28. Chevauchée sous contrat

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Lyana

La fin du repas est plutôt vite expédiée, tout comme le rangement et le rapatriement à la voiture. Guizmo n’est pas très content de rentrer si tôt, je suis sûre qu’il aurait apprécié une petite balade autour du lac avant de retourner à la maison, mais honnêtement, je préfère de loin le programme que nous avons prévu.

Je ne peux malgré tout pas m’empêcher de jeter des coups d’œil à droite, à gauche, pour vérifier si nous sommes surveillés. Ça m’agace que Pavel me colle un type au train. Ça me gêne de ne pas pouvoir être libre de mes mouvements. Qu’est-ce qu’il va s’imaginer ? Que je vais fuir et passer ma vie à me planquer alors qu’il m’a promis la liberté une fois ma mission accomplie ? Je sais que je ne suis pas la personne la plus futée sur terre, mais je ne pense pas non plus être stupide.

Surtout qu’ils sont discrets, les gars. Hormis celui de l’épicerie, j’ai repéré un autre type que j’ai déjà vu aux côtés du boss, non sans mal. Il a fallu que je la joue fine pour le coincer, et cet abruti est malheureusement dans le coin. Hors de question qu’il profite d’un quelconque spectacle sur ce parking. Aussi, quand Théo m’attire contre lui et m’embrasse contre la voiture, je ne traîne pas trop à interrompre cette étreinte.

— Un peu de tenue, on est en public, quand même !

— Mais non, il n’y a personne. Enfin, rentrons, nous serons plus à l’aise, c’est sûr.

— C’est sûr, souris-je en déposant un baiser au coin de ses lèvres avant de contourner la voiture pour monter.

Je suis déjà en train de me demander si on ne serait pas mieux à fricoter dans la voiture pour éviter l’endormissement à deux, le matin qui questionne et qui risque de me mettre très mal à l’aise. C’est fou de vouloir tout anticiper pour ne pas s’attacher. Evidemment, c’est trop tard, soyons honnêtes. Je suis attachée, mais je ne veux pas qu’il souffre. Il n’a rien demandé, lui, si ce n’est de vivre quelque chose avec moi. Je déteste me retrouver là, entre mon boulot et lui. Devoir l’utiliser pour parvenir à mes fins me déplaît grandement.

— La salade était bonne, au fait ? lui demandé-je, l’air de rien en sortant du parking.

— La quoi ? demande-t-il comme s’il revenait à lui. Désolé, j’étais en train de me dire que j’ai vraiment envie que ce CSDI fonctionne entre nous. C’est agréable d’être avec toi.

— C’est toujours mieux quand ça fonctionne, non ? Et puis, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas, continué-je en glissant ma main sur sa cuisse.

— Honnêtement ? Je joue au fier, là, mais j’ai vraiment peur de m’attacher beaucoup plus que je ne le devrais. Avec toi, j’ai l’impression que ça ne pourra pas être que du sexe. Mais il faut essayer, ce serait bête de rater cette opportunité juste par peur de l’avenir.

Je devrais faire machine arrière maintenant. Ce serait le mieux, pour lui comme pour moi. On se ressemble bien trop tous les deux, à ce sujet au moins. Bien sûr que ça ne sera pas que du sexe, je ne pourrai pas faire autrement. Même si j’en avais envie. Je sais ce qui arrivera une fois que j’aurai récupéré les informations que me demande Pavel.

— On s’attache forcément, non ? Les êtres humains sont faits pour ça. Mais tu peux encore changer d’avis, je ne t’en voudrais pas si ça arrivait.

Même si ça compliquerait ma mission. Pourquoi est-ce que je lui ai dit ça, moi ?

— On ne peut pas rompre un contrat scellé par un bisou, si ? Enfin, sauf si tu penses que ce n’est pas une bonne idée de continuer.

— Si Guizmo n’était pas dans le coffre, je m’arrêterais ici pour te prouver par A plus B que l’idée est très agréable, souris-je en remontant ma main l’air de rien jusqu’à effleurer sa braguette.

— Alors, fonce, Lyana. Je crois que l’attente a assez duré. J’ai envie de toi, conclut-il d’une voix un peu rauque.

