Plus tard,

_Alors tes cheveux ? S'enquit Callen quand je reviens dans la chambre.

_J'ai réussi à les récupérer. Répondis-je.

Je fermai la porte et me jetai sur mon lit, près de lui.

_En plus ce crétin c'est moqué de moi... Marmonnai-je.

_Sa pour avoir rigolé, il a rigolé. J'ai bien cru qu'il allait s'étouffer.

_J'aurais adoré qu'il s'étouffe.

Je sentis sa main se poser sur mon épaule.

_Arrêtez de faire comme si vous ne vous aimiez pas. Répliqua-t-il. Je suis sûr que vous vous adorez depuis la première fois que vous vous êtes rencontrés.

_Cassandre m'a détesté au début. J'avais cinq ans quand on m'a adopté, quelques heures après la mort de mes parents. Je n'avais que deux trois affaires avec moi et, avec ce qui était arrivé, ils m'ont porté un peu plus d'attention. Et puis, quelques années après...

_Tu ne peux pas pleurer ! Adoptée ! Si tu n'étais jamais née, elle ne serait pas partit !

_Quelques années après ? Répéta Callen.

_Ri... Rien... Balbutiai-je.

Sentant sans doute qu'il touchait un point extrêmement sensible, il ne posa pas d'autres questions.

_Mais bref ! Annonçai-je en me redressant.

Je m'assis en tailleur en face du jeune brun.

_Tu ne m'as jamais parlé de ton enfance Callen ! Lui lançai-je.

_Et toi donc ! Répliqua-t-il.

_Tu ne veux pas me raconter quelques anecdotes.. ?

_Que si toi tu en racontes.

J'attrapai mes chevilles avec mes mains.

_Et tu promets de tout me raconter sur la tienne ?

Il me sourit.

_Promit.

_Ok... Alors mon enfance...

Je me mis à chercher dans mes souvenirs.

_Eh bien... On habitait... On habitait dans un endroit où il y avait beaucoup de monde.

Un Château... Mais je ne pouvais pas lui dire ça. En faîte, il fallait que je fasse attention à ce que je disais.

_Un appartement ?

_Un peu... D'une certaine manière... Je passai mes journées à faire des bêtises avec l’oiseau à ma mère. Mon père voulait m'apprendre certaines bêtises mais ça ratait toujours.

_Bizarrement ça ne m'étonne même pas de toi.

_Je dois bien le prendre ou pas ?

Son sourire amusé répondit à ma question.

_Sinon tu te souviens de quoi d'autre ? S'enquit-il.

_Hum... Ma mère avait une voix incroyable. Tous les soirs elle chantait dans la bibliothèque. Elle avait même commencer à me faire apprendre la chanson.

_Tu t'en souviens ?

Je hochai la tête de droite à gauche.

_Je l'ai complètement oublié. Mais bref ! Elle

Je m'arrêtai.

_Elle... ? Insista-t-il.

_Non rien. Laisse tomber.

Maman délivrait des personnes de la prison du château. Quand j'étais enfant, je ne comprenais pas pourquoi elle faisait ça. Surtout que je savais très bien que papa s'énerverait en apprenant cela.

_C'est notre petit secret, d'accord Linoa ?

_Et tu avais des amis ? Demanda Callen, me faisant ainsi sortir de mes pensées.

_Ah... Non. J'étais toujours avec Flame. Et maintenant que j'y pense, je crois avoir déjà vu Nel... J'avais même essayé de lui parler une fois. C'était quelques...

Rapidement, je secouai ma tête pour ne pas y penser.

Il ne fallait pas que j'y pense ! Je ne veux pas me souvenir de ça !

_Linoa ?

_C'est tout ce dont je me souviens. Et toi Callen ?

_Eh bien... De ce que je me souviens, j'ai toujours habité dans une sorte « d'appartement ». J'ai toujours été entouré d'adultes et de quelques enfants plus ou moins âgés. Certains... Certains étaient comme moi... Mais parmi eux, ils y avaient des chanceux. Je continuai d'espérer... Toujours encore... Puis il m'a fait ouvrir les yeux...

Voyant bien que quelque chose n'allait pas, je tentai de changer de conversation.

_Et tes parents ?

Son regard se remplit de colère.

Mauvaise pioche...

_Ce ne sont que des... Commença-t-il en hurlant.

La sonnerie de son portable l'interrompit. La colère sur son visage sembla alors se volatiliser.

