06.06.1944.Jour J.France. John.S

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La vie ? La mort ? Ces mots n'ont plus de sens pour moi. Nous, jeunes de dix-huits ans qui pensions partir à l'aventure, on s'est bien foulé. Les Allemands étaient prêts, leurs défenses n'ont même pas été touchées par les bombardements. Que pouvions-nous faire avec un simple M1 Garand face à des nids de MG42, de mortiers, canons d'artillerie, quand nous n'avions aucun endroit pour se mettre à couvert ? On croyait voir une souris face à un éléphant, ça en était presque ridicule. Je pensais que les casques militaires M2 nous protégeraient de tout, mais il suffisait de voir les cadavres autour de cette plage pour comprendre qu'avec ou sans casque c'était la mort.

Omaha beach, une plage qu'on traveserait en même pas une heure hein ? Cela fait plus de trois heures que nous sommes là, je n'ose même pas imaginer le nombre de soldats morts sur cette plage. Au moins on peut dire qu’ils ont pu fouler la France, d’autres n'ont pas eu la même chance. Certains sont morts sans même avoir pu sortir des péniches et de l’eau. Trois ans d’entraînement pour mourir juste comme ça. Cette opération est une vaste blague, mais au moins je suis encore vivant.

Le sergent de mon escouade me regarde depuis quelques minutes, il est entrain de crier je crois, mais je n’entends rien du tout, comme si tous les sons de ce champ de bataille étaient devenus des bruits sourds. J’essaie de lui répondre, mais rien ne sort de ma bouche. J’essaie de lui faire un signe, mais c’est comme si mon corps ne me répondait plus. Je vois le sergent tirer une tête triste sans comprendre pourquoi. J’essaie tant bien que mal de faire quelque chose, mais mon corps refuse, POURQUOI ?!

Les soldats passent tous à côté de moi, sans même prêter attention à moi, même pas mes camarades les plus proches. J’aimerai bouger, parler, mais je ne peux rien faire, mon corps ne bouge plus, je ne peux que difficilement bouger mes yeux.. Je crois que j’ai été touché, une drôle de tâche se trouve sur mon torse.. Je commence à voir noir, je veux crier à l’aide, je veux crier ma mère, mais rien ne s’y fait, mon corps me lache..

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