Questionnement

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Pour Lise, c'était donc le pire moment de sa vie. Elle venait de perdre sa mère. Alors, doucement, mais sûrement, la petite fille qu'elle était s'assit sur le sable ou plûtot elle chu. Ses larmes restèrent bloquées dans sa gorge et elle ne pouvait plus parler ni même bouger. Son visage exprimait une impassibilité rare,faisant un contraste avec ses yeux qui sanglotaient amèrement, s'enfoncant profondément dans une mer en rage. Alors, Lise respira un grand coup et se leva d'une seule traite. Puisque la vie était si dure avec elle, elle mènerait son propre combat toute seule sans l'aide de personne. Afin de l'aider son périple, elle décida de transmuer sa tristesse et son désarroi en colère et en affliction profondes. Elle c'était jurée ne plus être jamais la même à partir de ce jour-là, et tant pis si elle mettait sa vie en l'air. Après tout, que représente la vie sans la personne qui en fait son charme, qui en donne toute sa saveur? Qu'est-ce-que cela pouvait bien être? Lise l'ignorait encore.

Sa première pensée fût de se jeter dans la mer afin de retrouver sa douce maman au plus tôt. Mais un bras invisible la retint, et elle sentie alors en elle, sur elle, partout autour d'elle, comme une caresse de vent sur sa joue l'implorant de n'en rien faire. Lise ne pouvait y croire. Serai-ce sa mère qui était restée à ses côtés? Alors, comme pour répondre à ses questions muettes, une voix se fit entendre à l'intérieur de la tête de la jeune fille. Sa joie fût à ce moment aussi grande que sa peine, et un faible sourire vint éclairer son visage à présent ravagé par la douleur et l'angoisse d'avoir perdu l'être le plus cher à son coeur. Cette voix lui disait : "N'aies aucunes craintes ma douce enfant, je suis ta mère et je resterai présente à tes côtés jusqu'à ce que tu n'est plus besoin de moi pour veiller sur toi." Ainsi parla sa mère, et ainsi fût fait. La jeune fille, encore dévastée par la mort de sa mère, n'eût d'autres choix que de rentrer chez elle en bus avec le peu d'argent qui lui restait. De retour chez elle, elle se jeta sur son lit et pleura toutes les larmes de son corps, et c'est comme si le sang de sa défunte mère ne cesser de couler, couler, couler telle une nouvelle mer de sang. Ses larmes de sang, la jeune fille n'eût pas le courage de les regarder en face et elle se laissa aller sans le savoir, dans les bras de sa mère qui ne cesser de la bercer doucement, comme un bébé qui n'arrêterai pas de geindre dans la nuit noire. Alors, doucement, elle se releva, et comme poussée par un courant d'air magique chercha son journal intime dans son armoire, l'ouvrit et écrit ceci: " Cher journal, tu ne devineras jamais ce qu'il c'est passé aujourd'hui. Une bien triste, funèbre et macabre nouvelle que je vais t'annoncer là. Ma douce et tendre maman vient de mourir, avalée par les flots de la mer en furie. Mais qu'ais-je fait au ciel pour mériter ça? Que va devenir ma vie maintenant? Que vais-je faire? Je sens bien que maman est là, quelque part à me surveiller et à vouloir me rassurer, mais ce n'est pas la même chose que lorsqu'elle était là. Je n'en peux plus de vivre. Je voudrais bien mourir pour la rejoindre, mais j'ai trop peur de la blesser d'une quelquonque façons. Je suis tout simplement en train de mourir de l'intérieur, de me dessécher, que dis-je de disparaître dans un gouffre sans fonds, et de tomber, tomber, sans jamais m'arrêter. As-tu déjà connu cette sensation si désagréable, cher journal? En tout cas, sache que je ne sais absolument pas ce que je vais devenir. Ce que va devenir ma vie tout entière. Et c'est cela le plus terrifiant. Ne pas savoir ce que l'on va faire de sa vie, avancer dans des ténèbres dont la lumière est absente. J'en ai marre d'écrire, je n'en peux plus. Excuse-moi cher ami, mais je vais aller me coucher et dormir. Peut-être que demain ca ira mieux. Du moins je l'espère de tout mon coeur. A présent bonne nuit et à bientôt! (Ou pas!)" Sur ces derniers mots, la petite jeune fille alla doucement mais sûrement se coucher pour un sommeil sans rêves et sans repos.

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