Amoureux

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Couché sur la toiture, le regard perdu dans le ciel, il observait les étoiles. La pollution lumineuse en volait une grande partie, mais à force de rester ici, ses yeux s’habituaient et en relevaient davantage. Il aimait ça. Il se sentait à la fois tout petit et insignifiant mais également comme faisant partie d’un tout et en ce moment, c’était vraiment ce dont il avait besoin.

A côté de lui, le velux s’inclina un peu plus encore, laissant entrevoir le visage de son petit-ami, Medhi. Visiblement Cassy, sa colocataire l’avait laissé entrer. Ou alors, elle avait simplement oublié de fermer la porte encore une fois. Il cligna des yeux pour tenter de s’habituer à la lumière et offrit un sourire tendre à son ami.

- Coucou toi.

Medhi hésita un instant, puis passa simplement ses bras par l’ouverture, s’y accoudant avant de demander :

- Ça ne te dirais pas de rentrer ?
- Non. Je vais encore regarder les étoiles.
- Ok…

Il hésita un instant avec de demander doucement.

- Owen ?

Les étoiles étaient magnifiques. Parfaites.

- Owen ? répéta son ami doucement.
- Quoi ?
- … tu veux bien rentrer ?
- Non. Je veux faire l’amour. Ici.

Medhi glapit devant l’affirmation tranquille. Faire l’amour sur le toit ? Il observa les tuiles fines qu’il briserait sans doute en marchant dessus et la pente sévère qui le menacerait de faire une chute mortelle.

- Là ?
- Oui, sous les étoiles.
- Sur un toit.

Owen éclata d’un rire triste tout en passant ses mains sur son visage trop fin. Oui, sur un toit. Leur première fois, dans le noir le plus total et sur le toit. Medhi n’arrivait pas à sortir restant fermement accroché au velux mais lui, il n’arriverait pas à rentrer. Ils étaient dans une impasse. Ils étaient dans une impasse depuis longtemps déjà. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues et même la vue si douce de la lune ne parvint pas à le calmer.

Le bruit qu’il entendit lui fit tourner la tête, Medhi était en train de grimper à son tour, de là où il était, il ne pouvait pas voir ses mains tremblantes, mais ses yeux écarquillés exprimaient déjà bien assez son angoisse. Il rampa le long du toit jusqu’à attraper son bras, se couchant tout contre lui, le cœur battant la chamade.

- Sur un toit… Ok. Ce n’est pas si bizarre… se murmurait-il à lui-même.

Owen se reprit à rire. Si, c’était bizarre. Très bizarre même. Que cet homme l’aime, ça aussi c’était bizarre. Qu’il accepte de se plier à ce genre de chose juste pour lui, c’était très bizarre. Comme s’il devinait ses pensées, Medhi l’attira dans une douce étreinte et embrassa ses lèvres avec tendresse.

- C’est ok pour moi. Si ça t’aide, ça me va d’accord ?
- D’accord…
- Est-ce que… je peux… ?
- Oui.

Ce n’était qu’un murmure et Owen ferma résolument les yeux, refusant de voir les mains de l’homme qu’il aimait toucher ce corps étrange qui avait simplement mal poussé et qu’il tentait, en vain, de corriger. Medhi le surprit en lui caressant juste le visage, puis le cou, comme pour le rassurer. Il finit néanmoins par descendre le long de ses bras pour revenir vers ce ventre traitre. Y faire naître des abdominaux convainquant lui prenait beaucoup de temps et son ami en dessina chaque bosse du bout des doigts. Il effleura son nombril et remonta le long de ses côtes, le chatouillant involontairement.

C’était par-là que ça se corsait et sans même le vouloir, il s’agrippa à son bras curieux, caché sous son pull trop lâche pour l’immobiliser. Tout contre lui, Medhi continua simplement à l’embrasser, jusqu’à le faire frissonner d’envies.

- Tout va bien… Tu ne risques rien avec moi.

Il attendit qu’Owen le lâche pour reprendre son exploration tranquille, assez rapidement, il sentit l’aspérité droite de la cicatrice. Il ne s’y attarda pas, sachant qu’elle pouvait le complexer et il monta, explorant ce torse plat, à peine bombé par les muscles saillants. Il caressa doucement ses tétons, sans trop s’y attarder, glissant sur les poils épais qui les entouraient. Tranquillement, il lui murmura à l’oreille :

- Tu es magnifique.

Puis il ajouta crument un : « J’ai envie de te sucer. » qui fit rougir Owen, surprit.

- Tu ferais ça ?
- Quoi ?
- Me sucer ?
- Bien-sûr.
- Mais…
- Mais rien. Je t’aime et moi ton corps, je l’aime aussi.

Owen hésita un moment, le cœur battant la chamade, concentré sur les douces caresses sur sa peau. Puis il murmura :

- Ok.
- Ok ?
- Oui, ok… je crois… Je crois que j’aimerai assez ça.
- D’accord.

Medhi l’embrassa à nouveau le câlinant tranquillement puis, tout doucement, il rampa pour descendre un peu plus bas sur la toiture en frissonnant à l’idée de glisser et de tomber. Ce n’était pas si haut que ça mais quand même assez pour se rompre le cou. Il secoua de la tête se promettant de trouver une manière pour que la prochaine fois Owen se sente assez à l’aise pour recommencer ailleurs que sur ce foutu toit !

