Chapitre 1: Bouleversement.

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Il s'agissait d'un paisible village où les habitants vivaient dans la joie et la bonne humeur. Personne n'aurait pu prévoir les événements qui allaient frapper ce lieu. Cet endroit, auparavant appelé Mervhope, était si paisible. Les villageois et villageoises s'entendaient à merveille. Tout le monde connaissait tout le monde. Il y avait un maire qui gouvernait ses terres: John Bernard. Il était petit et trapus. Ses cheveux grisonnants étaient parsemés de quelques mèches blanches. Sur son visage rond et rosé, on pouvait y voir une importante moustache fournie et d'un magnifique noir de jais. Ses yeux d'un bleu perle étaient incroyables: on avait cette impression qu'il pouvait voir notre âme. On ne connaissait personne qui n'aimait pas cet homme. Il était très respecté et personne n'aurait voulu lui faire du mal.

Du moins, jusqu'à ce fameux jour que le peuple a surnommé «Catastrophe».
John s'était rendu dans une forêt afin de discuter avec la sorcière. Leur réunion eut lieu à la tombée du jour, rendant ce moment lugubre. Celle-ci lui avait donné une potion, lui assurant que quelque chose de terrible allait arriver. Il était reparti seul, amusé par les propos tenus par la vieille femme. Cette dernière lui avait dis d'une voix grave et rocailleuse.

— J'ai parlé avec Élise, la voyante du village. Elle m'a dis qu'elle craignait l'avenir. Moi-même je sens que quelque chose de dramatique va s'abattre sur Mervhope.

— Que veux-tu qui puisse arriver de terrible à ce village, Mathilda?, s'était esclaffé le maire.

— Prend cette potion, John. Elle peut sauver une vie. On ne sait jamais. Je vais en donner au restant du village bientôt. Il faut que j'ai le temps d'en préparer tout un chaudron.

— Fais donc, fais donc!, soupira-t-il, blasé.


Il était ainsi reparti avec cette fameuse potion. Il marchait le long du chemin qui menait au village. La nuit commençait à tomber. Malgré le fait qu'il se sentait en sécurité car, après tout, que pouvait-il se passer à Mervhope, les paroles de la sorcière lui restait dans la tête.

— Et si celle-ci disait vraie?


Il se maudissait d'avoir accepté ce rendez-vous. A cause de cette femme, son esprit carburait. Il était rempli de doutes et son incompréhension montait au fil du temps. Tout à un coup, une branche craqua. Il ralentit sa marche, hésitant. Était-ce donc un animal? Sans doute. Sa main descendit jusqu'à la poche où se trouvait la fameuse potion. Il avala énormément d'air afin de se donner du courage. Il était le maire du village, voyons. Il se devait d'être brave. Ce n'était pas une rumeur farfelue qui allait l'effrayer. A peine s'était-il dit qu'un buisson bougea. John secoua la tête, essayant vainement de se raisonner. Il n'y avait pas de danger à Mervhope. Il devait apprendre à maîtriser ses peurs. Le karma devait bien se moquer de lui. A chaque fois qu'il se répétait cette phrase, le craquement devenait de plus en plus sourd jusqu'à ce moment. Une énorme bête surgit du buisson et bondit sur John qui esquiva la première attaque. Il se retourna et courut à vive allure, souhaitant par-dessus tout ne pas finir en repas. Il cria, la peur le rendant fou.

— Va-t-en! Je puis t'assurer que j'ai très mauvais goût! Tu vas avoir une indigestion terrible!

L'animal semblait bien s'en moquer et rattrapait John avec aisance. Il sauta par-dessus l'homme et campa sur ses pattes. Les crocs sortis, la bave coulant le long du museau de la bête, il n'avait aucune échappatoire pour le maire de Mervhope autre que la mort.

Le jour se levait lentement sur le village. Les villageois ouvraient leur fenêtre et se saluaient leurs voisins, puis s'insultaient une fois que ceux-ci tournaient le dos. Un jour comme les autres, du moins, seulement en apparence. La sorcière, qui était une personne recluse du village, arriva en boitant et en gesticulant. Le chasseur, qui habitait à la bordure de la forêt, la vit. Il prit son fusil et s'approcha d'elle d'un pas menaçant.

— Qu'as-tu donc, vieille femme, à brailler ainsi d'aussi bon matin?

— Le maire est mort! Le maire est mort, répéta-t-elle une seconde fois, la voix brisée par la tristesse. — Que dis-tu?, s'effraya l'homme. Cela est impossible voyons! Encore une de tes sornettes, sorcière. — J'ai vu son corps parfaitement immobile. Aucune marque de blessure si ce n'est une morsure au cou. J'ai essayé de chercher la présence de son pouls mais en vain.


Le chasseur fixa la sorcière dura un long moment. Il poussa un profond soupir et lui demanda.

— Son corps, est-il à la vue de tous?

— Non, je l'ai trouvé dans une grotte, lui répondit aussitôt la sorcière, étonnée de cette question.

— Bien. N'alertons pas en vain le village. Nous allons le laisser là le temps d'éclaircir cette situation. — En es-tu sûr, Paul?, sembla hésiter Mathilda. Ne devrions-nous pas en parler à Élise, la voyante?

— Je lui parlerai. Tu peux retourner chez toi, sorcière. Nous verrons quelle sera sa décision.


Mathilda hocha la tête et repartit d'un pas boitant jusqu'à la forêt. Paul se frotta les cheveux et poussa un long soupir. Il ne savait pas quoi faire. Le village n'était pas habitué à ce genre d’événements. Il haussa les épaules puis décida de rendre visite à l'antre de la voyante avec guère de motivation, il détestait cette jeune femme,ayant des airs un peu extravageants.

Mervhope allait ainsi connaître un tournant majeur dans son histoire.

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