sophie. 
-De l'intérêt d'être le chouchou du prof par Sarah McAllister. Chapitre 1 : Pouvoir décider du lieu du cours. 
Sophie se mit à rire et nous nous assîmes tous en cercle autour de notre prof. Étrangement, il n'avait pas l'air plus perturbé que ça. Le cours était même beaucoup plus amusant et nous participâmes pratiquement tous. La directrice arriva avec deux hommes à côté d'elle en costume. Mon prof continua son cours comme si de rien était et posa une question. Pratiquement toute la classe répondit en chœur. Sophie regardait le prof avec une pointe d'admiration. C'était aussi son prof préféré. 

La fin du cours arriva mais nous continuâmes de parler comme si de rien n'était... jusqu'à ce que notre prof d'histoire arrive vers lui.
-Tu as l'intention de garder mes élèves longtemps ou...
-Non, c'est bon, je te laisse la place. Rendez-vous ici pour le prochain cours ! À demain tout le monde. 
Nous regardâmes tous le prof d'histoire, lui faisant comprendre qu'on ne bougerait pas de là de l'après-midi. Il soupira et nous demanda de sortir nos livres. À la fin de la journée, j'avais pris des couleurs sur les épaules. Quand je racontai ma journée à Tom le soir venu, il était jaloux.
-Moi aussi je veux aller au lycée.
-Ne sois pas trop pressé, profite à fond avant, lui répondit son frère en se resservant de carottes rapées. En fait, ton exposé sur la France ? Je t'ai pas demandé ?
-Tout le monde a adoré les chouquettes et les filles ont trouvé mignon que je dise quelques mots en français. Je suis un beau gosse, c'est pour ça.
-Pardon ? s'étrangla de rire sa mère.
-C'est Sophie qui m'a dit ça. Que j'étais un beau gosse.
-Elle a pas tort, mais c'est arrogant de dire ça Tom.
-Oh. Il faut que je travaille sur ma chanson a capella. C'est pour dans deux semaines tout de même et je n'ai rien fait du tout.
-Change d'avis Tom. 
-Jamais. Je m'en fiche de passer pour un idiot. Tu n'auras qu'à me défendre si on se moque de moi. C'est ce que James t'a dit.
-Pas question. Tu te débrouilleras seul. Comme un homme doit savoir le faire. 
-Wow. Je comprends pourquoi Sarah t'aime pas en fait. Si tu n'as jamais bougé tes grosses fesses grasses pour l'aider. 
Brian me fusilla du regard ce qui n'échappa à sa mère.
-C'est ce que tu as dit à mon petit frère ? T'es sérieuse.
-Je n'ai jamais rien dit de tel. Thomas. Je te signale que Brian n'a jamais arrêté de m'aider. Il te fait juste comprendre que l'année prochaine, à la même époque, nous aurons pratiquement terminé le lycée et nous irons à la fac après. On ne sera pas toujours là pour te défendre..
Tom me regarda et me fit penser à Brian.
-De toute façon, l'an prochain je commence à faire du karaté. Si quelqu'un me dit quelque chose, je le frapperai très fort. Point. 
-Va chercher le dessert au lieu de dire n'importe quoi mon chéri. 

Tom se précipita et revint avec une magnifique barquette de fraises et une bombe de chantilly.

-Tom.. le vrai dessert.
-Mais MAMAN.
Elle leva les yeux au ciel et Brian attrapa la bombe de chantilly. Il la secoua, la retourna, et l'actionna sur une grande cuiller. Il l'enfourna, croisa le regard de Tom avant de pouffer, envoyant de la chantilly partout sur lui. 
-Brian ! Tu es sérieux ? Je ne t'ai donc rien appris ???
Elle prit la bombe de chantilly, renversa la tête en arrière et se fit un dôme de chantilly dans la bouche avant de l'avaler.
-C'est comme ça qu'on mange de la chantilly chez les Miller. Je suis choquée que tu ne le saches pas. Une cuillère. Franchement. 
-On fait comme ça chez les McAllister aussi, dis-je en riant. 

Mary avait ramené d'autres fruits et du fromage blanc. Mon père arriva alors que nous délirions avec la chantilly.
-Wow. Tom, je crois qu'il y a plus de chantilly que de fraises dans ton bol.
-C'est le but, sourit le petit garçon. 
-Gardez un peu de chantilly pour Mary et moi ce soir. 
-Pourquoi ? demanda Tom.
-Pour le second dessert, celui qu'on se fera plus tard. 
Je devins rouge et Mary aussi. Mais pas Brian, il s'étouffa avec un morceau de fruit. Tom partit se coucher et mon père arriva avec son assiette.
-Tu pourrais arrêter de dire des insanités devant le petit ? 
-Je n'ai rien dit. Vous avez tous l'esprit tordu. J'ai juste parlé du second dessert. Celui que tu m'enverras chercher quand tous les enfants seront couchés et qu'on aura la flemme de bouger du canapé. 
-Je te connais John McAllister, tu avais une idée salace derrière la tête.
-C'est toi qui le dit. Maintenant, si tu proposes de t'enduire de quelque chose, ça ne me dérange pas. 
-Je comprends pas l'intérêt de mélanger sexe et bouffe, dis-je. C'est juste dégueulasse.
-C'est parce que tu as jamais essayé de manger de la glace sur quelqu'un, lâcha Brian. Tu dirais pas ça sinon.
-Si y'avait que de la glace, continua mon père. C'est une peu comme pour boire une tequila, tu verras quand tu seras plus grande. 
-Bon, les autres ne vont pas tarder à arriver. On va squatter dans le jardin pour réviser, ça ne vous dérange pas ? 
-Vous pouvez prendre le salon, on regardera notre film en haut. 
-On ne veux pas vous déranger. 
-Ne viens pas du côté de notre chambre et tu ne nous dérangeras pas. On prend juste les fraises, la sauce au chocolat, la glace et la chantilly avec nous. Je plaisante mon amour. 

J'étais sûre qu'il ne plaisantait qu'à moitié. D'ailleurs en débarrassant la table, je surpris leur conversation dans la cuisine.
-Tu devrais arrêter de faire des allusions pareilles devant les enfants.
-Enfants qui ont une vie sexuelle active pour mon plus grand déplaisir, mais c'est un fait. Et ne me dis pas que tu n'en pas envie. J'ai vu ton petit air coquin.

-Papa ? 
Mon père se retourna et prit la pile d'assiettes de mes mains.
-Vous pouvez sortir tous les deux si vous voulez. Cinéma, soirée danse. J'ai vu un flyer, apparemment, y'a un nouveau bar latino qui a ouvert.. vous devriez y aller. 
Ils se regardèrent. 
-S'il y a le moindre souci, tu nous appelles, me dit mon père alors que Mary montait les escaliers.
-Oui oui. 
Sophie arriva avec Paul, et les deux autres amis de Brian. Nous commençâmes à bosser dans le salon et Fred qui était entrain de parler s'arrêta brutalement. Je me retournai et je vis Mary. Elle était.. sexy. Elle portait une robe noire près du corps, des chaussures à talons.
-On y va. Travaillez bien. 

