Chapitre 1 : le début des vacances d'hiver.

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Quelques semaines plus tard,

Astroméria se sentit de plus en plus nerveuse. Elle tenta de paraître naturelle, saluant les habitants – qui ne lui répondaient d’ailleurs pas – qu’elle croisait mais Volt remarqua. Il lui attrapa la main et se rapprocha d’elle.

- Ne t’inquiète pas, la rassura-t-il. Tout va bien se passer.
- Ça fait huit ans que je ne l’ai pas vu, murmura-t-elle.
- Tu dois être impatiente de le revoir, n’est-ce pas ?

Elle acquiesça.

Après avoir traversé deux trois rue, ils arrivèrent sur une petite place. Ils y trouvèrent Naos accompagné d’un homme aux courts cheveux rose.
La gardienne s’approcha timidement de lui tandis que Volt lui lâcha la main.
Les yeux bleu de l’homme scintillèrent de joie et il enlaça la jeune fille. Celle-ci sentit les larmes couler sur ses joues.

- Je suis tellement heureux de te revoir ma Méria.

Elle ferma ses paupières, profitant de cette étreinte.

- Moi aussi papa, murmura-t-elle.

//////

Taliane, qui vagabondait depuis un moment dans le château, finit par arriver dans le jardin intérieur.

Son regard tomba sur un des grands arbres.

« Il sait peut-être où il se trouve... » songea-t-elle.

- Cadfael ! l’appela-t-elle en s’approchant.
- Un problème Taliane ? répondit une voix masculine.

Elle provenait de l’arbre. Toutefois, avec tout ce feuillage verdoyant, il était impossible de le voire.

- Tu sais où est Félix ? demanda-t-elle en croisant les bras.
- Félix ? Pourquoi c’est toujours la première personne que tu veux voire ?
- Tu m’en poses des questions ! Tu sais où il est, oui ou non ?
- Non. Tout ce que je peux te dire c’est qu’il n’est pas en mission. En ce moment ce salopard de Méthy n’en donne plus.

Taliane fronça les sourcils.

Au Chaos, les espions obéissaient au maître des espions. Celui qui les avait repéré et enseigné l’art de l’espionnage ou, dans le cas de Méthy, quasiment enlevé et entraîné à coup de fouets. Cet horrible personne avait toujours une mission à attribuer aux espions. Le fait qu’il n’en attribuait plus avait quelque chose… d’inquiétant.

- Ça sent mauvais, annonça-t-elle.
- Je ne te le fais pas dire. Et puis, pour Félix, attends : quand il apprendra que tu es revenu, il te sautera dans les bras. D’ailleurs, c’est bizarre….

Le ton sournois qu’il venait de prendre ne la rassura guère.

- … quand tu reviens, tu vagabondes toujours dans le château. Tu fuis quand il se ru sur toi pour te prendre dans ses bras mais tu finis toujours par te laisser faire. Quand, comme aujourd’hui, tu ne le trouves pas, tu viens me voire.
- Qu’est-ce que tu sous-entends ? lui lança-t-elle.
- Oh… juste que c’est mignon…
- Ce n’est pas mignon ! Je fais juste ça pour lui faire plaisir.
- TALLLLLLIIIIII !

Avant qu’elle n’ait le temps de faire quoique ce soit, elle sentit deux bras passer autour de ses épaules.

- Félix ? s’écria-t-elle.
- J’ai appris les sorts de téléportation comme ça tu ne m’échapperas plus jamais ! rajouta-t-il.

Puis il la ramena contre lui en resserrant son étreinte. Comme à chaque fois, elle profita de cet instant et ferma les yeux.
Elle s’y sentait tellement bien. Son odeur et sa chaleur avaient quelque chose de réconfortant.

- Tu vas rester longtemps ici ? s’enquit-il.
- Deux semaines.
- C’est tout ?

Elle leva ses yeux sur son visage. Ses mèches pourpres tentaient de cacher ses doux yeux rose. Il ne ressemblait en rien à un espion du Chaos, ces personnes oubliées dont la plupart ignorent s’il sont obscurien ou sorcier. Ceux qui finissent généralement seuls, parsemés de cicatrices.

Taliane n’en a pas ? Si, elle en a une mais elle n’est physique.

La Mandragore tenta d’étudier ce qu’elle ressentait. C’était bizarre… Maintenant qu’elle y prêtait attention, ce sentiment semblait se montrer à elle pleinement.

« Non, ce n’est pas possible... »

Elle plaqua ses deux mains sur le torse du jeune homme pour l’écarter d’elle.

- J’ai des choses à faire, déclara-t-elle.

« C’est impossible... »

Elle finira comme tous les espions depuis que Méthy était devenu maître : seule.

Alors que mes frères et Yuki jouaient à un jeu de société sur la table basse, je rejoignis mon père à celle du salon.