_Tu... Tu sais quoi Callen ? Balbutiai-je. Oublie ma question...

_Ah... Euh... Désolé de mettre emporté... S'excusa-t-il.

_C'est rien...

C'était la première fois que je le voyais dans un état pareil... Heureusement, cela n'avait duré qu'un bref instant.

_Je crois que quelqu'un essaye de te joindre. Lui rappelai-je tandis que la sonnerie persistait.

_Ah... Euh... Oui...

Il attrapa son téléphone qui traînait sur mon lit et répondit à l'appel.

_Allô ?... Notre rendez-vous ? Ah oui... J'avais complètement oublié...

« Rendez-vous ? »

_... Sur le parking ? Pas de problème... J'arrive, t'inquiète pas.

Quand il décolla l'appareil de son oreille, son regard tomba sur moi. Avant qu'il n'ait le temps de prendre la parole, je le coupai :

_Tu as oublié un rendez-vous important. Cette même personne t'attend sur le parking, c'est bien ça ?

_C'est à peu près ça.

_Je peux t'accompagner ?

Comme ça, je passerai un peu plus de temps avec lui...

_Pas de problème.

Et sur ces mots, nous nous levâmes. Tandis que l'on marchait, je ne pu pas m'empêcher de lui poser quelques questions.

_Et ce rendez-vous important, c'est de quel ordre ? Amoureux, médicale,...

_Boulot.

_Tu as un job ? M'étonnai-je.

_Oh... Une petite occupation pour gagner un peu d'argent.

_Et c'est quoi ?

_Oh... J'aide... J'aide un adulte que je connais.

_Ah...

Le silence s'installa un instant tandis que nous arrivions au niveau du portail.

_Dit Callen... Commençai-je timidement. Est-ce que... Est-ce que tu es intéressé par quelqu'un ?

_Hum... Tu me demandes si je suis amoureux de quelqu'un ?

_Euh... Oui...

Il resta un moment silencieux.

_Oui, je le suis. Finit-il par répondre.

_Je connais la personne ?

_Elle est très proche de toi.

Mon cœur se serra.

_EVE ? !

_Tiens, ils sont là. Annonça-t-il.

C'est alors que je remarquai la voiture noire.

_Bon, à plus ! Déclara-t-il en commençant à partir.

_Attends Callen ! Réponds moi !

Il me sourit.

_Tu auras ta réponse très bientôt.

Puis il me laissa en plan.

Merci Callen...

_Vous voilà princesse ! S'exclama une voix familière.

_Qu'est-ce qu'il y a Nel ? Lui demandai-je en me tournant vers lui.

_Je ne vous ai pas donné votre cadeau.

_Un cadeau ?

_Oui. Allons dans votre chambre.

_Ok...

Plus tard,

Nel posa un imposant ouvrage sur le bureau. En constatant l'état du livre, je m'exclamai :

_Eh bah ! On dirait un vieux grimoire !

_C'est un vieux grimoire. Confirma Nel. Il appartient à la famille de votre père.

Je l'ouvris et tournai distraitement les pages jaunit par le temps.

Différentes écritures s'affrontaient. Certaines précisaient différents points tandis que d'autres semblaient donner l'impression de leur auteur sur la difficulté ou alors sur les enchaînements utiles à effectuer après ce sort.

_C'est avec celui-là que votre mère a apprit des sorts et des potions. Annonça Nel. Vous saviez que c'est votre père qu'il l'a entraîné lors de ces dix-sept ans ?

_Tu en sais pas mal sur mes parents dis donc. Lui lançai-je.

_À cause de ma mère. Elle était très proche de la votre. Mais bref, vous allez devoir l'apprendre !

Je me stoppai.

_Attends... Tu... Tu peux répéter ?

_Vous devez connaître toutes les pages de ce grimoire par cœur.

_Non mais tu plaisantes, n'est-ce pas ?

_J'ai l'air de plaisanter.

_Vu ton air sérieux, c'est non ?

_Exactement. Mais on va y aller doucement d'accord ? Votre devoir de ce soir est d'apprendre la « recette » – si je puis m'exprimer ainsi – de la potion de soin.

_QUOI ? ! Mais c'est mon anniversaire aujourd'hui !

Un grand sourire étira ses lèvres.

_Eh bah joyeux anniversaire princesse !

Et sur ces mots il partit tandis que je marmonnai des insultes à son égard.

Je te déteste Nel Mandragore...