Nos parents étaient à peine sortis que Brian ramena une bouteille de soda et des gâteaux. Paul avait une idée derrière la tête. Je le voyais à son air taquin.
-Balance McDust.
-Ça vous dit de faire un strip révision ? Tu te plantes à une question ou à une réponse et tu enlèves un vêtement ou tu te prends un shot.
-Mais où vas-tu pêcher des choses pareilles Paul ? soupira Sophie.
-Tu n'es pas partante ?
-Je ne risque pas grand chose, personnellement, mais je dois t'avouer que voir 4 garçons à moitié nu n'est pas sans me déplaire.
Brian éclata de rire. Il décréta qu'il n'enlèverait aucun vêtement mais qu'il avait hâte de savoir si j'avais toujours une lingerie douteuse. Connard.
À vrai dire, c'était assez drôle comme concept. Bon, je me retrouvai dans les premières en sous-vêtement.
-Bon Sarah, me lança Fred, le regard un peu.. lubrique. On tente le tout pour le tout. Une dernière question. Soit tu retires tout, soit tu récupères tous tes vêtements.
Je me mordis la lèvre. Jack et Paul était en caleçon, Sophie en débardeur et culotte... Seul Brian n'avait retiré aucun vêtement. D'ailleurs, son regard glissait sur moi. C'était très gênant.
-Okay. Balance ta question. 
Brian le devança.
-Quand est tombée la ville de Vicksburg ?
Je ne savais même pas de quoi il parlait et soudainement, je me rappelai d'une série sur la vie de John Adams. 
-Le 4 juillet 1863. 
Brian me rendit mes vêtements et je me rhabillai après une petite danse de la victoire. C'était grisant. Bon, si je ne m'étais pas prise les pieds dans le sac de Jack et que je m'étais retrouvée sur les genoux de Fred, ça serait peut-être un peu mieux passé.

Au bout de deux heures, je n'en pouvais plus. J'avais emmagasiné trop d'informations. Nous avions beaucoup ri. Brian semblait savoir tout sur tout. C'était impressionnant. On lui posait une question, il faisait mine de réfléchir et répondait juste. Nos parents rentrèrent peu de temps avant minuit. Seuls Paul et Sophie étaient toujours là. 
-J'imagine que vous restez là cette nuit.. je vais envoyer un message à vos pères. Allez vous coucher. 
Sophie était déjà entrain de somnoler à moitié. Elle s'étira, souhaita une bonne nuit à mon père et ma belle-mère et monta dans ma chambre. Je la suivis et la trouvai affalée sur mon lit. Elle se retourna, elle ne dormait plus du tout.
-Tu as vu le regard salace de Fred ??? Je pense qu'il aurait aimé en voir un peu plus que tes sous-vêtements.
-Tu as remarqué aussi...
-J'ai surtout remarqué le regard agacé de Lord Brian. Je pense pas qu'il va l'inviter pour une autre session de révision avec toi ! 
-Je t'adore Sophie, mais pas quand tu délires sur Brian.
-N'empêche. Ce ne serait pas ton quasi-frère, je pense qu'il aurait déjà essayé de te connaître un peu plus.. intimement. Je vous trouve assez mignon tous les deux. 
-Tu me trouves mignonne avec tout le monde.
-C'est vrai, sourit Sophie. Tu crois que Cameron va rester mon petit ami si je ne couche pas avec lui ?
-Il t'en a parlé ?
-Je le trouve un peu bizarre en ce moment.
-Je croyais que sa famille était particulièrement casse bonbon en ce moment.

-C'est le cas. Et puis je crois qu'il stresse avec les exams. Les boursiers ont des exigences de notes apparemment. Il ne peut pas se craquer et.. je sais pas. Il est bizarre. En fait, tu as une réponse de ton oncle ?

J'avais scanné la lettre de Chris à mon oncle et il ne m'avait pas répondu.
-Tu sais.. il est en pleine négociation avec son ex pour la garde de Giulia. Je pense qu'il a pris beaucoup de temps pour m'aider déjà. 
-Tu es très attachée à Giulia, je pense que tu serais très triste si elle devait repartir au Texas.
-C'est vrai. Mais je serai encore plus triste pour Eric.
Je le pensais réellement. Mon oncle ne méritait pas de souffrir. 

Le réveil fut particulièrement dur le lendemain.
-Sarah ? me dit mon père au petit déjeuner.
-Humm
-La prochaine fois que tu auras des invités tu éviteras de laisser à trainer ton soutien-gorge dans le salon, c'est du plus mauvais effet.
Brian et Paul pouffèrent de rire. Sophie faisait son possible pour ne pas rire mais elle n'y arrivait pas.
-John, je ne sais plus quand sont les dates pour le Med Camp !
-Mi juillet, deux semaines. je crois que ça commence le 15 jusqu'à la fin du mois. Alors ces révisions hier ?
-On va se refaire une séance ce soir chez Fred, répondit Brian. Sauf si vous y voyez un inconvénient.
-Pas moi en tout cas, ne rentrez pas tard, c'est tout ce que je vais vous demander. 
-Merci Papa. Et votre soirée hier ?
-Ce bar est génial. 
-Tu n'as pas l'air d'avoir une cuite pourtant.

-Tu sais bien que je bois rarement..
Je me mis à rire. 
-Dans la semaine, conclut mon père. Sauf quand Nicholas ou Benjamin débarquent. Vous finissez à quelle heure ce soir ?
-16h, mais je vais aller tester mes nouveaux patins. Je serai là vers 18h, on va à quelle heure chez Fred.

-20h30 comme hier, répondit Paul. 

J'avais l'impression que cette séance de révision nous avait lié. J'en eus pour preuve le fait que Jack me cria dessus dans les couloirs.
-Alors McAllister, on fait une danse de la victoire.
-Seulement en culotte Jack.
Il éclata de rire. Quant à Fred, il m'aborda juste avant le cours d'histoire.
-McAllister, parait que tu fais des tartes de la mort qui tue. 
-Tu en veux une pour ce soir ?

-Avec plaisir. Je n'osais pas te demander.
-Qu'est-ce qu'il y a ce soir ?
C'était une des copines d'Alexandra. Elle ne m'avait pas parlé depuis.. 6 mois au moins, mais là, elle me regardait. Ou plus exactement, elle regardait Fred.
-Rien qui te concerne directement Fanny, répondit le garçon. 

-Est-ce que Clarie est au courant de cette soirée ? Tu sais ta petite amie. 
-Naan, Clarie est ma petite amie ? J'avais pas remarqué dis-donc. 
-Tu veux une tarte à quoi ? Fruits ? Chocolat ? Caramel.

-Surprends-moi plus qu'hier. 
-Pas de souci. 
Il m'adressa un clin d'œil et retourna s'asseoir. C'était étrange, et j'étais certaine que l'absence de Chris nous aidait à nous lier les uns aux autres. Mais Sophie avait une tout autre théorie. 
-Fred veut sortir avec toi. C'est clair, c'est net, c'est précis.
-Mais non voyons.
-Tu m'as dit qu'il avait fait une tête pas possible quand il avait compris que tu sortais avec Marc et il n'a pas arrêté de te mater hier soir. Je pense qu'il te veut. 