- Dit papa, je peux te poser une question ? m’enquis-je alors que je prenais place en face de lui.

Il posa son journal avant de répondre :

- Bien sûr.
- Comment était ma mère ? Vous lui avez vraiment fait une promesse ?

Il resta un moment interdit.

- C’est deux questions.

Je lui jetai un regard blasé.

- Et puis si tu me demandes ça, c’est à cause du…

Il haussa la voix pour que le petit groupe puisse entendre.

- … dossier que vous avez volé dans mon bureau, n’est-ce pas ?
- Hé ! répliqua Cassandre, on l’a pas volé mais emprunté, nuance.
- Et je reprends ce royaume ! annonça Yuki.
- QUOI ? s’étrangla le roux.
- Tu n’avais qu’à faire attention !
- En partit…, avouai-je à mon père.

Après un instant de silence, papa soupira.

- De toute manière, j’aurais du te le dire un jour ou l’autre, murmura-t-il.

Puis en élevant la voix, il commença :

- Nous avions vingt-trois ans quand Cassie et moi avons rencontré Solia. Nous étions partit en tant qu’assistant avec un professeur de notre université pour visiter un temps qui venait d’être récemment découvert. Après l’avoir traversé à toute allure, nous étions tombé sur une salle. Là nous avons découvert que le Néant s’était enfuit, tuant des personnes au passage à en juger par les squelettes qui gisaient autour. Cela remontait à 1912 selon un journal que j’avais retrouvé parmi les dépouilles. Tandis que nous étions sous le choc à cause de la phrase inscrite au dessus du tombeau, elle est arrivée en nous jetant un regard des plus glaciales. Elle croyait que nous étions responsable de la libération du Néant. On lui a prouvé que ce n’était pas le cas et elle est partit, blême.
- Et vous l’avez rattrapé ?

Il acquiesça avant de continuer :

- Elle paniquait à l’extérieur du temple et, quand nous avons essayé d’en apprendre plus, elle nous a envoyé balader froidement. Mais j’ai réussis à lui soustraire son nom.
- Du coup, elle est retournée au royaume ?
- Vu qu’elle avait promit de veiller à ce qu’il reste bien scellé, elle a décidé d’aller le chercher. Pour cela, il fallait qu’elle s’établisse dans la ville la plus proche. Mais elle n’avait plus d’argent et donc aucun moyen de trouver un logement. Elle a finit par accepter de loger dans l’appartement de Cassie.

Son regard se perdit dans le vide.

- En fin de compte, on est devenu ami. En fait Cassie et moi ne nous serions jamais mit en couple si Solia n’avait pas été là. Mais bref, pratiquement chaque soir, elle partait chercher le Néant. Elle pouvait même disparaître des journées entières. Un soir, on est allé manger un morceau dans une pizzeria. C’est là, qu’en parlant d’avenir, on a fait des promesses. Elle nous a fait promettre que chaque cinq novembre au moins un de nous deux se rendrait au portail dont elle nous avait indiqué l’emplacement. Elle nous avait confié qu’elle avait peur pour sa vie et qu’elle voudrait que, si quelque chose lui arrivait à elle et Nagi alors qu’ils avaient un enfant, nous nous occupions de celui-ci. À ce moment-là, Cassie et moi n’avions jamais pensé que cela pouvait arriver mais nous avons quand même promit. Nous lui fîmes promettre à son tour de venir nous voire régulièrement.

Son regard se remplit d’une once de tristesse.

- Dès que je t’ai vu, j’ai su que Solia et Nagi n’étaient plus de ce monde.
- RAAAAAAAH ! s’exclama Yuki. C’est IMPOSSIBLE !

Le rire sinistre de Cassandre résonna dans le salon.

- Tu n’avais aucune chance Yuki Gold ! Personne ne pourra me battre !

Notre attention retomba sur eux.

- Mais qu’est-ce qui se passe ? s’enquit mon père.
- Cassandre à encore gagner, soupira Lilo.
- Je suis le roi du monde ! Personne ne peut me détrôner !
- Je proteste ! lui lançai-je.
- Approche… Approche, répondit-il en se levant. Tes pleurs seront la chanson clamant ma victoire !
- Oula… Tu te prends un peu trop au jeu, lui signala Philippe.
- Se sera le contraire ! répliquai-je. Je t’écraserai !

Nous nous défiâmes du regard.

- Je peux jouer ? s’enquit notre père.
- Si tu veux ! répondîmes-nous à l’unisson.

- Nel ! Taliane !

Leur mère se jeta sur ses enfants qu’elle serra dans ses bras. Elle était heureuse et soulagée de retrouver ses bébés sain et sauf.

- Maman…, bredouilla Nel. J’étouffe !

Elle s’écarta d’eux.

