Les origamis sont mes amis. Là, j'ai un doute, mais peu importe.

Je continue à plier ces papiers de couleur. J'ai sorti des feuilles. J'ai récupéré des courriers, des lettres. J'avais lu leurs mots et rien ne m'inspirait. Je voulais leur répondre. Alors j'ai pris un bloc de papier, puis une ramette. Bref j'ai pris du papier dans le tiroir de l'imprimante et sans lui demander la permission.

J'avais envie de répondre mais rien ne venait.

Je me suis frotté les mains et chauffé les doigts. J'ai commencé à corner un bord de feuille. Puis l'autre. Après tout, ils m'avaient écrit, tous ces amis et je ne leur avais rien demandé. Moi avant, j'étais libre de mes mots et de mes pensées. Mais il fallait leur répondre et je n'avais rien commencé.

La poubelle en plastique à mes peids commençait à se remplir d'avion et de bateau de papier plié. Le papier était un ami fidèle et compréhensif. Il acceptait mes erreurs et mon inertie.

J'ai commencé à dessiner et j'ai sorti des crayons de couleur et des feutres.

Il me fallait absolument libérer mon imagination. Les bâtons de bois et les graphites s'étalaient en poudre sur des pages en réprésentant des volutes, des ocelles, étranges amis papillons.

Il me fallait du scotch et de la ficelle. J'ai fais des trous et accrochés chacun de ces amis pliés éphémères sur les murs et le plafond.

D'un seul coup. Toute la pièce s'est remplie.

J'ai ouvert la fenêtre et mes amis de papier se sont mis à danser et virevolter.

J'étais heureux.

Les origamis sont mes amis.