-Tu dis ça pour tous les garçons qui tournent autour de nous. Faut arrêter Sophie. 
-Je dis la vérité. C'est parce que tu es une fille en or avec un cul d'enfer. Regarde-moi ce popotin ! 
Heureusement que nous étions dans ma voiture, sinon, j'aurais eu honte qu'on l'entende. D'ailleurs, elle baissa sa vitre.
-MA COPINE A UN CUL D'ENFER. 
Il y avait un groupe de garçons sur le trottoir. Je me mis à accélérer alors que ma meilleure amie pleurait de rire. 
-Tu es cinglée Sophie. 
-Oui, je sais, mais comme je sèche mon cours de théâtre pour venir faire du patin à glace...
-D'ailleurs, pourquoi tu fais ça ?
-Il a donné le rôle principale à la copine d'Alexandra alors que tout le groupe m'a dit que j'avais été meilleure qu'elle et il m'a donné le rôle de la doublure.
-Mais elle est nulle ! L'an dernier c'était une catastrophe ambulante.
-Ouais. Mais j'ai entendu dire par un des gars qui est avec moi que le prof sort avec sa mère. Je ne sais pas si c'est vrai d'ailleurs. Mais ça m'a bien refroidi. 

Je comprenais la réaction de Sophie. Fanny ne le méritait pas. Elle était conne et elle ne savait pas jouer. Sophie s'était beaucoup investie dans le théâtre cette année et je savais qu'elle avait travaillé le rôle énormément. Même Brian l'avait aidé. C'était de l'injustice mais je ne voulais pas en rajouter. 

J'avais hâte de tester mes nouveaux patins. Il me faudrait un peu de temps pour m'y habituer mais comme j'avais l'intention de m'y remettre assidument, autant commencer le plus vite possible. Sophie n'était pas aussi à l'aise que moi et elle finit par me regarder faire. J'avais l'impression de voler à chaque flip et lutz que je faisais. C'était libérateur. En sortant de la patinoire, j'étais remontée à bloc. J'allais tout déchirer pendant la séance de révision. Mais pour l'heure, je devais déposer Sophie et partir faire une tarte. J'en fis deux. Une pour ma famille et une pour Fred. Je lui fis ma fameuse tarte snickers. J'étais sûre qu'il allait l'aimer. 

-Sarah ? Dis.. est-ce que tu peux m'aider pour ma chanson ? 
-Bien sûr Tom.

Je m'installai au piano pour lui donner le rythme. Tom avait une jolie voix. Et il arrêta directement quand Brian arriva. Ce dernier posa son sac et il me fusilla du regard. Il attendit que Tom parte pour me prendre à parti.
-Hey, tu peux arrêter de l'aider ? Il faut l'en dissuader. Pas l'encourager. Je ne veux pas que mon petit frère se fasse massacrer. Tu ne dois sûrement pas l'aimer autant que moi si tu le laisses se ridiculiser de la sorte.
-Au contraire Brian. J'aime Tom énormément, et c'est pour ça que je le soutiens. Et si un gosse se moque de lui, je le secouerai comme un prunier. Parce que c'est ce qu'on fait quand on a une famille, on se soutient.
-On empêche les autres de faire des conneries surtout. 
-Tu es idiot si tu penses ça.
-Je suis peut-être idiot mais quand on sera à la fac, qui défendra Tom quand on voudra le balancer dans une poubelle ? ou quand on lui jettera du soda dans les yeux ? Tu crois que sous prétexte que Chris s'est faite renvoyer, tous les losers sont sains et sauf ? C'est faux. S'il est catalogué comme un loser, il le restera toujours. Tu le comprends ? 
-Non, je ne comprends pas. C'est pas étonnant que le monde ne change pas si les gens pensent comme toi Brian. Tom aime chanter, comme tu adores chanter. 
-La différence entre Tom et moi c'est que je suis populaire. Tout ce que je fais est considéré comme cool. Mais je ne me suis jamais humilié à chanter devant des enfants.
-Tu prends les enfants..
-Les enfants sont cruels. Les enfants pointent du doigt les différences. Il sera catalogué. Je.. ne peux pas le permettre. D'ailleurs, je vais lui dire maintenant.
-Si tu t'avises de briser sa confiance en lui, c'est moi qui te briserai.

-C'est vrai que tu en connais un paquet en confiance en soi, heureusement que John te paye un psy hors de prix. 

Je le giflai.
-Je ne te permets pas de m'insulter ou de remettre en doute mes facultés mentales. Et si tu dis quoi que ce soit à Thomas, je le dis au Colonel. 
-Tu ne le ferais pas.
-Tu crois ça ? 

Visiblement, la menace de son Grand-père le fit pâlir. Il plissa des yeux et sortit du salon. C'est alors que je remarquai que Tom avait tout entendu, il attendait dans les escaliers.
-Je ne veux pas que tu te fâches avec Brian pour moi.
-Ton frère est un idiot, mais moi je te soutiens, quoi que tu fasses. tu comprends sweetie ? Même pendant la course de caisses de savons de samedi ! En fait, ta voiture a avancé ?

Mon père, Nicholas et Benjamin se réunissaient régulièrement depuis des semaines pour construire la voiture de Tom. Ce dernier suivait l'avancement des travaux et en parlait souvent. Je venais de le lancer sur le sujet et il allait m'en parler pendant des heures, d'ailleurs, il en parla pendant le repas. Heureusement parce que Brian refusa de m'adresser la parole voire même de me regarder. Génial. Ce garçon était une source de tracas continuel pour moi. Mais le pire c'est qu'il devait m'emmener chez Fred. C'était glacial. 
-Tu vas bouder encore longtemps ?
Il ne dit absolument rien. 
-Brian. Je te parle. 
Je posai ma main sur sa cuisse. Il la contracta comme pour me dire de la retirer.
-J'avais remarqué que tu parlais, vu que tu es incapable de la fermer.Mais moi tu vois j'ai pris le parti de ne plus rien dire que tu pourrais aller répéter à mon grand-père. 

