Chapitre 6 (2/3)

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Une femme aux longs cheveux gris et au visage parcheminé s’avança vers la compagnie.

-Je suis la matriarche de cette communauté, et au nom de tous je vous remercie d’avoir accepté notre requête. Dit-elle sur un ton solennel, mais avec une voix quelque peu enrouée.

-Nous sommes là pour vous aider madame, vos concitoyens et vous-même. Répondit l’Amazone en inclinant brièvement la tête.

Les six aventuriers de rang obsidienne et acier furent invités par la matriarche à entrer dans le plus grand bâtiment de la ville. Une construction de la taille d’une grange, mais dont la fonction devait être celle d’une salle de fêtes et de réunions. Oull qui jusqu’ici avait survolé la route en haute altitude, descendit en piqué avant de se poser sur la toiture en rondins de la salle. Le rapace tourna sa tête vers les arbres à la ramure noire, et se mit à scruter l’obscurité de ses grands yeux luisants, telle une gargouille vivante. Le grand-duc poussa un hululement, ce que son maître savait être un signal d’inquiétude.

- Les choses vont devenir très intéressantes ici gamin. Dit alors Sable dont la silhouette vaporeuse flottait tout prêt.

Le jeune homme ne répondit pas, cela n’était pas utile, le Djinn et Oull avaient raison : quelque chose de malsain guettait dans les ombres des bois.

La compagnie d’aventuriers prit place autour d’une grande table ronde en pin massif, tandis que la matriarche étendait une immense carte des environs en cuir.

-Ne perdons pas de temps, dit la vieille femme, nous pouvons d’ores et déjà vous indiquer où les disparitions ont eu lieu. Depuis l’attaque sur le village, nous n’envoyons plus personne dans la forêt de jour comme de nuit.

Le Guerrier du Désert et ses camarades écoutèrent attentivement la matriarche. D’après ses dires, les disparitions avaient eu lieu dans la périphérie du marécage, situé au sud des bois. Les agresseurs du petit village semblaient s'y terrer. La nuit, des lueurs de feux de camp illuminaient la végétation fangeuse du marais, visible depuis le village lorsque les brumes nocturnes emplissaient la forêt, véhiculant ainsi la lumière. La Paladin prit alors la parole :

-Dite nous en plus sur ces événements nocturnes. Dit la jeune femme.

Son visage était figé en un masque de sévérité, si les villageois furent quelque peu intimidés par l’attitude la Guerrière sacrée, ses camarades n’étaient guère surpris. Nul besoin d’être un expert en théologie, pour deviner que ce qui se tramait dans ce sinistre marécage avait tout d’une cérémonie démoniaque. Pour la Paladin cela incarnait la pire des choses que l’on pouvait trouver en ce bas monde. Bien qu’hésitante, la matriarche s’efforça de faire un compte rendu exhaustif des différents évènements nocturnes. Les tam-tams commençaient à résonner dès le crépuscule, puis venait le grand feu de joie et les hurlements monstrueux. Dans la forêt, les bûcherons avaient pu voir des gobelins mais aussi des silhouettes de taille humaine encapuchonnées. Le plus inquiétant était encore à venir, un petit garçon à la tignasse écarlate se leva et dit d’une voix tremblante :

-Il y a aussi le grand monstre volant, il a coupé mon frère en deux !

Tous les regards se tournèrent vers lui. Le pauvre enfant fondit en larmes aussitôt après avoir fini de parler.

-Calme toi mon chéri ! S’écria une femme qui devait être sa mère avant de l’enlacer.

Le Guerrier du Désert reporta son attention sur la matriarche :

-De quoi parle-t-il exactement ? Demanda-t-il, intrigué.

La vieille femme pâlit, des gouttes de sueurs perlèrent sur son front.

