Chapitre 4 : une espionne au Chaos.

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Quelques jours plus tard,

– Le jardin intérieur est vraiment très beau, déclara Esméralda en étudiant les environs.

Ça devait bien faire une vingtaine de minutes que la jeune rousse était arrivée. Elle avait déposé sa valise, Nel m’avait attrapée en chemin – parce qu’il faut bien que je suive son fichu emploi du temps – et on s’était retrouvé dans le jardin au milieu du château.

– Il y a des poissons dans ce petit bassin ? s’enquit-elle en se plantant devant.
– Hier, j’ai proposé à Nel d’en mettre, déclarai-je, attirant le regard noir de celui-ci sur moi. Il n’a pas donné de réponse. Sinon, tu le trouves bien ?

Elle me fixe, cherchant vraisemblablement à trouver la raison d’une question pareille. C’est ainsi qu’elle répond d’un ton peu assuré :

– Eh bien… C’est toujours pas mal un petit point d’eau comme ça…
– AH ! hurlai-je à l’attention du démon agacé.

Esméralda me regarda avec surprise, désorientée.

– Je te l’avais bien dit que je ne suis pas la seule à trouver ce point d’eau jolie ! continué-je.
– Parce que Nel n’est pas de cet avis ? s’étonna la rousse.
– Non ma chérie, je ne le suis pas. Hier, Linoa a fait ce point d’eau.
– Comment ça ? ! s’exclama-t-elle en faisant de gros yeux.
– Je lui ai dit et répété qu’un sceau mal dessiné pouvait exploser ! Qu’est-ce que cette crétine à tenter de faire ? En reproduire un sans entraînement préalable qui a provoqué, bien évidemment, une déflagration ! Tout ce qu’elle a trouvé à faire c’est le remplir d’eau en rajoutant « comme ça, c’est un joli petit point d’eau ! » !

Il pointa du doigt le sujet de la conversation en rajoutant :

– En fait, ça prouve juste la connerie dont elle peut faire preuve !
– Hé ! répliquai-je. Je suis ta princesse, un peu de respect !
– Linoa, c’est l’heure de votre cours avec Eloan.
– Tu me dois des excuses !
– Linoa…

Je posai mes mains sur mes hanches et ajoutai :

– Je ne partirai pas tant que tu ne m’auras pas fait des excuses à genoux et que tu retires cet emploi du temps ridicule !

Une lance d’ombre se plaça soudain près de mon cou. Mes yeux rencontrèrent ceux de Nel.

– Je m’excuse mais vous devez suivre ce que j’ai prévu pour vous…

La rencontre avec mon cousin me revient en mémoire et surtout le regard de tueur que le démon avait à ce moment-là.

– … sinon je vais m’énerver. Je ne pense pas que vous aimeriez encore me voir dans cet état-là.

Je déglutis avec difficulté tandis que l’arme disparaissait.

– Je… je vais rejoindre mon cousin… balbutiai-je.


Les deux observèrent la princesse partir au trot. Puis la rousse s’approcha de lui, passa une main autour de sa taille et leva les yeux vers lui.

Tu y vas un peu fort, lui reprocha-t-elle.
C’est le seul moyen que j’ai pour qu’elle m’obéisse un peu… soupira-t-il en lui attrapant la main.
Tu ne lui as pas enlevé son emploi du temps pour les jours où je suis là ?

Il la lâcha pour l’entourer de son bras et l’étreindre un peu plus. Ses yeux argents plongea dans ses yeux rubis.

Je dois lui faire visiter un coin du château mais c’est tout. Le reste c’est ma sœur et Eloan qui l’assurent.

Son visage s’approcha du sien en murmurant :

J’ai bien l’attention de profiter un maximum de ta présence.

Elle lui sourit, approcha tendrement ses lèvres des siennes tandis que le démon fermait les paupières. Rien ne se passa, pire il l’entendit crier. Il rouvrit les yeux et constata avec horreur que sa mère avait sa petite amie dans ses bras. Il ne se serait pas inquiéter si la sorcière savait faire des câlins.

Maman, tu es en train de l’étouffer ! paniqua Nel.

Saphir la lâcha avant de s’excuser.

Désolée, j’avais vraiment hâte de te rencontrer !
Ce… ce n’est rien… balbutia-t-elle.

À peine eut-elle réussi à retrouver ses esprits qu’elle surprit la sorcière à la regarder des pieds à la tête. Elle fixait avec insistance ces cheveux.

C’est naturel, n’est-ce pas ? s’enquit-elle.
Bien sûr, répondit-elle déboussolée. Il y a quelque chose de mal avec ça ?

Les larmes bordèrent les yeux de Saphir tandis qu’elle se jetait à nouveau dans ses bras. La rousse tourna son regard vers son petit ami.

« Les roux et les sorcières étaient mis dans le même panier lors de la chasse aux sorcières. C’est la seule raison pour laquelle ma mère t’accepte : elle te prend pour une victime des humains. » lui confia-t-il en ne bougeant seulement ses lèvres.

Elle allait répondre de la même manière mais se souvenue que lui ne savait pas lire sur les lèvres.

Et Callen ? s’enquit-elle.
Elle ne l’accepte pas, avoua-t-il.

Surprise, Saphir lâcha la jeune femme avant de demander, son regard jonglant entre les deux :

Qui est ce jeune homme ? Pourquoi je ne l’accepte pas ?
C’est le petit ami de Linoa.
Et mon meilleur ami, rajouta Esméralda.

Le regard bleuté de la mère tomba sur elle.

Ton meilleur ami ? répéta-t-elle.
Depuis l’enfance.
Si tu avais besoin de son aide, est-ce qu’il t’aiderait ?
Bien sûr !

Elle la regarda, troublée. Une pointe de doute dans son esprit.

« Cet humain n’est peut-être pas comme les autres... »


//////


Nel finissait de faire explorer la dernière aile du château à une princesse des plus intéressée. Elle semblait boire chacune de ses explications et ça, c’était étonnant de sa part. Une partie de lui était convaincu qu’elle s’était enfin rendue compte que c’était important tandis que l’autre lui hurlait qu’elle préparait quelque chose.

Eh bien ! lança-t-il en plein milieu de la visite en se tournant vers elle. C’est la première fois que vous semblez m’écouter ! Êtes-vous malade ?

Elle pouffa et plongea nonchalamment ses mains dans les poches arrières de son jean .

Pour une fois, tu racontes quelque chose d’intéressant, c’est tout.

Son regard repartit détailler le couloir. Sans doute jouait-elle souvent ici ? Il ne souvenait que d’une petite fille extravertie qui courait partout et mettait le bazar. Pour lui, elle allait partout. Il avait sans doute tort et cet endroit avait une signification toute particulière pour elle.

Donc c’est juste votre caractère de cochon.

Il sentit un regard meurtrier dans son dos.

Tu devrais le connaître maintenant.
Je ne m’y habituerais jamais.
Faudra bien pourtant.

Ses yeux se perdirent dans le paysage que ce couloir vitré offrait.

Je plains surtout votre petit ami.
Hé ! Canel l’apprécie sinon il ne serait jamais tombé amoureux de moi !

Gros blanc.
Le démon s’arrêta. La partie de lui-même qui hurlait recommença de plus belle. Il y avait bien aiguille sous roche !

« Oh la... » songea-t-il, les poings se serrant.

Eloan, où est Linoa ? grogna Nel qui tentait désespérément de garder son calme.

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