-Brian, je..
-Tu quoi ! aboya-t-il. Je connais Tom depuis sa naissance. Je sais comment il réagit face à l'échec. Tu sais ce qu'il fait ? Il se terre, il garde les choses pour lui. Tu viens de le condamner. Il ne s'en remettra pas. Regarde comme il était mal à cause de la course de samedi. Je suis peut-être un horrible connard de performer, mais je sais ce qui est bon pour mon frère. Je le sais parce que j'ai toujours eu un frère. Toi tu penses tout savoir de la fratrie alors que tu en as seulement une de substitution depuis 6 mois. Mais sache une chose Sarah Gabrielle McAllister, tu ne me connais pas et tu ne connais pas Tom. C'est pour ça que tu ne feras jamais partie de notre fratrie.
-Freine.
-Quoi ?
-Laisse-moi descendre immédiatement. 
Il ne le fit pas, je me détachai et j'ouvris la portière avant de me projeter en dehors de l'habitacle. Ça faisait mal. Je me redressai et je vis Brian. Il avait arrêté sa voiture.
-NON MAIS TU ES MALADE OU QUOI ?
Il se précipita vers moi.
-Laisse-moi tranquille.
-TU ES COMPLÈTEMENT FOLLE.
-J'en ai plus qu'assez que tu me traites comme si je ne faisais pas partie de ta famille. MAIS TU SAIS QUOI BRIAN THEODORE MILLER ?? JE SUIS UN MEMBRE DE TA FAMILLE ET TU ME DOIS LE RESPECT AUTANT QU'AUX AUTRES.
-Le respect ?? Parce que tu me respectes toi ? Tu me parles comme une merde, tu me menaces ! Tu n'es qu'une petite conne pourrie gâtée. Putain, j'ai tout fait pour t'intégrer mais je ne peux pas tout faire bordel. Tu sais quoi ? Reste toute seule. J'en ai marre des petites bourgeoises coincées.
Il rentra dans sa voiture et il démarra en me laissant seule. Il venait de m'abandonner dans une rue inconnue. J'avais juste mon téléphone sur moi. Il voulait jouer à ça ? Je n'allais pas me pointer chez Fred. Il avait tout gagné. De toute façon, je ne savais pas comment y aller. 

Je marchai depuis une bonne demie-heure. J'en avais assez. Mon téléphone n'avait plus de batterie en plus. C'était la merde. J'avais 20$ sur moi et je vis un fast food. Je m'y arrêtai pour me reposer et boire une boisson chaude. Je la pris à emporter et je continuai à marcher dans ma ville encore ensoleillée. C'était ce que j'aimais dans ma ville. Il faisait encore un peu jour et chaud. C'était super. J'arrivai à en oublier tout le monde. Il y avait une sorte de spectacle de rue où les gens dansaient. Personne ne me connaissait, aussi, je me laissai entraîner dans la danse. C'était vraiment fun. Je ne savais pas l'heure qu'il était mais le soleil était couché. J'avais les pieds en bouillie. J'allais me faire tuer par mon père. Je retournai sur mes pas. J'avais vu des taxis pas loin. Je m'engouffrais dans une voiture et donnai l'adresse de ma maison. Mais au bout de 10 minutes, je vis Brian, il marchait dans la rue. J'arrêtai le taxi, lui donnai toute ma monnaie et je sortis devant lui. Il stoppa et me dévisagea. Je ne savais pas ce qu'il pensait. Son visage était indéchiffrable surtout à la lueur du lampadaire. Nous étions à 3 mètres l'un de l'autre. Il s'avança rapidement et je sus que j'allais m'en prendre une. Je fermai les yeux en attendant le coup mais il m'attira contre lui. Je rouvris les yeux, sous le choc. Il me serrait fort contre lui. Je sentais sa joue sur le haut de mon crâne.
-Ne me refais plus jamais ce coup là. Jamais. Mais tu étais passée où ? On te cherche tous depuis plus de deux heures ! 
-Tu m'as laissée dans une rue inconnue je te signale, alors j'ai marché, c'est tout. 
Il resserra encore son étreinte.
-J'étais mort d'inquiétude putain. J'ai cru que.. ton père m'aurait assassiné. Ne me refais plus jamais ça. Tu m'entends ?
Il m'écarta en soulevant mon visage. C'était du soulagement à l'état pur que je voyais briller au fond de ses yeux. Il m'embrassa sur la tempe et me ramena. Nous n'étions pas loin de chez Fred. Il me fit entrer dans sa voiture et rentra dans la maison. Sophie sortit en trombe.
-Je ne sais pas si je dois t'étreindre ou te baffer. Sérieusement Sarah. M'appeler non ?
-Mon téléphone n'a plus de batterie.
-Je suis sûre qu'il en avait quand tu as joué les cascadeuses. 
Je rougis et je baissai les yeux. Elle avait raison. 
-Je suis contente que tu n'aies rien. On en parle demain, je dois rentrer chez moi. 

Elle m'embrassa et je la vis retourner vers Paul qui me regardait depuis l'entrée. Mais j'avais honte d'affronter le regard de mon ancien meilleur ami. Brian revint et il démarra.
-Tu as prévenu Papa ?

-Non, on t'a cherché avant. 

Il était très fâché. Son soulagement premier avait fait place à une colère sourde. Il s'arrêta devant le garage de la maison. Il n'avait pas décoché un mot du voyage. 
-Je suis désolée. Je n'aurais pas dû te parler comme ça.
-En effet.
-Mais j'en ai marre que tu me rejettes tout le temps. 
-Je n'aurais pas dû te parler comme ça. Il est évident que tu es une sœur pour Tom. Je.. je me fais beaucoup de souci pour lui. C'est tout. Je n'aurais pas dû laisser rejaillir ça sur toi.
-Non, tu n'aurais pas dû. 
-Tu comptes à nos yeux Sarah. Ne crois pas tout ce que je dis sous le coup de la colère. Vraiment. 

Nous étions devant la maison, dans sa voiture et nous nous regardions. Il finit par sortir de sa voiture. Je me sentais pas très bien; J'avais agi comme une enfant capricieuse. Je rentrai dans la maison et je filai dans ma chambre. Je me déshabillai et me mis au lit. Sauf que le sommeil ne voulait pas me prendre. Je me redressai et je me rendis dans la chambre de Brian. Il n'était pas là. Je levai le sourcil et je descendis les escaliers dans la nuit noire. Il y avait du bruit dans la cuisine.
-Je n'arrive pas à dormir.

-Moi non plus, répondit Brian en se servant un verre de lait et en m'en donnant un au passage. 
Nous restâmes sans parler, ensemble. Il mit son verre dans l'évier et remonta les escaliers. Je le suivis.
-Brian ? tu veux bien rester avec moi cette nuit ? Je dors mieux avec..
J'allais dire « toi » mais je me retins. Il était sur le point d'ouvrir sa porte de chambre. Il se retourna et se rendit dans la mienne. 
-Je dors à droite.
-Sale républicain va ! lâchai-je.
Il se mit à rire et il attendit que je me glisse dans les draps pour se positionner. 
-Je sais que tu es de ma famille Sarah. N'en doute pas. Dors bien. 

Je m'endormis presque instantanément. Le lendemain, Brian dormait sur moi. On poussa la porte de ma chambre. C'était Mary. Ses yeux s'attardèrent sur son fils. Elle referma la porte doucement. Elle n'avait pas vu que je ne dormais plus.
Brian grogna et frôla mon sein en se retournant. Il s'étira et se passa une main sur le visage.
-Salluuut, bailla-t-il. On devrait arrêter de dormir ensemble..
-Ouais je crois aussi. C'est troublant de sentir ton érection matinale.
-Marc doit en avoir une toute petite si tu sors toujours des réflexions pareilles. 

