Chapitre 3

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Chapitre 3

Aylie

C’est la tête à la fois vide et pleine que je pénètre dans ma chambre… Je n’ai pas le temps de fermer la porte que mon amie la franchit elle aussi. Tandis qu’elle s’installe sur mon lit, j’opte plutôt pour le rebord de la fenêtre.

En intérieur, c’est toujours l’endroit où je vais me poser quand j’ai besoin de calme. J’ignore pourquoi, il m’est apaisant. En journée, mon regard se perd dans l’immensité de ce ciel sans fin ainsi que de ses nuages aux formes variées qui s’y baladent et la nuit, dans ces milliers de petites étoiles parsemées à travers cette toile d’obscurité afin d’y mettre de la vie en scintillant d’un magnifique éclat qui leur est propre.

Après la surprenante révélation qui vient de m’être faite, je sens que je vais avoir besoin de m’y poser un petit moment. J’avoue que je ne m’attendais pas du tout à ça, lorsque je me suis réveillée ce matin. Pas que ce matin d’ailleurs. Je ne me doutais pas un seul instant que mon ami puisse éprouver de tels sentiments à mon égard.

Je ferme les yeux, et essaye de faire le point dans mon esprit. Max n’a toujours été pour moi, qu’un ami et le frère de ma meilleure amie que, j’ai au fil du temps, commencé à considérer comme étant le mien aussi.

Dans ces conditions, comment pourrais-je le voir autrement ? J’ignore totalement si ma vision de lui pourra, un jour changer et se transformer en quelque chose de différent. Si je pourrais nourrir vis à vis de lui, des sentiments qu’il aimerait sans doute me voir ressentir pour lui.

Je sais que je ne trouverais pas la réponse en une journée, ni même en un week end. J’ai besoin de temps, probablement pas mal de temps pour d’abord, encaisser la nouvelle, puis tenter de modifier ma façon de le voir.

Mes yeux s’ouvrent et un soupire s’échappe malgré moi. J’aurais préféré éviter ce genre de situation embarrassante, surtout que je n’ai pour le moment, aucun moyen de l’éviter, étant donné que je vis chez lui. Mais heureusement pour moi, son absence, ce week end, me permettra de me préparer psychologiquement, pour la suite des événements.

Je me sens tout à coup très fatiguée. Je cale avec douceur ma tête contre la fenêtre tout en continuant à observer au travers celle-ci, ce tableau que j’aime tant contempler.

...

IAN

Bon, résumons la situation.

Je fais des travaux dans mon appart qui ne me permettent pas d’y rester. Mon meilleur ami propose de me dépanner pour m’éviter de prendre une chambre d’hôtel. Arrivés devant sa porte d’entrée, il m’annonce qu’il héberge également la meilleure amie de sa soeur, Aylie.

Pour le moment, tout va bien, mais…

Il s’avère que j’ai eu un coup de foudre pour cette fille avec laquelle j’ai presque couché alors qu’elle dormait, rêvait et n’était pas du tout consciente de ce qu’elle faisait, le soir même, où je fais sa connaissance.

Que j’apprends qu’elle a sans aucun doute un petit ami qu’en réalité, n’existe pas.

Qu’elle est vierge, écrit des textes érotiques, ce qui me rassure, m’étonne et je l’avoue, m’excite.

Et le coup de grâce, Max est amoureux d’elle depuis plusieurs années, et a justement choisi ce moment pour le lui avouer et lui proposer de débuter une relation ensemble.

Là, ça ne va plus aussi bien.

Bon sang, je fais quoi, moi, maintenant ? Je peux pas voler la femme dont est fou mon ami, si…?

Oh putain, bien sûr que non ! Même moi, je le tuerais s’il me faisait ce coup là.

Argh, bordel, pourquoi a-t-il fallu que ça se passe ainsi ???

Ça fait combien de temps, maintenant, que je suis là, à tourner en rond, dans le salon en attendant qu’elles sortent ? J’en sais rien, mais d’après moi, je dirais bien, une éternité !

Allez, faut que je me calme, sinon, je vais paraître louche avec cette attitude.

Ah! Le son de la porte. Je file à toute vitesse et le plus discrètement possible, m’affaler sur le canapé, faisant mine de lire ce journal dont j’en ai strictement rien à faire.

J’entends des bruits de pas qui se rapprochent petit à petit, de moi. Qui est-ce ? Aylie ? Sa copine ? Les deux ? Dans ma tête, je croise les doigts afin que ce soit celle de mes pensées.

 -Je suis désolée de te déranger dans la lecture de ton journal, mais je pourrais te demander quelque chose, s’il te plaît ?

