Chapitre 27

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Cameron

Une semaine que je suis à ses côtés sans pouvoir la toucher. Je ne peux uniquement que l'observer et par moment la frôler. Blanche va me rendre fou. Je suis cependant sûr d'une chose c'est que le bracelet que je lui ai offert l'a énormément bouleversé et j'en suis plus ou moins fier.

Installé à la table de la salle à manger, je finis tranquillement mon petit déjeuner accompagné d'Alice, en regardant le mot que nous a laissé mon ange.

" Je suis sortie avec Swanne et Louis, vous avez tout ce qu'il vous faut sur le comptoir de la cuisine pour déjeuner.

On sera de retour d'ici une petite heure à plus tard."

Blanche.

J'ingurgite ma dernière gorgée de café quand Alice, de sa voix enjôleuse, brise le silence qui règne dans la pièce, me faisant limite avaler de travers.

— Bon tu fous quoi à la fin ? Me demande t-elle une pointe d'énervement.

— Je te demande pardon ? réponds je légèrement surpris par sa question.

— Écoute, puisque tu n'as pas l'air de saisir le sens de ma question. Ce soir tu vas te retrouver seul avec Blanche, car j'emmène les enfants au cinéma. Tu auras donc un peu plus de deux voir trois heures pour discuter avec elle. Puisque tu n'es pas capable de prendre les devants alors que tu en as eu plusieurs fois l'opportunité cette semaine.

Je reste sans voix, je ne sais pas quoi dire face au discours de mon amie.

— Est-ce que tu me suis ?

– Oui, mais pourquoi tu intervient à ma place ? J'allais le faire d'une manière ou d'une autre, dis-je d'un aplomb que je ne me connaissait pas.

— Parce que je vous ai observé toute la semaine et que cela saute aux yeux. Vous agissez comme deux ados entendant que l'un ou l'autre face le premier pas, m'annonce t-elle en se levant pour débarrasser sa tasse.

— Je lui laisse juste du temps, affirmé-je en soupirant agacé.

— Cameron tu n'as plus beaucoup de temps justement, alors bouge toi le cul sinon c'est moi qui vais te le botter. Je vous laisse une partie de l'après-midi pour régler vos problèmes. J'espère qu'à mon retour avec les enfants, vous serez en partie réconciliée.

Alice me laisse seul dans la pièce tout en me jetant un dernier coup d'œil. Je me lève à mon tour quitte le salon pour me rendre à la salle de bain, j'ai besoin de me remettre les idées en place.

En sortant frais et habillé, je découvre que Blanche est revenue, au vu des ricanements de Swanne et Louis qui résonnent dans tout l'appartement. En s'avançant un peu plus, je m'immobilise dans le couloir observant la scène qui se déroule devant moi.

Blanche, Alice et les enfants font un concours de grimace, les éclats de rires et les sourires qui naissent sur leur visage sont somptueux à regarder. De voir Blanche ainsi et les enfants, je me rends soudain compte de ma plus grosse erreur. J'ai été jaloux de deux jeunes enfants, qui ont perdu dès leurs plus jeunes âges, leur parent ainsi que leur joie de vivre. Aujourd'hui en compagnie de leur tante, ils retrouvent la gaieté et l'innocence de la vie. Je suis vraiment qu'un abruti de première. J'espère que Blanche pourra me pardonner mon écart de conduite, je ne pourrai plus me passer d'eux.

Interrompu dans mon observation par les mains de Louis qui s'agrippent à mon jean, je me penche vers lui pour le prendre dans mes bras et le ramener avec moi. Je m'installe avec tout le monde et participe avec plaisir à ce concours. Le reste de la matinée et du début d'après-midi se passe dans la même ambiance.

Quand arrive le moment où Alice quitte l'appartement avec les enfants, l'air ambiant change soudain. Une gêne s'installe entre Blanche et moi. C'est la première fois depuis mon arrivée à Bordeaux que nous nous retrouvons seuls. Je ne sais même plus comment réagir pour interrompre ce malaise.

Blanche après avoir salué les enfants s'est murée dans le silence. Elle est assise sur le canapé, zappant toutes les minutes les chaînes télé en soupirant. Il est temps pour moi d'intervenir je ne supporte plus ce silence entre nous. Je m'installe près d'elle fixe l'écran devant moi, avant de me tourner vers Blanche pour entamer en premier la conversation.

— Blanche, est-ce que tout va bien ?

— Euh.. oui pourquoi ? soupire- t-elle en posant la télécommande sur la table basse.