Je ne suis pas du genre à dépasser les limitations de vitesse, d’ordinaire, mais honnêtement, là, tout de suite, j’obéis sans rechigner. Bon, je ne roule pas non plus comme une dingue, mais je me dis que trois ou quatre minutes de gagnées, c’est toujours mieux que rien. Ni lui ni moi ne parlons sur le reste du trajet, comme si nous concentrions nos pensées sur la suite des événements, si bien que lorsque je gare ma voiture dans la petite cour avant et arrête le moteur, j’ai le cœur qui s’emballe et les mains tremblantes quand je me détache et sors de la voiture. Tant pis pour les restes, j’ai déjà la lucidité de penser à ouvrir le coffre au chien, c’est mieux que rien.

— On fait ça chez toi, cette fois, voisin ? le questionné-je en allant fermer le portail rapidement.

— Euh… Si tu veux, oui. Un peu de changement, ça permet de partir sur de nouvelles bases. Et comme ça, tu laisses Guizmo chez toi, et nous serons tranquilles.

— Ah, tu veux déjà te débarrasser de mon bébé ? ris-je en l’attrapant par la ceinture pour l’attirer dans l’entrée du bâtiment.

— Non, je veux te débarrasser de tout ce tissu qui m’empêche d’apprécier la douceur de ta peau, m’explique-t-il doucement.

Je déverrouille la porte de mon chez-moi et fais signe à Guizmo d’entrer. Honnêtement, si je n’avais pas besoin de me retrouver chez lui, je l’attirerais déjà dans mon salon en ouvrant son pantalon. Au lieu de quoi, je me dépêche de refermer et ôte ma robe pendant qu’il ouvre sa porte.

— Tu traînes, voisin, me moqué-je en déposant le tissu sur son épaule. Je t’attends, moi.

— Je n’ai juste pas envie que ça s’arrête trop rapidement. Tu m’excites déjà tellement qu’il faut que je calme un peu les choses, tu vois ? me répond-il en se débarrassant de son tee-shirt et en appréciant du regard mon corps presque nu.

— Et si je n’ai aucune envie que tu te calmes, moi ? lui demandé-je en tirant sur le lacet entre mes seins avant de faire tomber le haut de mon bikini à mes pieds.

— Eh bien, je crois que si c’est comme ça, ça va faire des étincelles.

Il pose ses mains sur mes seins qu’il empaume presque avec hésitation. J’en profite pour ouvrir le bouton de son short et descendre la braguette, sans réfléchir. J’éteins le cerveau et l’attire à l’intérieur de son chez-lui en tirant sur l’élastique de son maillot de bain. Une fois à l’intérieur, je me permets de terminer mon effeuillage et dénoue les lacets sur mes hanches sous son regard gourmand.

— Tu as des capotes, au fait ?

— Oui, bien sûr, mais avant ça, il y a quelque chose que je meurs d’envie de faire.

Il me plaque contre le mur et m’embrasse sauvagement, une de ses mains glisse entre mes jambes qui s’écartent naturellement. Je pense qu’il va me prendre là comme ça, mais non, il s’agenouille à mes pieds et sa langue vient s’insérer entre mes replis. Je retiens de peu un juron en russe et glisse une main dans ses cheveux, autant pour l’inciter à continuer que pour me maintenir tandis que je passe une jambe derrière lui, reposant ma cuisse sur son épaule. Ce divin traitement qu’il me prodigue a le mérite de finir d’allumer les dernières mèches, si tant est que mon excitation n’était pas déjà suffisamment forte. Sa façon de s’occuper de mon sexe pourrait littéralement me faire grimper au rideau en moins de deux, si je n’avais pas cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Comme quoi, éteindre un cerveau est plus difficile qu’il n’y paraît. Mais Damoclès se fait la belle à la seconde où je le sens pincer délicatement mon clitoris entre ses lèvres tout en glissant un doigt dans mon intimité déjà trempée d’envie de lui. Je veux profiter de ce moment à cent pour cent, bien loin de la mission, de l’avenir. Juste lui et moi, nos corps imbriqués l’un dans l’autre, nos souffle hachés, nos gémissements désordonnés et l’extase tant recherchée. Pas plus compliqué que ça.