À cette voix, je ne me peux m’empêcher de ressentir une pointe de déception. Croiser les doigts ne sert complètement à rien.

Me tournant face à l’amie, je lui réponds.

 -Non, il n’y a pas de soucis, je t’écoute.

 -Elle s’est endormie sur le rebord de la fenêtre de sa chambre et je ne suis pas en mesure de la porter jusqu’à son lit. Est-ce que cela te dérangerait de le faire, s’il te plaît ?

Je retire ce que je viens de penser, croiser les doigts fonctionne !!! Un grand sourire intérieur pour compenser celui que je ne peux me permettre d’afficher sur mon visage.

 -Je comprends, je vais m’en charger.

 -Je te remercie pour elle. Je te laisse, je vais devoir y aller. Mais pourrais-tu lui dire de m’appeler lorsqu’elle sera réveillée, s’il te plaît ?

 -Aucun problème, je passerai le message.

 -Merci. Bonne journée et ravie d’avoir fais ta connaissance. Finit-elle avec un sourire, avant de s’en aller, ne me laissant pas le temps de lui répondre.

Je me décide, après une courte hésitation, à traverser la pièce pour rejoindre sa chambre. La main posée sur la poignée de la porte, j’inspire, j’expire, inspire de nouveau et expire.

J’abaisse celle-ci et entrouvre légèrement la porte. Pas de bruit, elle dort probablement encore. J’entre silencieusement dans la pièce et lorsque mon regard se pose près de la fenêtre, mon cœur manqua un battement.

Se dresse devant moi, un tableau des plus magnifiques… Cette femme, qui hante mes pensées, est là, paisiblement endormie sur le rebord de sa fenêtre. Elle est… À la fois belle et innocente, La tête contre la vitre et des mèches tombant devant son visage.

Je ne peux m’en empêcher, je sors mon portable de la poche de mon pantalon et voici que je capture cette scène que je grave également dans ma mémoire…

Tandis que je parcours les quelques mètres qui me séparent de cette beauté envoûtante, je me demande bien comment je pourrais la prendre dans mes bras sans la réveiller. Mais au delà de cette peur, j’appréhende la réaction qu’elle pourrait avoir si elle ouvrait les yeux, et me voyait là, dans son espace, la portant pour l’installer plus confortablement sur son lit.

Bon… Eh bien quand on a pas le choix… Je ne vais tout de même pas la laisser dormir ainsi, dans cette position, si ?

Allez, je prends sur moi et entreprends de la soulever délicatement de son perchoir. Son odeur m'enivre… Et me voilà propulsé dans mes souvenirs de la veille.

Calme… Calme… Tout va bien, tu vas simplement la poser sur son lit, la couvrir et repartir comme si de rien était…

Mouais… Plus facile à dire qu’à faire !

Merde. Je la sens qui commence à frotter sa joue contre mon torse, par dessus mon tee-shirt, tel un petit chaton en demande de tendresse… C’est adorable, elle me fait totalement fondre…

 -Hummm…..

Bon sang, là voilà qui gémit de nouveau contre moi. C’est dingue, je vais finir par croire qu’elle le fait exprès pour me rendre complètement fou !!!

Je m’approche progressivement de son lit, afin de pouvoir l’allonger avec douceur. Sans que je me rende compte, ma main vient déplacer les deux trois mèches sur son visage pour les caler derrière son oreille puis vient effleurer sa joue dans une tendre caresse…

Je suis un véritable idiot, je suis incapable de décrocher mon regard d’elle… Elle m’attire, elle m’obsède… Elle provoque chez moi quelque chose de tellement… Je ne saurais le décrire tellement c’est indescriptible…

Après quelques minutes, je me dis qu’il serait sans doute temps que je me retire… Mais avant ça, j’approche lentement mon visage du sien et dépose un baiser affectueux sur son front.

C’est au moment de me redresser, que je sens deux mains saisir ma nuque, avant qu’un baiser vienne me surprendre.

Merde, ça recommence !

Non, il y a quelque chose de différent… Ses baisers sont d’abord chastes, puis elle m’embrasse comme le ferait quelqu’un d’amoureux… Je ne peux plus me retenir, je lui rends ses baisers.

Et là, ils se font plus passionnés, mon corps réagit au sien et je suis quasiment certain que le sien n’est pas indifférent.

C’est pas possible, j’ai vraiment envie d’elle, de la posséder entièrement. Putain, il faut que j’arrête ! Luttant contre moi-même, je mets fin à ce délicieux échange.

J’éloigne mon visage du sien, lorsque je me fige, car la femme qui me rend dingue n’est plus endormie… Les yeux grands ouverts, elle m’observe silencieusement.

Et merde, je fais quoi maintenant ?!

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