Il se leva et sortit de ma chambre. J'avais dormi avec Brian. Encore. Il fallait que j'arrête. C'était ma résolution de mes 17 ans. Mon téléphone vibra. C'était Chuck.
-Salut beau gosse ! Que puis-je faire pour toi ?
-J'ai un truc à te demander. N'écoute pas ton répondeur s'il-te-plaît. 
-Hein ?
-Hier, j'étais avec mes cousins et ils étaient totalement cuits. Ils t'ont appelé et laisser un message de merde sur ton répondeur, si tu pouvais l'effacer, ce serait cool. 
-Heu.. je peux pas l'écouter ?

-Non. Enfin, si tu peux mais ce sont de vrais lourdingues. Donc je préfère pas. 
-Okay. Que ne ferais-je pas pour toi ! Tu rentres quand ?
-Je vais profiter un peu de ma France. Je vais aller passer un peu de temps à Paris et en Bretagne. 
-Tu seras là quand je serai à New York pour Ray ?
-Oui, depuis longtemps. 

-Je suis encore dans mon lit, j'ai pas envie de bouger. C'est grave, n'est-ce pas ?
-Ça va aller Sarah. Ta journée de cours va bien se passer. Tu avances dans tes révisions ?
-Bof, je ne suis pas satisfaite.
-Appelle-moi tout à l'heure, tu me raconteras ta journée en français, et en espagnol aussi. Et puis appelle Ray pour la Chimie. Il est bon. Et Owen est un dieu de la littérature étrangère. Vraiment. Il est hyper bon. Il connait les œuvres de Voltaire sur le bout des doigts et son livre de chevet c'est Tolstoi. 
-Owen ? Je ne l'imaginai pas comme ça ! 
-Les apparences sont trompeuses, tu le sais bien. Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer, tu es loin d'être sotte. 
-Je ne suis pas assez bonne. Disons que lorsque ton concurrent direct dort dans la chambre d'en face et que lui n'a pas besoin de réviser pour avoir des bonnes notes.. c'est troublant.
-On s'en fout de lui. Ne pense qu'à toi Sarah. 

Ne pense qu'à toi. Cette phrase me poursuivit toute la journée et même en fin de journée alors que Sophie et moi étions entrain de travailler dans son salon. 
-En fait, tu as remarqué que les gens étaient beaucoup plus sympathiques avec nous depuis que Chris n'est plus là ?
-Je pensais être la seule à l'avoir remarqué.. 
-Je pense aussi que ton selfie avec Betsy Williams t'a servi. La diva qui pète les plombs.
-Elle n'est pas comme ça tu sais.. elle est gentille. C'est un rôle qu'elle se donne. Je t'ai dit que Ray avait été hyper jaloux de cette photo ? Quand il m'a appelé lundi, il m'en a encore parlé. J'ai été obligée de lui promettre qu'on ferait autant de photo qu'il voulait quand je serai dans les Hamptons avec lui.

-Tu as prévenu ton père ?
-Pas encore. J'attends le moment opportun.
-C'est à dire ?
-Une fois qu'on sera à New York ! 
-Et s'il a déjà pris les billets retours ?
-Je.. c'est pas bête. Je vais le prévenir ce soir alors. 

Thomas arriva dans le salon et me sauta dessus.
-Tom ? Qu'est-ce que tu fais là ? 
-Maman est venue apporter de la confiture à la mère de Sophie. Vous faites quoi ?
-On révise.
-Brian dit que les révisions, c'est pour les faibles.
-Brian est bête, ne l'écoute pas, répliqua Sophie. J'ai un truc à te faire goûter Tom. Tu vas voir, ça arrache la bouche.

Ma copine se leva et lui apporta un sachet d'amandes au wasabi. Tom goûta et adora. Il en mangea 4 d'un coup et grimaça. 
-C'est fort. C'est un truc d'homme. Je peux les garder ? 
Il avait presque les larmes aux yeux.
-Je propose une chose, dit-il. Si je gagne samedi, tu me donnes un paquet et tu m'offres une glace. Si je perds, j'aurais juste le droit à la glace ! 
-La glace de consolation. Ça me va. Mais essaye de gagner. Fais honneur à la famille McAllister ! 

Tom lui sourit. Sa dent repoussait doucement mais sûrement. C'était adorable. Je savais qu'avoir évoqué la famille McAllister lui avait fait plaisir. Je me demandais d'ailleurs si mon père lui avait parlé de l'adoption. Je lui en fis part le soir même alors que mon père était dans son bureau entrain d'étudier des papiers pour sa prochaine opération.
-Est-ce que je te dérange Papa ?
-Tu ne me déranges jamais mon trésor. 
-Tu as parlé à Tom de ton projet adoption ? 
-Je ne sais pas comment aborder le sujet avec Mary. Tu sais c'est un sujet grave et je ne pense pas qu'on peut le faire à table.. 
-Pourquoi pas ? Nos grandes décisions sont prises à table. Tu devrais en parler à Mary ce soir. 
Je scrutai mon père et je vis de la peur dans ses yeux.
-Sauf si tu as changé d'avis.. Je comprendrai. 
-Je sais ce que je veux. Mais je ne sais pas si Mary est prête pour ça.
-Demande lui. Tu seras fixé. Peut-être que tu seras déçu mais.. tu pourras toujours attendre la majorité de Tom pour le faire. Lui sera toujours partant. Il t'aime et t'admire aussi. 
-Et toi.. tu te ferais adoptée par Mary ?
-Je ne crois pas non. J'ai.. j'ai déjà une Maman. Elle n'est plus avec nous mais.. j'ai toujours une Maman. Mais Tom, lui n'a pas de Papa. Il n'en a jamais eu. Tu es le seul, je dis bien le seul qu'il ait connu. Ça ne changera pas dans 10 ans. N'aie pas peur. 
-Je vais y réfléchir.

Dans le langage de mon père, ça voulait dire, je vais encore attendre. Sauf que je voulais avoir une réponse assez rapidement. Il allait m'en vouloir sûrement. Je frappai à la porte de Mary, elle était entrain de lire, assise sur sa chauffeuse.
-Salut ma chérie. Entre.

-Est-ce que tu m'aimes Mary ?
-Autant que mes garçons.
Je m'approchai d'elle et m'accroupis au sol, touchant ses jambes parfaitement épilées et douces. 
-Et est-ce que tu penses que mon père aime tes enfants ?
-Je le crois oui. J'en suis persuadée même. Pourquoi ?
-J'ai demandé à Papa s'il voulait adopter Thomas pour qu'il devienne mon petit frère à moi aussi et il a dit qu'il y songeait. Je crois qu'il a peur de t'en parler parce que ce n'est pas anodin, mais.. moi j'en serai très heureuse. Et je sais que Tom serait comblé aussi. Pour Brian.. je ne sais pas mais... c'est une évidence que Papa aime Tom comme son propre fils. C'est son fils. Exactement comme je suis ta fille. Papa ne sait pas que je t'en ai parlé.. mais.. si tu refuses, tu ne seras pas prise au dépourvue comme ça. 

