Epilogue 1/2 : Le Plaisir de revenir en terre normande

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Théo

Bras dessus, bras dessous, nous regardons le château derrière les grilles du parc alors que Guizmo gambade librement sur la pelouse à nos côtés. L’édifice est magnifique et même si nous ne jouons plus vraiment aux touristes, nous ne manquons pas une occasion de passer devant et de l’admirer dès que c’est possible.

— Tu sais que je me verrais bien en châtelain, avec toi à mes côtés et une cour de serviteurs prêts à répondre au moindre de mes besoins ? Cela fait de moi un mégalomane ?

— Sans doute un peu, oui. Moi, je préfère qu’on ne soit que tous les deux et qu’on puisse se promener nus partout où on le désire.

— Ah oui, c’est vrai que cela a son charme aussi, dis-je en souriant.

Je détourne le regard du château pour le porter sur elle. Ses magnifiques cheveux roux ont bien poussé et j’adore les voir onduler sur ses épaules. J’avoue aussi que quand elle ne porte rien d’autre que cette belle crinière, elle est irrésistible. Je me penche vers elle quand elle porte sa main pour caresser doucement ma barbe et nous partageons un nouveau baiser enflammé, témoin de cette passion qui continue d’animer chacun de nos contacts. Nous reprenons ensuite notre marche pour retourner à la maison où nous avons repris nos marques, non plus en tant que colocataires, mais en tant que résidents d’une maison que nous avons achetée avec l’argent laissé par Sacha et réaménagée afin de supprimer les murs de séparation.

— Ça te dit, ce soir, un petit repas au resto ? J’ai entendu parler d’un nouveau restaurant qui marche bien, sur la côte. Il s’appelle “Le Plaisir Normand” et le chef, paraît-il, est russe. Tu en penses quoi ? On pourra ainsi fêter les trois mois de la décision de la justice qui a condamné Ruspharma.

— On peut faire ça. On va la fêter chaque mois, cette décision ? rit-elle en se lovant contre moi. Et tu as déjà réservé ? J’ai beau ne plus vouloir vivre en Russie, je paierais cher pour un bon petit plat…

— On va fêter ça tous les jours, non ? Nus, l’un dans l’autre, quel meilleur moyen de célébrer notre belle victoire ? lui demandé-je en sortant mon téléphone. Je les appelle tout de suite et je vais leur demander de mettre les petits plats dans les grands, juste pour toi !

— Si le chef est russe, les petits plats seront assurément dans les grands. Et un restau, c’est bien moins coquin comme célébration.

— Ah mais c’est parce que tu ne sais pas ce qu’il y a en dessert. Je te propose une petite dégustation en 69, appétissant, non ?

— Oulah… Tu as déjà tout prévu, à ce que je vois. Comment on fait si les desserts de la carte sont trop appétissants ? Il ne faut pas abuser des bonnes choses, quand même…

— Eh bien, je te propose de transformer le dessert en goûter, et comme il est seize heures, c’est le moment d’aller en profiter. Rentrons vite !

— Voilà qui est très tentant, surtout que tu ne m’as pas cuisiné de délicieux gâteaux… Il y a déjà du laisser-aller, mon Chéri.

Nous rions tous les deux en retournant chez nous, pressés de déguster notre petit encas de l’après-midi, mais nous devons cependant faire une pause quand une voix familière nous interpelle chaleureusement.

— Hey, les amoureux ! tonne un Henri tout guilleret aux bras de mon ancienne collègue, sa Rosie chérie.

— Salut Henri ! Tu es encore parmi nous ? Tu sais que tu devrais demander ta mutation dans le coin ? Cela te reviendrait moins cher, je suis sûr.

— J’y réfléchis, mais entre nous, les gendarmes ici m’ont l’air de bien s’emmerder !

— Parce que tu n’as pas de moyen de te divertir à tes bras ?

— Oh mais c’est que Monsieur est insatiable, glousse Roselyne en se collant à lui. Il va m’épuiser !

Nous éclatons de rire alors qu’il lève les yeux au ciel et que le Husky se joint à notre gaieté en aboyant. Je repense alors à la conversation que j’ai eue avec le policier sur les soupçons qui ont porté un moment sur ma collègue. Et, maintenant que je sais à quoi est due sa consommation excessive d’Internet, je n’arrive pas à éloigner de mes pensées la vision d’elle en train de regarder des vidéos pornographiques mettant en scène des policiers tous plus dominants les uns que les autres. Henri doit vraiment s’amuser avec elle.

— On est quand même drôlement mieux au calme, soupire Lyana en m’enlaçant. Tu devrais penser à la retraite, Henri, je crois qu’on t’a suffisamment fait tourner en bourrique.

— C’est facile à dire pour vous deux maintenant que vous travaillez à proximité, grommelle-t-il. Moi, il me manque encore des trimestres, je ne suis pas si vieux que ça, quand même. Et mon poste est à Paris pour l’instant. Mais qui sait ? Dans quelques années, je viendrai peut-être travailler pour toi, Théo. Quand ton entreprise aura bien grandi, tu auras peut-être besoin d’un peu de sécurité, non ?

C’est clair que je travaille sur des sujets sensibles. J’ai déposé un brevet pour une nouvelle forme de vaccin sur lequel nous avons bien avancé et dont les résultats des premiers essais sont très prometteurs. Lyana m’appuie en freelance sur la communication et les visuels qu’elle réalise sont magnifiques. Elle a un talent fou et franchement, elle fait ça aussi bien, peut-être même mieux que son ancienne occupation. Elle arrive à exprimer tant d’émotions que parfois je me demande si notre réussite tient à notre vaccin ou à la communication qu’on réalise grâce à elle.

— Tu sais que si tu veux venir, je te crée un poste immédiatement, hein ? Alors, ne me mets pas ça sur le dos. Trouve-toi une autre excuse si tu ne veux pas rester ici dès maintenant !

— Ça mérite réflexion… mais j’ai peur d’épuiser Rosie si je vis ici !

— C’est juste une question d'entraînement, Henri. Et d’ailleurs, en parlant d’entraînement, je crois que c’est l’heure de notre session, Lyana. On va être en retard si on continue ! Bonne fin de journée, les amoureux.

— Eh bien, bonne fin de journée à vous, glousse Roseline. Et si vous avez besoin de menottes, n’hésitez pas à demander !

Ah si elle savait… Nous avons nous aussi notre petit stock de jouets et de matériel pour agrémenter nos ébats. Nous donnons peut-être l’impression d’être sages et raisonnables, mais quand nous nous laissons aller à la passion, rien ne nous arrête, rien ne nous effraie et nous expérimentons tout ce qui peut l’être. Je n’avais jamais connu ça avec aucune autre partenaire et là, c’est juste le paradis.

— On ne voudrait pas vous priver, me moqué-je. Sortez couverts, surtout ! A plus !

Nous traversons la rue afin de retourner dans notre maison. Lyana siffle Guizmo pour qu’il vienne nous rejoindre avant que nous ne refermions le portail. Nous ressentons une impatience folle à nous retrouver, comme si notre dernière étreinte ne datait pas du matin-même sous la douche. J’adore la suivre alors qu’elle se débarrasse de ses vêtements, les éparpillant partout sur le chemin que nous prenons jusqu’à notre chambre. Qu’elle est belle ! Qu’elle est magnifique ! Qu’est-ce qu’elle m’excite ! J’espère juste que nous serons un tout petit peu raisonnables pour avoir le temps d’aller au restau ce soir. On ne peut quand même pas se nourrir que d’amour et d’eau fraîche !

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