Ch 1 (1/3)

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Les trois gobelins avaient encerclé le guerrier, l’un avait une dague, un autre un gourdin et enfin le dernier tenait une lance. Le jeune épéiste du désert tenait fermement son cimeterre à deux mains, en essayant de ne pas trembler.

Et d’un coup, tout s’enchaîna très vite : le premier gobelin porta un coup avec son poignard, le guerrier lui faucha le bras d’un coup de sabre avant de lui trancher la gorge. Les deux ennemis restant se jetèrent ensemble sur l’épéiste, celui armé d’un gourdin tenta de lui briser le genou droit tandis que son congénère essaya de lui transpercer la cuisse gauche. Les deux nabots à la peau verdâtre pensaient que cette attaque coordonnée clouerait le guerrier au sol, et qu’une fois au sol ils n’auraient plus eu qu’à le déchiqueter vivant.

Cette stratégie, fut la preuve que malgré leur apparence les gobelins étaient capable d’intelligence, mais elle en démontra également la limite. En effet, le guerrier se déroba aux yeux de ses assaillants d’un pas de côté rapide, et se retrouva dans le dos du gobelin au gourdin. Avant même que le petit monstre vert ne le réalise, le guerrier du désert l’avait décapité.

L’épéiste ne s’arrêta pas, il effectua un nouveau pas digne d’un danseur et se rapprocha du gobelin au javelot en un éclair. Le monstre tenta de le transpercer, mais le guerrier plaqua la plante de sa botte sur la hampe de son arme et appuya dessus d’un coup sec. Déséquilibré, le gobelin s’étala sur le sol, le guerrier du désert n’hésita pas et le transperça de son sabre, le clouant sur place.

L’épéiste épuisé, poussa un profond soupir de soulagement, avant de s’appuyer sur son arme toujours fichée dans le dos de la créature verte. Mais c’est alors qu’il entendit un bruit de pas lourds derrière lui, il se retourna juste avant d’être percuté par une massue large comme un tronc d’arbre. Une côte…deux côtes se brisèrent sous le choc, avant que le guerrier n’aille s’écraser contre un arbre.

En face du guerrier se dressait à présent un énorme gobelin haut de presque deux mètres, armé d’une massue en bois cerclée de métal. Le colosse contempla les dépouilles de ses camarades, une lueur haineuse enflamma son regard. En rugissant il se jeta droit sur le guerrier impuissant et désarmé.

Le jeune homme se réveilla en sursaut, il était en sueur, la respiration haletante. Il n’était plus dans la forêt, à présent il était assis dans un chariot qui cahotait sur une route de campagne. Le chariot était bâché, le guerrier y était allongé, entouré d’une multitude de sacs et caisses de marchandises venant droit des déserts d’orient. Sa tête était callée contre un sac sûrement rempli d’épices.

Le guerrier du désert se redressa en s’étirant gaiement, avant de se masser les tempes et les yeux endoloris par son réveil brutal. Il avait encore fait ce cauchemar, ou plutôt s’était-il une fois de plus remémoré sa mésaventure avec des gobelins.

Le jeune homme venait des déserts de l’est, là où le sable remplace la terre et l’eau est si rare qu’il faut l’économiser précieusement. C’est aussi là-bas que vivaient des clans de guerriers et de pillards féroces qu’on appelait « Fils des sables », « Diables des dunes » etc… L’épéiste venait d’un clan appelé Le Lion du Soleil, dont les membres en plus d’être de féroces guerriers, étaient également des marchands réputés pour amener leur marchandise jusque dans les capitales de pays éloignés.

C’est justement durant un voyage de commerce, vers la capitale d’un royaume de l’ouest, que l’épéiste avait été attaqué par des gobelins. Il n’avait dû son salut qu’à l’intervention providentielle d’un aventurier qui traquait les petits démons dans les environs. Grâce à lui, l’épéiste avait pu quitter la forêt et rentrer chez lui sain et sauf.

L’appel de son oncle qui conduisait le chariot, tira le jeune homme des brumes du réveil :

 « Hé Fiston ! On arrive à la ville frontalière.