— La suite, s’il te plaît, soufflé-je en l’incitant à se relever. Je te veux en moi, j’en peux plus !

— A tes ordres, belle Princesse.

Il se relève et passe une des ses mains sous mes jambes pour me soulever dans ses bras comme si je ne pesais rien. Je m’agrippe à son cou et il plonge sa tête entre mes seins en gravissant les escaliers. Je sens sa hampe dressée entre nous et crève de la guider jusqu’à mon antre, mais je fais preuve de patience, au moins le temps qu’il m’entraîne avec lui sur le lit, me recouvrant de son corps chaud. Je finis de repousser son short et le vois s’en débarrasser comme il peut tandis qu’il joue à nouveau de sa bouche sur mes tétons, et je profite qu’il fouille dans sa table de nuit pour me retourner sur le ventre et me mettre sur les genoux, soulevant ainsi mon bassin. Autant éviter les contacts visuels et moments trop intimes, non ?

Plus aucun mot n’est échangé. Seul le bruit de nos respirations déjà haletantes pourfend le silence de la nuit, celui du sachet du préservatif qui est déchiré, ou du grognement qu’il pousse lorsque je recule mon bassin pour me presser contre lui, impatiente. Nous ne rompons véritablement le silence que lorsqu’il s’insère en moi d’une poussée franche me faisant agripper les draps. Ses mains ont attrapé mes hanches et il ne

s’encombre pas de patience, commençant à me besogner de ses long coups de reins pendant que son sexe coulisse en moi. J’ai l’impression qu’il fait tout pour faire monter la tension en moi, adaptant son rythme à l’évolution de mon désir, ralentissant quand je me laisse trop aller afin de faire monter ce plaisir qui grandit entre nous. Je bouge mes hanches afin de contrecarrer ses baisses de rythme, mais il ne me laisse pas faire et repose fermement ses mains sur mes hanches, délaissant ma poitrine qu’il semble adorer tenir entre ses doigts.

Il s’appuie alors un peu plus sur moi et vient m’embrasser, ne respectant pas l’engagement que je m’étais donné d’éviter les moments trop intimes. Mais comment lui résister alors que son corps est en train d’épouser le mien, que son sexe me tire des gémissements de plaisir et que ses mains parcourent mon corps et provoquent des milliards de minis chocs électriques qui m’obligent à fermer les yeux tellement le plaisir est intense ? Je ne sais pas comment je fais, mais ma main se retrouve entre mes jambes et les caresses que je parviens à prodiguer à mon clitoris en plus de tout ce qu’il me fait, c’est juste trop. J’ai l’impression qu’un océan de sensations toutes plus agréables que les précédentes me submerge.

J’accélère les mouvements de mes doigts contre mon bouton lorsqu’il intensifie la cadence. Sa respiration rendue rauque par le plaisir me conforte dans l’idée que la délivrance est proche pour lui et je sens que je ne suis pas loin de connaître moi aussi ce pic d’ocytocine et voir des étoiles. Je ne tarde d’ailleurs pas à jouir, et c’est aussi brutal que doux. Je suis bien incapable de retenir mon cri, comme je ne parviens pas à contrôler mon corps qui se tend sous l’effet du plaisir, alors qu’il poursuit ses coups de reins, ne faisant que prolonger cette extase que je côtoie, avant de lui-même se loger au fond de moi pour s’y déverser dans un râle qu’il étouffe contre ma nuque.

Il m’entraîne avec lui en s’allongeant sur le côté et nous ne disons toujours rien alors que nous tentons de reprendre notre souffle. Je sais qu’il ne faut pas que je dorme ici, que je devrais rentrer chez moi, mais il me faut un petit temps de récupération malgré tout, et ses caresses sur mon corps ne m’aident pas à me motiver. Tout ceci est bien trop intense pour que ça finisse bien. Trop de bonheur, ce n’est pas quelque chose d’habituel, mais putain, qu’est-ce que ça fait du bien !

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