— Je te connais, j'ai la sensation qu'un fossé se creuse entre nous et je n'aime pas ça.

— Cameron tu te trompes. Répond-elle en replaçant une de ses mèches de cheveux.

— Ah bon ? Ce n'est pas ce que je ressens pourtant. Tu t'éloignes de moi et je ne le supporte pas.

J'épie chacun de ses gestes pour en avoir la preuve, ses doigts tremblent et sa respiration est saccadée.

— Non, ça me paraît juste bizarre de se retrouver que tous les deux. Rétorque t-elle en baissant légèrement la tête.

— En quoi ça te paraît si étrange ? Écoute je n'ai rien fait qui puisse te rendre mal à l'aise et je peux pourtant te garantir que je me retiens de te sauter dessus.

Ma phrase terminée, je lui relève le visage de mon pouce et mon index puis ancre mes yeux aux siens.

— Je sais, mais quelque chose en moi ici plus précisément se refuse le droit de te pardonner, annonce t-elle en me montrant l'emplacement de son cœur.

Elle se décale légèrement, cependant je ne veux pas cet écart entre nous, alors je me rapproche jusqu'à ce que ma cuisse touche la sienne.

— Blanche, ne me fuis pas s'il te plaît ? Je sais que je t'ai blessé, que je me suis comporté comme le plus gros des connards. Mais, depuis que je suis ici, je me suis rendu compte que j'étais jaloux de deux enfants qui ont tout perdu. Noah était un père extra et tu le remplaces à merveille auprès de ses enfants. Je t'aime et je suis prêt à tout pour vous avoir à mes côtés. Je te le demande encore une fois, ne me repousse pas. Je ne pourrais le supporter une seconde fois.

Elle me détaille, penchant sa tête légèrement sur le côté puis me sourit, mon cœur palpite comme un dingue jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole.

— Cameron je ne cherche pas à te repousser, je me pose uniquement des questions. Alice et les gars m'ont souvent donné de tes nouvelles. Lorsque Thomas m'a appelé pour me dire que tu étais au plus mal le mois dernier et que je t'ai eu quelques minutes plus tard au téléphone, tu étais dans un sale état. J'ai compris que j'étais en partie fautive, je ne t'ai pas laissé le temps réellement de t'expliquer. J'avais peur que tout ne recommence comme pour Liam et j'étais en colère.

Blanche à la fin de ses explications se lève le dos voûté. Je ne réfléchis plus, toutes ses paroles me vont droit au cœur. J'aime ce petit bout de femme qui lutte et qui est prête à se sacrifier pour les personnes qu'elle aime. Je ne l'abandonnerai pas, j'ai besoin d'elle tout comme elle a besoin de moi.

Je la retiens par le poignet et m'approche d'elle, je l'oblige à se retourner pour qu'elle me fasse face. Une fois devant moi, je ne peux plus résister à ses deux billes vertes qui m'attirent dans les abysses de l'amour. Je n'attends plus d'avoir son accord, je dépose mes lèvres sur les siennes. Au départ, Blanche se tend dans mes bras, mais lorsque ses lèvres si douces s'entrouvrent pour m'autoriser l'accès à sa langue, je sais que mon ange passe en grande partie l'éponge sur mon erreur. Elle stoppe notre baiser un court instant pour reprendre son souffle. Ses yeux pétillent de bonheur lorsqu'elle me dévisage.

Je n'hésite plus cette femme est à moi, seulement à moi et je fonds à nouveau littéralement contre son corps et sa bouche. Je l'embrasse avec fougue et amour, colle mon corps au sien, quand elle gémit et s'accroche à mon tee-shirt, mon organe vital est prêt à exploser de bonheur. Je relâche délicatement mon étreinte de ses hanches, n'étant pas certain de pouvoir me retenir. J'observe le trésor qui se trouve blotti contre mon cœur. Blanche est d'une beauté à couper le souffle, elle est forte, douce, intelligente, toutes ces qualités qui font que je ne me suis jamais trompé sur elle depuis notre adolescence. Je repense à Noah qui a toujours voulu nous éloigner l'un de l'autre. Au final c'est l'inverse qui s'est produit. Je dépose un baiser sur le front de ma belle tout en descendant vers son oreille pour lui murmurer encore et encore que je l'aime.

Blanche se love dans mes bras, je resserre mon étreinte, lui caresse le dos du bout des doigts, mon amour pour elle est à son paroxysme.

Fin de ce chapitre.

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