Mary ne disait rien. Elle m'écoutait attentivement.
-Tu m'en veux, n'est-ce pas ?
-Pas du tout. Merci de m'en avoir parlé. 
-Je vais aller me coucher. Bonne nuit Mary.
Je l'embrassai sur la tempe et je filai dans la cuisine pour me faire une tisane. Lorsque je remontai, je vis la porte du bureau de mon père ouverte. 

-Il y a une chose dont nous n'avons jamais parlé John..
-Tu as un ton sérieux, tu me fais limite peur.
-John, mon amour, s'il-te-plaît.. pas d'humour, pas maintenant. 
-Qu'est-ce que tu as...

Je souris et je retournai dans ma chambre. Ils allaient enfin en parler et j'allais savoir la réponse de Mary rapidement. Sauf que le lendemain matin, mon père me lança un regard noir qui n'échappa pas à Brian.
-Qu'est-ce qu'il a John ? me demanda-t-il. Qu'est-ce que tu as fait ? 
-Papa ? 
Je lui courus après alors qu'il montait dans sa voiture.
-Tu lui en as parlé Sarah. Je ne voulais pas le faire maintenant, j'avais mes raisons mais tu n'as pas pu retenir ta langue. Tu es une pipelette, comme ta mère. Et non, ce n'est pas un compliment.
-Tout ça parce que tu as eu peur.. ou parce que tu es un..
-Un quoi Sarah ?
J'allais dire lâche et il le comprit. 
-Un quoi Sarah ? répéta-t-il.
-Un homme qui n'aime pas qu'on fasse les choses à sa place. Papa.. je suis désolée mais.. tu sais ce que m'a dit Brian l'autre jour ? Que je ne faisais pas partie de leur fratrie. J'ai envie de faire partie de leur fratrie. J'ai envie d'être la sœur de Tom. J'en ai vraiment envie. Je n'ai pensé qu'à moi, encore une fois. 
-Il faut que j'y aille Sarah, je suis déjà en retard, on en reparle ce soir.

Je me sentais mal pendant toute la matinée, est-ce que Mary avait refusé ce plaisir à mon père ? J'en perdis même l'appétit. Je n'avais aucunement l'intention d'aller au réfectoire. Je m'assis sur le rebord d'une fenêtre.
-Sarah ! 
Je relevai les yeux. C'était Brian. Sophie était debout juste derrière lui. Mon quasi-frère s'assit juste en face de moi. 
-Qu'est-ce que tu as ? 
-J'ai fait une connerie Brian..
Je sentis des larmes me prendre. 
-J'ai forcé la main de ta mère et maintenant mon père m'en veut. 
-Quoi ? De quoi tu parles ? 
-Je suis une fille égoïste. Je me fais honte.

Je tournai les yeux pour ne pas qu'il voit mes larmes et je les essuyai sur mon jean discrètement. Sauf qu'il le vit.
-Je suis sûr que ce n'est rien Sarah. Tu te fais des films encore. 
-J'ai trahi le secret de mon père. Il va m'en vouloir longtemps.
-Et bien.. il faut que tu t'excuses. C'est tout. Regarde-moi Sarah.
Il souleva mon menton.
-Personne n'en veut longtemps aux jolies filles qui pleurent. Fais une crise de larmes devant ton père, il te pardonnera. Je te le promets. Maintenant bouge ton gros cul et va manger. 

Il se leva et rejoignit Paul qui l'attendait en bas des marches. Il avait raison. Je devais aller m'excuser. Je me rendis à l'hôpital à la fin de mes cours mais mon père était en opération. Je ne pouvais pas le déranger. Il rentra quelques minutes avant le dîner. 
-Papa ? Tu m'en veux ? 
-Je t'en ai voulu mais ce n'est plus le cas maintenant. Viens là que je t'embrasse. Mon adorable mais parfois chiante petite fille. 
-Souvent chiante.
-Souvent chiante, répéta-t-il.
Je le tapai et nous passâmes à table. 
-Alors, Tom, prêt pour demain ?
-Non, je vais perdre.
-Bien sûr que non ! répliqua Brian. Tu es un warrior.

-Les McAllister ne partent pas défaitiste sur le champs de bataille.
-Je ne suis pas un McAllister. 
-Ça ne dépend que de toi, mon garçon, répondit lentement et avec beaucoup d'amour mon père. 
Tom releva les yeux et fronça les sourcils. 
-Je ne comprends pas.
-Si tu veux devenir un McAllister, tu as juste à me le dire. Et je ferai les démarches administratives pour que tu en sois un. 
Tom resta bouche bée, Brian se figea et moi je regardai Mary. Elle avait dit oui. 
-Tu veux dire que.. tu veux devenir mon Papa c'est ça John ?
Ses yeux bleus se remplirent de larmes. Il attendait la réponse avec une impatience. Son cœur était entrain de déborder, il avait l'air fébrile.
-C'est exactement ce que je suis entrain de te dire. Si tu veux que je sois ton Papa légalement, nous irons au tribunal et tu seras.. un McAllister toi aussi.
Mon père tourna les yeux vers Brian.
-Toi aussi Brian.
Brian se tourna alors vers moi.
-C'est de ça dont tu parlais tout à l'heure n'est-ce pas ? 

Brian baissa les yeux. Il réfléchissait. Il n'y avait plus un bruit dans la salle à manger. Tom attendait religieusement la réponse de son frère, Mary regardait son fils aîné. Il était devenu assez pâle et regardait la lame de son couteau.
-C'est très gentil de ta part de proposer de m'adopter John., répondit-il doucement. Je t'en suis très reconnaissant. Toi et moi on est très souvent sur la même longueur d'onde et je sais que tu rends heureux tous les membres de ma famille. Mais je vais décliner ton offre. Non pas que je ne t'aime pas, mais je sais que pour adopter un mineur qui a été reconnu par ses deux parents, il faut l'accord des deux. Et je n'ai nullement l'intention de ramener mon père dans ma vie. Aussi pourri soit-il, j'ai appelé quelqu'un « Papa » et je me vois mal t'appeler comme ça désormais. Mais ce n'est pas pour ça que je ne suis pas attaché à toi comme si tu étais le mien. Je crois que tu me comprends et je ne veux vraiment pas te vexer.
-Je crois que je te comprends mieux que toutes les personnes assises autour de cette table mon garçon. 

Brian se tourna vers son frère. Son visage changea du tout au tout. Il le fixait d'un air tendre. Tom attendait son approbation, il tenait ses mains. Il avait l'air torturé dans l'attente de la réponse de Brian. Ce dernier se contenta d'hocher la tête. 
-Tu es sûr que tu ne m'en voudras pas hein, murmura Tom dans sa seconde langue maternelle.
-Jamais. 