L’oncle de l’épéiste, un homme à la barbe noire broussailleuse et à la carrure d’armoire à glace, avait appelé son neveu de sa voix bourrue.

 -Vraiment ?

Le guerrier du désert se leva pour voir la destination tant attendue de la caravane marchande. Au bout de la route se dressait la ville frontalière occidentale du royaume dont la guilde d’aventuriers était réputée. En effet de nombreux membres de la guilde étaient du rang Argent, soit le plus haut niveau pour des aventuriers indépendants.

 -Ta destination, c’est bien la guilde de cette ville, cher neveu ?

Le jeune homme répondit d’un simple signe de tête.

L’épéiste était effectivement venu dans cette ville pour s’y installer et s’y enregistrer en tant qu’aventurier. Son oncle et les marchands de son clan avaient acheté un bâtiment il y a 2 ans. Ils l’avaient rénové et transformé en une sorte d’auberge d’étape pour leur clan. C’est dans cette auberge que l’épéiste allait s’installer en tant qu’aventurier, cela avait réglé la question du logement et du loyer une fois installé en ville.

Le guerrier du désert retourna à l’arrière du chariot, et rassembla ses affaires. Dans une cage juste à côté de lui un petit cri se fit entendre et l’épéiste vit deux yeux jaunes familiers le scruter.

 -Tu es réveillé mon beau ? Demanda-t-il en retirant le voile qui couvrait la cage.

À l’intérieur se trouvait Oull, son hibou grand-duc au plumage et aux yeux brillants. C’était le plus fidèle compagnon de l’épéiste depuis son enfance, il aurait donc été impensable qu’il ne l’emmène pas avec lui.

Dix minutes plus tard la caravane entra en ville, avant de s’arrêter à l’auberge du clan. L’épéiste aida son oncle à décharger ses marchandises, puis rassembla ses effets personnels, ainsi que son hibou et les monta dans la chambre qu’on lui avait attribué.

La pièce en question avait pour seuls meubles, une table, une armoire et un futon. Le guerrier ne s’embarrassa pas de la simplicité du mobilier, il avait vécu dans moins confortable que ça.

Il commença par libérer son ami à plumes de sa cage en osier. Très heureux d’être enfin libre de ses mouvements le rapace battit joyeusement des ailes, il s’envola pour aller de percher sur l’armoire. Percevant la frustration de son camarade, l’épéiste lui dit :

 -Ne t’en fais pas camarade, tu pourras bientôt sortir te dégourdir les ailes. Laisse-moi juste ranger  mes affaires et préparer mon matériel. »

L’épéiste joignit le geste à la parole et déballa ses affaires, avant de les ranger dans l’armoire et la commode de la chambre. Cette première partie de ses bagages était composée de vêtements, la seconde constituait l’équipement d’aventurier de l’épéiste.

Son armure se composait d’une cotte de mailles, et d’un pourpoint en cuir pour le torse. Complété par deux paires de protections en cuir, pour les avants bras et les jambes, renforcé avec des pièces de métal. Et enfin un casque en acier protégeant tout le crâne, enroulé dans un turban de couleur rouge sombre.

Les armes de l’épéiste se résumaient à un cimeterre, un arc et une arme de jet en acier appelé katar. Cette arme, qui se lançait comme un boomerang, avait des lames incurvées, faisant penser aux hélices d’un moulin.

L’arc était de taille moyenne, et était composé de deux courbes au lieu d’une seule. Le cimeterre quant à lui était forgé en acier de damas, et son tranchant était recouvert d’étranges gravures.

Le guerrier vérifia tout cela une dernière fois, puis il enfila son armure, attacha son sabre dans le dos et glissa son katar dans un étui à sa ceinture. Il laissa son arc et ses flèches sur place, décidant de ne les prendre qu’en cas de réelle nécessité. Enfin prêt, l’épéiste appela son hibou qui vint se percher sur son épaule et quitta l’auberge pour se diriger vers le bâtiment de la guilde.


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