Mon univers n’est ni fantastique, ni fantaisiste, ni irréaliste. Il n’y a pas d’animaux fabuleux, ni de personnes avec des pouvoirs magiques. Il n’y a pas de trentenaires désespérées de trouver l’âme sœur ou de séducteurs qui finissent par craquer pour les femmes qui (au début) ne voulaient pas d’eux. Il n’y pas d’adolescent(e)s sur lesquels reposent l’avenir d’un monde dystopique ou magique.

Mon univers n’a pas de lieu prédéfini. Je me retrouve souvent à évoquer une grande ville et sa banlieue. Une atmosphère que je connais bien et dans laquelle j’ai toujours vécu, que ce soit en France ou en Allemagne. Dans ces lieux, parfois – quand j’y pense ou quand quelqu’un me le demande – il neige, il pleut, il y a du brouillard ou du soleil. Les décors sont vagues, brièvement décrits. Le lecteur est libre de s’imaginer où les chosent se passent au final. Car le lieu n’est pas le plus important. 

Mon univers, ce sont mes personnages. Ces derniers n’ont pas de caractéristiques exceptionnelles. Ils ont entre 25 et 30 ans pour la plupart. Ils ont un travail ou étudient, paient un loyer et leurs impôts ou reçoivent des bourses. Ils voient leurs amis, font du sport, pensent à leur avenir, s’engagent dans des associations, se disputent puis se réconcilient avec leur entourage, jouent au jeu vidéo. Ils tombent amoureux, rient, pleurent, sont en colère, taciturnes, heureux, tristes. Parfois ils s’ennuient, parfois au contraire ils ne savent plus où donner de la tête. Parfois ils se font des câlins ou se battent (ou se retiennent de mettre une droite à quelqu’un). Bref, ils ont à peu près la même vie que n’importe quel citoyen lambda de leur génération vivant dans un pays occidental.

Bien sûr, il leur arrive des choses sinon il n’y aurait pas d’histoire. Mais les choses qui leur arrivent pourraient toucher n’importe qui. Il suffit de lire les journaux, de surfer sur internet, de parler avec des gens autour de soi pour s’en rendre compte.

On connait sûrement tous, de près ou de loin, ce mec qui a eu la chance de trouver la femme de sa vie relativement tôt. On a entendu parler de cette fille vice-présidente d’une association aidant des jeunes en difficultés. Ou alors de cette mère de famille qui est fière de la réussite de son fils après avoir galéré avec son mari dans une société où la discrimination et le réseautage sont légion.      

Ce qui caractérise les personnages de mon univers au final, ce sont leurs histoires personnelles. Certains ont un passé lourd, d’autres ont eu une vie relativement facile jusqu’ici mais finissent par se heurter à un mur car rien n’est parfait (… « Shit happens »…). Des drames peuvent arriver, certains en réchappent, d’autres ne s’en sortent pas. Dans tous les cas, ceux qui restent finissent tous par « grandir » et aller de l’avant.

Mon univers, c’est tout simplement le monde réel. C’est vous. C’est moi.