28.

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- Encore ! Une nouvelle charge !

- On ne peut pas Mme la Présidente. La cage doit aussi être alimentée et le catalyseur doit se recharger.

- Merde !

La Présidente cogne le mur, faisant tressaillir le responsable, qui s’efforce de ne rien laisser paraître. Sa patronne n’est pas connue pour être spécialement tendre avec l’expression de ses sentiments, comme ceux des autres. Il pianote sur son clavier, les yeux rivés sur son vieil écran plasma.

- 30 secondes avant la prochaine décharge, mais ça ne l’arrêtera pas.

- Si au moins, ça pouvait lui enlever son sourire. Accélérez.

- C’est impossible…

- J’ai dit, accélérez !

Tout chose, le responsable sursaute quand la main quasi vrombissante de la Présidente vient claquer le bureau de contrôle de la capsule.

- Madame la Présidente ! Sauf votre respect, ne faites pas ça. Nous n’avons quasiment plus aucun contrôle sur lui. Détruire le seul élément qui le retient encore n’est pas…

- Je sais très bien ! Injectez-lui tout ce que vous avez de sédatif et de morphine, puis tirez.

Le responsable hoche compulsivement la tête. Inutile de rappeler qu’ils ont déjà épuisé leurs réserves de tranquillisant ou que les plusieurs milliards de volt que cette… chose a encaissé, l’ont seulement fait sourire. Tout ce qu’ils peuvent faire à présent ne fait que retarder l’inévitable. Pourtant, ses doigts gourds pianotent sur le pavé numérique, essuyant la sueur dégoulinant de son visage depuis ses cheveux collants, de ses mains moites toutes les dix secondes. Il n’a pas signé pour ça.

La Présidente fait le tour de la capsule, suivi du regard de son cobaye. Ouroboros. Elle avait payé cher pour mettre la main sur lui. En hommes comme en crypto. Un très bon investissement pour marquer le renouveau du monde. Pourquoi maintenant ? C’est trop tôt. Un siècle, Il avait dit un siècle. Ils le lui avaient certifié.

Son visage s’approche du vitrage blindé, conçu à partir du plasma d’un de leur SuperZ. Indestructible donc. Pourtant, elle discerne des microfissures se multiplier sur la surface. Simultanément, elle croise l’éclat de son œil et la voix revient se répercuter dans son crâne. Un hurlement, un rire, un trait d’esprit, impossible de savoir. C’est insupportable !

- Maintenant, grillez-moi ce truc ! crie-t-elle, rejetant sa tête en arrière.

- B… Bien, madame.

Pour la troisième fois de la soirée, il abaisse la manette.



Un bon kilomètre plus haut, un peu à l’Est, la pointe du Donjon s’illumine. Le tonnerre gronde, déchire sa fragile arche nuageuse d’éclairs violacés qui viennent frapper le paratonnerre et glisser le long de l’imposante tige en carboradium pour se stocker sur le sol catalyseur.

Malgré la mêlée confuse et les tirs nourris, Martha ne peut s’empêcher de lever la tête.

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! jure-t-elle en esquivant un long épieu de métal.

Celui-ce va perforer une berline déglinguée, jusqu’alors à peu près épargnée par la fureur de l’affrontement. Berline soudain décollée du sol et envoyée droit sur Martha. Elle se jette au sol. L’engin frôle son dos pour aller s’écraser contre un des derniers orgues de Staline encore fonctionnel. L’explosion projette plusieurs combattants au sol.

Martha n’en a cure. Fermant les yeux, elle lève son arme et tire une nouvelle rafale en direction de Psy. Elle le rate à deux mètres et jure.

- Elrin ! Envoie c’tte saleté de télépathe bouffer du béton !

- Je fais ce que je peux, marmonne son second lors d’un passage éclair.

Il ramasse des pièces de titane et les balance vers le SuperZ qui les fait valdinguer aux alentours d’un mouvement d’index.

- C’est trop facile, chantonne-t-il en zigzagant dans les airs. Même un aveugle peut vous voir venir et je sais de quoi je parle.

- La ferme ! s’exclament en chœur Martha et Elrin, le faisant pouffer.

Une nouvelle vibration secoue la Tour. Plus courte que la précédente, moins puissante aussi, quoique toujours terrifiante. Puis la foudre revient sceller le champs de bataille, s’abattant sur tous ceux qui ont le malheur de vouloir filer ou simplement trouver un abri en-dehors des ruines du parking.

- Encore ce truc !

- Ah la cage ! Quelle invention magnifique, claironne Psy envoyant une brassée de béton balayer la zone. Vous auriez dû savoir à quoi vous en tenir avant de débarquer ici.

Martha grommelle et fait parler la cuisson, obligeant le SuperZ à prendre de la distance. Elle se tourne vers Elrin, clairement en rogne.

- Si cette bande de fous furieux ne se bougent pas pour faire leur magouille, je donne l’assaut pour charger cette foutue Tour. Il y aura bien un de nous deux qui parviendra à l’intérieur. Que foutent les équipes dormantes ?

- Elles sont en train de poser les charge. Les frères Marwin se dirigent vers le toit.

- Ces deux crétins… Qu’ils se magnent. Cette saloperie est en train de nous mettre en pièces !

- Aie confiance, dit doucement Elrin. En eux, en moi, comme en Imo et les autres.

- Mouais… J’attends encore cinq minutes grand max et si rien ne s’améliore, on charge.

Elrin secoue la tête. Affirmation ou négation, peu importe, il n’a pas foncièrement son mot à dire. Prenant son élan, il retourne au front.

Fin de l'itinéraire "Eriko & Imo".

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