Il embrassa son ventre, se frotta contre ses abdominaux -trop sexys-, et descendit tranquillement jusqu’à son jean. Il commença simplement par caresser ses jambes, à travers le tissu, puis dans un second temps il défit le bouton. Presque aussitôt, les mains de son compagnon l’attrapèrent pour l’immobiliser. Owen tremblait comme une feuille. Doucement, Medhi embrassa la peau de son bas-ventre, au-dessus de la ligne de son pantalon. Il prit le temps d’apprivoiser son compagnon et dès qu’il se détendit, il baissa lentement son pantalon. Presque aussitôt, Owen détourna le visage, mal à l’aise au possible. Medhi ne fit pas le moindre commentaire sachant à quel point le sujet pouvait être sensible. C’était pour éviter qu’il voit ça qu’Owen refusait qu’ils fassent l’amour. Tranquillement, il retourna embrasser son ventre et ses hanches, tout en caressant ses cuisses.

Dans le noir, il était difficile de distinguer quoique ce soit de précis, mais il fit néanmoins attention à ne pas donner l’impression de le fixer et il finit par demander, entre deux bisous tendres :

- Est-ce que je peux te sucer alors ?

Owen agita la tête, puis acquiesça à voix haute, acceptant pleinement le contact malgré le malaise ressenti. Il accrocha ses doigts dans les cheveux noirs de son partenaire pour pouvoir l’extirper s’il n’arrivait plus à gérer. Medhi avança tranquillement, sans se presser, sans se jeter dessus. Il le manipula tendrement pour le dévoiler plus complètement et doucement, il posa un premier baiser sur la chaire chaude. La réaction d’Owen ne se fit pas attendre, foudroyé par une vague de sensation intense. Son micro-pénis était un sujet excessivement honteux pour lui, mais les baisers tendres et la fellation douce lui fit rapidement oublier le problème. Son corps se tendait et se tordait pour obtenir plus. Les doigts de son amant continuaient à le caresser s’insinuant à l’intérieur de ses cuisses pour effleurer à son tour son entre-jambe, le tendant presque immédiatement.

- Non !

Aussitôt, Medhi s’arrêta et se redressa un peu au milieu des tuiles, attendant simplement qu’Owen décide de ce qu’il voulait faire.

- Ne… ne met rien, dedans.
- Je voulais te caresser… derrière. Est-ce que ça te va ?
- Oui, oui, derrière, c’est bon. Juste, pas devant.
- Ne t’inquiètes pas. Je sais.

Lui chuchota-t-il avant de baisser la tête et de le reprendre en bouche, le faisant se cambrer sous la sensation étonnante. Owen parvint peu à peu à se perdre dans ses sensations, il poussa sur ses reins pour pénétrer sa bouche et soupira d’aise en sentant un doigt, à peine humide, pénétrer son anus. Son amant le sollicita tant et si bien qu’il ne fut pas long à jouir, remuant les hanches intensément et s’accrocha à ses cheveux avec force.

Il haletait encore, quand Medhi se redressa avec un sourire féroce et s’exclama :

- Et le mieux, c’est qu’on peut recommencer !

Owen poussa un petit cri choqué lorsque la fellation reprit, son pénis n’avait quasiment pas changer ni de taille, ni de forme et sa très légère érection pouvait passer pour invisible. Seulement, le plaisir monta une nouvelle fois et très rapidement, juste en jouant avec son corps, il parvint à le faire jouir une seconde fois, ce ne fut qu’à ce moment-là qu’il consentit à remonter son pantalon pour cacher de nouveau son entrejambe.

Rampant sur le toit, il remonta jusqu’à être au niveau de son visage qu’il embrassa passionnément. Owen glissa sa langue sur la sienne, triste à l’idée qu’il n’y trouverait jamais la moindre semence mais heureux, car le contact avait été tout ce qu’il pouvait rêver. Son amant n’avait pas joui et l’idée de le toucher, de le voir gonfler et de comparer leurs corps l’angoissait terriblement, mais il demanda néanmoins :

- Et toi ?
- Moi ?
- Je… Tu…
- Moi, je dis que la prochaine fois, un lit, ce serait pas mal.

Et Medhi le serra simplement fort contre lui sachant pertinemment qu’il y avait encore un long trajet à faire avant que l’homme qu’il aimait n’accepte son propre corps et qu’il faudrait être patient. Il était prêt à attendre et à l’accompagner.

- J’aimerai te faire plaisir… chuchota Owen.
- D’accord… et bien au programme un lit … et peut-être que tu pourrais…
- Oui ? réclama-t-il, heureux d’entendre les fantasmes de son amant.

Medhi hésita néanmoins, ne sachant pas ce qui pourrait mettre son compagnon mal à l’aise. Mais il finit par soupirer doucement quelques mots.

- J’aimerai que tu me pénètres.
- Oh…
- Ouais…
- Il faudrait… que j’utilises… des trucs.
- Est-ce que ça te plairait ?
- Oui, je crois que oui.

Owen laissa son amant se blottir contre lui et observa les étoiles au-dessus d’eux. Il avait un peu froid à présent mais il était terriblement bien ici. De temps à autre, il se pencha pour embrasser le crâne de son ami. Qu’il pouvait aimer cet homme ! Qu’ils pouvaient s’aimer l’un, l’autre.

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