Tom poussa sa chaise qui tomba dans un grand bruit. Il se jeta dans les bras de mon père et il se mit à pleurer. Il avait un trop plein d'émotions en lui, c'était une grande nouvelle pour un si petit être. Mon père le garda contre lui et il l'emmena dans le salon. Mary les suivit. Je l'avais vu avoir un mouvement de recul en voyant les larmes sur le visage de son bébé.
-Il ne m'en veut pas, n'est-ce pas ? me demanda Brian.
-Non. Je crois qu'il sait vraiment ce que tu ressens Brian. 
Ce dernier se mit à rire sans raison apparente.
-Tu sais ce qui me fait rire en fait ? 
-Ta folie chronique ? m'hasardai-je.
-Peut-être oui. 
-Je plaisante Brian. Dis-moi.
Brian tourna sa tête vers moi, sa mèche rebelle descendant sur ses yeux.
-Si mon père n'avait pas été un gros connard, j'aurais dit oui. Encore une fois, cet homme me gâche la vie.Ça fait deux fois qu'il m'empêche d'avoir la vie que je veux. 
Son regard se troubla et il posa sa main sur la mienne. Il joua avec mes doigts et les fixa.
-Il m'empêche d'avoir la famille que je mérite. 
Je relevai son visage comme il le faisait avec moi.
-Dans un an tu seras majeur. Tu pourras faire ce que tu veux sans la crainte que ton géniteur revienne dans ta vie. La proposition de Papa tiendra toujours, j'en suis certaine. 
-La vérité Sarah.. c'est que.. je ne sais pas si j'ai envie de devenir..
Son téléphone sonna l'empêchant de continuer.
-Alex, ma chérie. Que puis-je pour toi ? Oui, bien sûr. Je vais monter et on se Skype. Je vais t'aider pour ta physique. Mais oui. Je t'aime.
Il raccrocha et se leva de table.

-Tu débarrasses. Je le ferai demain.
Il m'abandonna dans la salle à manger. Charmant. Je me rendis dans le salon après avoir débarrassé. Tom était collé contre mon père. Il leva les yeux vers moi. Il était encore un peu sous le choc. 
-Ça va bien se passer ta course. Sophie et moi avons prévu une banderole géniale. J'ai reçu un message de Marc, il ne peut pas venir mais il m'a dit de te dire ça.
Je lui lançai mon téléphone et il regarda. Il fronça les sourcils et il se mit à rire. Et il tapa la réponse. Mon téléphone vibra et il rit. Son visage s'illumina. Il continua sa conversation avec mon petit-ami qui visiblement, répondait plus rapidement à Tom qu'à moi ! 
-Sarah ? Est-ce que tu veux bien me lire une histoire ce soir ?
-Ouais ? Dans ma chambre ou dans la tienne ? 
-Dans la mienne.
Je l'envoyai se préparer pour la nuit et je m'assis devant les genoux de mon père. Je le fixai. Il eut un sourire en coin.
-Tu ressembles beaucoup à grand-mère Amélia quand tu me scrutes comme ça ?
-Il a dit oui ?
-Il m'a dit qu'il voulait attendre un peu avant pour digérer cette histoire.
-Ça veut dire oui ??
-Il veut que je commence les démarches le jour où il m'appellera Papa naturellement.
-Hiiiiii ! 
Je me jetai sur mon père pour l'embrasser. Je crois que cette histoire lui avait apporté encore plus de bonheur que son mariage. 
-Je suis très contente de ne plus être fille unique. Je vous jure. Je trouve ça encore mieux qu'un bébé parce qu'il est déjà bien élevé !
-Quel bébé ? demanda Mary.
-Celui qui vous auriez été obligé d'avoir si j'avais pas eu un petit frère. 
-Tu crois ça toi ? commença à rire mon père.
Je ne répondis pas, Tom venant d'arriver en caleçon pour que je vienne lui lire une histoire.
-Tu as perdu ton bas de pyjama ? 
-Non, je dors comme un homme maintenant. 

-Thomas, va mettre ton pyjama, répondit sa mère tout en continuant de feuilleter son magazine. 
-Oui maman.
Il repartit avec un air tout malheureux et je le suivis pour lui lire une histoire. Comme par hasard, il avait choisi le petit prince. En français. Il me regarda d'un air presque chafouin. Je commençais la lecture. Quand je butai sur un mot, il me le faisait répéter. Je m'étais installée dans ses draps. 
-Je t'aime Sarah, me dit-il en plein milieu du conte.
-Moi aussi je t'aime. 
-On ne pourra plus se marier maintenant, mais c'est mieux comme ça. On pourra rester ensemble toute notre vie, tu ne me détesteras jamais comme ça.
-Je te le jure. Maintenant, il faut que tu te reposes, demain, tu vas tout déchirer.
-Je gagnerai pour toi Sarah, me répondit le petit garçon en éteignant sa lampe de chevet. 
-Tu feras de ton mieux et je serai fière de toi quoi qu'il arrive.
-Chez les Miller on gagne. Et si c'est pas la première fois, il faut.. per quelquechose. Grand-Père le dit.
-Persévérer ?
-Oui. C'est ça. Tu peux m'apporter une tisane pour demain matin ?
-Oui chaton. J'y vais. Passe une bonne nuit.
Je quittai sa chambre et j'entendis de la musique en bas. Mary et mon père était entrain de danser dans la salle à manger. Ils ne se quittaient pas du regard. Je trouvais ça assez romantique et sexy. 
-Tu veux essayer Sarah ?
-Oh non. Papa, je te rappelle que j'ai juste pris quelques cours pour ne pas te faire honte au mariage. Je sais pas faire tout ça.
-Autant apprendre non ?
Brian. Il était juste derrière moi. Il me tendit la main pour m'entrainer. J'hésitai avant de me dire que si je lui écrasai les pieds au passage, ça ne serait pas grave. Il en eut visiblement assez parce qu'à la fin de la chanson, il prit la main de sa mère. Ils avaient besoin de parler et moi, je me trouvai très bien collée au torse paternel.
-Je ne crois pas te l'avoir dit mais j'aime beaucoup ta nouvelle coupe de cheveux mon ange. 
-Moi aussi. J'avais l'impression de ne plus être moi sans ça. Dès que mes cheveux auront complètement repoussés, j'enlèverai les extensions. Tu crois que Tom a une chance de gagner demain.
-Je n'en ai aucune idée. En tout cas, je sais qu'il se débrouillait très bien pendant les entrainements.

J'avais peur pour lui. Brian avait raison, il ne supportait pas l'échec. Le lendemain, il était pâle et bouda presque son petit déjeuner. On avait l'impression qu'il ne prenait aucun plaisir à manger. La course avait lieu avant midi. Nous avions prévu de nous poster à des endroits différents pour le supporter. Sophie débarqua à la maison avec un grand sourire sur les lèvres en même temps que Paul. Ils avaient l'air de s'être réconcilié et je trouvais ça super bien. 
-Hey regarde Tom, j'ai un truc à te montrer.

Elle retira sa veste et dévoila un polo moulant où il y avait le numéro de course de Tom au niveau de son sein gauche, et comme inscription dans le dos « TeamTom » Il trouva ça super cool. 
-Et tu sais ce qui est le mieux ??
Elle sortit de son sac un maillot à la taille de Tom. 
-C'est pour moi ?
-Oui !! 
Il l'embrassa et fila l'enfiler. Brian le regarda avec une pointe de jalousie.
-Moi aussi j'en veux un ! Avec écrit TeamBrian dessus. Je pourrai me pavaner avec au lycée.