-Un peu moins d’un jour après avoir envoyé notre requête, il s’est passé quelque chose. Il était très tôt, l’aube venait tout juste de se lever. Quatre hommes et le petit récoltait du bois mort de et de l’eau, et c’est alors que nous avons entendu un hurlement strident que nous n’avions jamais entendu, même durant la nuit.

Suant à grosses goûtes, la matriarche rempli d’eau un gobelet de cuir et l’avala d’une traite avant de reprendre :

-Les vigiles et chasseur du villages ont juste eu le temps de voir une immense silhouette s’envoler vers la forêt. En arrivant prêt du puis, nous avons découvert nos amis éviscéré et ce pauvre enfant couvert de sang. Aucun de nos pisteur n’a pu identifier la créature, pour nous c’est sans aucun doute un monstre.

Les six comparse échangèrent un regard et quelques messes basses, puis l’Amazone dit :

-Montrez nous le lieu de l’attaque et là où les disparition ont eu lieu, il nous faut en savoir plus avant de passer à l’action.

-Suivez-moi. Répondit la vieille femme.

La Matriarche quitta alors la salle de réunion et guida la compagnie vers le sud-est de la bourgade. Une petite troupe de curieux les suivirent de prêt. Le Guerrier du Désert joignit ses mains devant sa bouche et imita le hululent du hibou, son interprétation fut d’une authenticité saisissante pour ses camarades et les villageois. Bien que l’utilité de cette action leur échappât, elle était en vérité d’un intérêt capital : le Sabre des Dunes venait d’ordonner à Oull de tenir sa position mais surtout de garder un œil sur la terre et dans les airs. De tous les membres de la compagnie, seul la Forestière Elfe avait réellement saisi le lien profond qui liait le Guerrier du Désert et le hibou Grand-duc, les elfes avaient une compréhension de la nature bien plus intime que les autres peuple.

-Tu lui as dit de faire quoi exactement ? Demande-t-elle.

Le Sabre des Dunes mit quelques secondes avant de réaliser ce que sa coéquipière voulait dire. Il n’avait encore jamais eu à s’expliquer à ce sujet, d’habitude on lui demandait plutôt pourquoi il faisait ce bruit. Finalement il répondit :

-Simplement de monter la garde, l’obscurité de cette forêt ne me plaît pas.

-Je ne te contredirais pas. Répondit l’Elfe en jetant un regard inquiet vers les frondaison ténébreuse.

Les aventuriers arrivèrent finalement près du puits, le Guerrier du Désert ne put s’empêcher de remarquer les immenses tâches de sang séchées qui couvraient les pierres du puits et les troncs d’arbres. Certains villageois n’osèrent pas approcher, horrifié aussi bien par le sang coagulé que par l’aura macabre du lieu.

L’équipe se déploya, recherchant le moindre indice relatif qui pourrait leur indiquer à quoi ils avaient affaire. La Forestière et le Guerrier du Désert furent les plus efficaces, ou les plus chanceux :

-J’ai trouvé quelque chose, cria l’Elfe.

Tous, excepté le Sabre des Dunes, s’approchèrent, et tous virent une immense empreinte similaire à celle d’un oiseau. Les pattes de la créature devaient largement faire le double d’un pied humain.

-Au moins nous savons que notre proie à une morphologie de volatil. Dit le Nain Berserker d’un air mécontent.

-Je pense pouvoir aider à déterminer de quel oiseau il est tiré, dit l’Épéiste qui était encore accroupi près du puit.

Le Guerrier du Désert se redressa avant de se retourner vers ses camarades, dans ses mains reposait une immense plume d’une couleur fauve à sa base mais à l’extrémité vert foncé.

-Ça vous dit quelque chose ? Demanda le jeune homme aux membres de sa compagnie.

Le Mage s’approcha et saisi l’étrange plume.

-J’ai peur de le savoir, dit le Drow la mine sombre. Il faut que nous établissions un bon plan d’action, ajouta-t-il en se retournant, on va avoir du travail.

***

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