- J’ai tellement eu peur pour vous ! Vous n’êtes que des enfants !
- Nous ne sommes plus des enfants, répliquèrent-ils à l’unisson.
- Il faut vraiment que tu coupes le cordon, annonça une voix masculine derrière une forêt de documents.

Saphir se tourna vers se mari.

- J’ai déjà coupé le cordon, répliqua-t-elle en lui jetant un regard noir. Je ne veux juste pas retrouver mes enfants en cendre à cause de ces barbares d’humains !

Le cœur de Nel rata un battement.

Sa mère… sa mère haïssait les humains ! Comment avait-il pu oublier une chose pareille ? À croire que son cerveau avait enfouit cette information pour éviter qu’il ne se mette à nouveau à paniquer…

- Quelque chose ne va pas mon chéri ? s’inquiéta Saphir.

Elle prit immédiatement le visage de son fils entre ses mains et colla son front contre le sien.

- Tu n’as pas l’air d’avoir de la fièvre…
- Ce… ce n’est rien maman… Juste un peu de fatigue à cause des cours et… et de Linoa… C’est difficile de l’entraîner vu que cette tête de mule ne m’écoute pratiquement jamais.
- Hum… c’est à cause de ces satanés humains.

Un soupir ramena l’attention sur l’homme derrière l’imposante barrière de papiers. Un obscurien aux cheveux brun en pagailles émergea et se dirigea vers elle. Il passa ses bras autour de sa taille et lui lança :

- Saphir, tout n’est pas de la faute des humains.

La concernée gonfla ses joues.

- Mon mari ne me soutient même pas…

Il lâcha un nouveau soupir tandis que la sorcière se dégageait de son étreinte.

- Mais bref ! Taliane…

La faucheuse ne savait trop bien ce que signifiait le sourire qu’arborait sa mère.

- Il est hors de question que je rencontre un obscurien ou un sorcier pour « parler ».

Et elle s’éclipsa littéralement. La mère se lança immédiatement à sa recherche.

Je déplaçai mes pions sur le planisphère d’un monde fantasy. Je faisais en sorte de doser l’audace et la prudence.

Trop d’audace et je tomberais dans un piège de mon frère.
Trop de prudence et je ne gagnerai pas de terrain.

Je posai des cartes pièges près des lieux sensibles, priant en silence pour que ce crétin les active.
De son côté, notre père tentait vainement de comprendre. Il avait plus l’air de poser des cartes au hasard que d’établir une véritable stratégie. Je m’occuperai de lui en dernier, pour l’instant il fallait que je fasse redescendre l’égo de Cassandre de quelques étages.
Le silence régnait dans le salon, brisé de temps en temps par papa qui posait des questions à Philippe.

- Tu vas perdre Linoa, tenta de me dissuader Cassandre, un sourire narquois étirant ses lèvres, abandonnes maintenant avant d’être ridiculisée.

Je le défiai du regard.

- Il n’y a que les futurs perdant qui utilisent cette méthode de dissuasion.

Je lançai les dés pour ensuite bouger mes pions sur le plateau.

- Dis Philippe, elle sert à quoi cette carte ? s’enquit mon père.
- Celle-là ? Elle est inutilisable si tu ne peux pas réunir ce qu’il faut pour qu’elle s’active.
- C’est quoi les conditions ?
- C’est inscrit sur le bas de la carte.

Cassandre fit avancer ses pions dangereusement tandis que je réorganisais mes cartes pour me préparer à la future bataille.

- Au prochain tour, je reprends ce royaume, me lança-t-il.
- Cette bataille te mènera à ta perte.
- Heureusement qu’ils n’ont rien parié c’est deux là…, soupira notre grand frère.

Notre père lança les dès. Cassandre allait les récupérer mais il s’arrêta en entendant notre paternel demander :

- Et il se passe quoi maintenant que j’ai remplit les conditions ?
- Toutes les conditions de quoi ? Enquîmes le roux et moi à l’unisson.

Philippe s’approcha de la table basse et étudia ce qu’il avait posé. Enfin son regard tomba sur les dès.

- Effectivement… Tu les a toutes remplit.
- Et du coup ?
- Le Phoenix légendaire se réveille et détruit les deux armées les plus proches.
- HEIN ? ! Nous écriâmes nous à l’unisson à l’exception de mon père et Philippe.
- En clair ? S’enquit papa.
- Tu as gagné, répondit simplement le journaliste.
- Il est trop bien ce jeu ! On en refait une partie ?

Je me levai, dépitée.

- Non, répondis-je. J’ai promis à Taliane d’apprendre des sorts.
- Et toi Cassandre ?
- J’ai quelques trucs à faire.

Puis, alors que nous nous dirigions vers les escaliers, j’entendis mon frère marmonner :

- Fichu chance du débutant.

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