-Fais gaffe, je pourrai te prendre au mot. 
-J'y compte bien Sophie jolie.
-Comment dire non après un aussi beau compliment Ryan 
Il la fusilla du regard et finit par rire.
-Okay, tu m'as eu. Mais j'en veux un quand même. 
-Sinon quoi ? dit ma meilleure amie en se penchant vers lui. Tu vas me Milleriser ?
Brian se rapprocha encore mais Sophie ne bougea pas d'un iota. 
-Aucune fille que j'ai Millerisé ne s'est jamais plainte. Tu verrais si tu acceptais de te le laisser faire. 
Moi ça me faisait assez rire mais pas Paul. Il avait l'air un peu excédé. Mon père le vit.
-Brian. Va plutôt chercher une tasse à mes enfants communautaires au lieu de faire ton BG.

Il coupa le contact. 
-J'allais le Harperiser avant John, répondit ma meilleure amie avant de s'asseoir à la gauche de mon père, en face de moi. 
-Je sais bien. C'est ça qui m'inquiète. Tu peux t'asseoir Paul, fais comme chez toi. C'est gentil d'être venu pour Tom.
-C'est normal, répondit Paul. Surtout que j'ai entendu dire qu'il allait bientôt devenir un petit Miller McAllister. Toutes mes félicitations.
-Oui, c'est vrai John ! J'étais super contente que j'ai appris ça cette nuit. Je suis sûre que Tom a été ravi. Tom ! Tu es magnifique. Un vrai mannequin ! 
Tom était revenu avec son maillot. Brian était juste derrière lui; On aurait dit deux copies mais pas au même âge. Ils se regardèrent et eurent le même sourire. 
-Si tu gagnes, je range ta chambre jusqu'à la fin de mon année scolaire. 
-Ça veut dire que tu vas refaire un pari avec Sarah pour qu'elle le fasse à ta place comme la dernière fois ?
Brian lui lança un regard noir et Tom finit par rougir. Du moins en apparence parce qu'il était hilare. 
-Bon, c'est pas tout, mais on doit y aller. Il est 10h15. On commence dans une heure. 

Mary, qui était partie courir assez tôt, revint et sourit en voyant le maillot de Tom.
-Tu es magnifique mon petit bébé.
-Maman, je vais conduire une vraie voiture, je ne suis plus un bébé. 
-Oh désolée, Thomas. 
-Va prendre une douche et rejoins nous. 
Il quitta la pièce avant probablement de se rendre compte qu'il parlait à Mary.
-Tu es d'accord Maman ? Ou tu veux qu'on t'attende ?
-Mais non, allez-y. Les filles vont venir avec moi dans ma voiture. Filez ! 
Nous les rejoignîmes sur le terrain. Il faisait super beau. La voiture de Tom était super belle. Ils s'étaient surpassés pour la faire. J'étais contente d'être là. Mary avait mis une casquette et s'était fait une queue de cheval.
-On dirait une star incognito, lui dis-je une fois sur le terrain.
-T'es mignonne, j'ai juste pas envie d'avoir une insolation. 
Mon père était entrain de parler à Tom et il l'embrassa sur la tempe et arriva vers nous. Il embrassa Mary et posa un bras autour de sa taille.
-Je marque ma propriété. On va à l'arrivée les enfants. Faites ce que vous voulez.

Nous nous étions mis dans un virage. Je me serai ennuyée sans Sophie. Elle était vraiment à fond et quand nous vîmes la voiture de Tom nous nous mîmes à hurler et à l'encourager. Ils étaient deux en tête. J'étais fière de lui. Il prit le virement et je vis son air concentré. Sophie prenait des photos et nous avançâmes sur le parcours quand la dernière voiture fut passée. Il y en avait moins que sur le départ.
-Avoue, ça te manque, lâchai-je à Sophie.
-J'avoue. C'était hyper drôle. Tu te souviens pas ?
-Oh que si ! Surtout de mon pauvre volant ! 
Sophie hurla de rire et nous courûmes vers l'arrivée. Il y avait des gradins. Je vis Paul et Brian entrain de les escalader. Je fixai ma meilleure amie et nous les suivîmes. Nous étions les plus hauts. Nous avions une vu magnifique. Je m'assis sur la rambarde. Si je faisais un mauvais geste, je tombais mais je n'en avais cure. Sophie avait eu la sagesse de redescendre comme Paul mais Brian et moi étions perchés. C'est à ce moment que les voitures arrivaient.
-ALLEZ THOMAS ! hurla son frère en français.
-T'ES LE MEILLEUR ! hurlai-je dans la même langue. 
-VIVE LE QUÉBEC LIBRE ! hurla Sophie.
Nous la regardâmes tout en descendant de la rambarde. 
-Oh arrêtez, sa voiture est au couleur du Québec. 
Nous étions toujours silencieux.
-Bleu et blanc. Y'a même la croix blanche... Vous êtes nuls sérieux. ALLEZ THOMAS ! 
Je sentais le rire me prendre et je vis Tom près de la ligne d'arrivée. Il était collé à un autre gars. 
-VAS-Y THOMAS ! hurla à son tour Brian. 
J'étais effrayée, amusée, excitée. C'était une sensation étrange. Et quand la voiture de Tom franchit la ligne d'arrivée quelques secondes avant l'autre, j'hurlai. Je sautai dans les bras de Sophie puis de Brian. S'il fut surpris de recevoir le poids de mon corps sur lui, il ne m'en fit pas la remarque. Ses bras m'entourèrent alors que je le serrai contre moi. Il me descendit et nous filâmes en bas des gradins. Les autres enfants arrivaient et je vis mon père avec ses amis. Je lui sautai dans le dos.
-Avoue que tu es fier.
-Ce n'est pas le seul, rit Benjamin. 
-Je suis super fier de mes enfants. Qui ne le serait pas ? me répondit mon père en me faisant descendre de son dos. 

Tom était sur un nuage. En tout cas, c'est comme ça que je pris son sourire béat sur la petite scène quand on lui tendit un trophée. Quand on lui demanda de dire quelques mots, il était tellement ému qu'il parla en français. Brian, à côté de moi, entreprit de traduire au fur et à mesure.
-Ce prix est pour pour tous ceux qui m'ont aidé à construire ma voiture..

Le présentateur sourit gêné et lui demanda de répéter en anglais. Cela lui valut un « gros naze » de la part de Brian. Tom lui jeta un regard qui voulait clairement dire : « T'es idiot, c'est pas de ma faute, je vais pas répéter »
-Oui, pardon, ce prix est pour Brian et Sarah, parce que je lui ai promis de gagner pour elle.
-C'est ton amoureuse Sarah ? demanda l'adulte. 
-Non..
Tom croisa mon regard et sourit largement.

-C'est ma grande sœur. 

Je lui envoyai un baiser. J'étais revigorée. Quand mon père souleva Tom et le mit sur ses épaules pour qu'il brandisse son trophée, je vis un flash sur le côté. C'était la mère de Sophie avec un appareil photo. C'était une photo de famille dont j'allais être fière, je n'en avais aucun doute.


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