Amélie 4

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Je montai les escaliers à la hâte, une érection engoncée dans un boxer trop serré, puis, discrètement, je passai le premier palier en prenant garde d'éviter les parties du plancher qui craquaient trop. Je montai la seconde rampe, répétai la même opération, et lorsque je fus arrivé devant le rideau de velours noirs, je campai ma position un instant.

De l'autre côté, je n'entendais rien. D'abord. Rien que la mer lointaine et ses lèchements de rivage incessant, ainsi que le doux sifflement du vent. Puis, me concentrant, essayant de faire abstraction des bruits organiques de cette vieille bâtisse et des manifestations extérieures, j'entendis sa respiration. Bruyante. Je reconnaissais ce genre de souffle court, presque hoquetant, ces halètements rythmés accompagnés de froufrous d'étoffes. Elle se doigtait, j'en étais sûr.

Avec d'infinies précautions, j'approchai mon visage de la voilure, et, de l'index, en écartai les deux pans de sorte à entrouvrir une raie voyeuse sur la pièce : elle n'avait pas bougé.

Enfoncée dans le pouf qui me faisait face, les jambes si écartées que sa robe ne cachait désormais plus rien qu'une maigre partie de son buste, elle tenait dans une main un livre dont je n'arrivais pas à discerner le titre et dans l'autre une statuette de bois poli, qu'elle s'enfonçait de manière rythmique dans la chatte. D'ici, je voyais parfaitement la mouille qui luisait sur la circonférence de ses grandes lèvres ainsi que sur le bois du bibelot asiatique.

Quelle chatte elle avait. Des grandes lèvres gonflées d'excitation, fermes, laissant à peine entrevoir la dentelle violette des petites lèvres que le mouvement du dildo improvisé réussissait parfois à faire brièvement s'extraire. La peau brune de son entrejambe rejoignait le cuivre de ses cuisses et se perdait, avant de grimper sur son Mont de Vénus, dans une toison pubienne bien taillée en forme de ticket de métro. Des poils, noirs, dans lesquels j'aurais rêvé d'y glisser des doigts.

Sans vraiment réfléchir et sans quitter mon poste d'observation, méticuleusement, sans faire onduler les rideaux, je libérai mon sexe en déboutonnant mon jeans et en baissant mon boxer sur mes cuisses. Ma bite, déjà gonflée, reposait de tout son poids sur ma main. Je l'imaginai, à la place de ce gode en bois, faire sa place entre ses lèvres intimes, en écarter la chair et s'enduire de son miel. Je l'imaginais gonfler dans sa chaleur, tandis qu'à mon oreille elle me soufflait ses expirations bruyantes. J'imaginais ses fesses fermes, lorsqu'elle sera à quatre pattes devant moi, à me supplier d'y rester, plus profond, plus profond ! Puis, elle, sur moi. Ses mains appuyant sur les miennes si bien que je ne pouvais guère plus bouger, mon sexe enrobé de sa chair, et son bassin allant et venant en frottant son clitoris contre mon pubis, jusqu'à l'orgasme beuglant.

Je faillis jouir, en continuant de l'observer, en l'imaginant surtout, mais une sonnerie de téléphone me fit sursauter. Les rideaux s'entrouvrirent sur moi, à moitié à poil, la bite en main. Elle fût également surprise et retira le gode de sa chatte, tout en se relevant comme si elle eût été montée sur des ressorts.

Je disparus, tentant ridiculeusement de remonter mon froc, dépité, rouge de honte.

Arrivé en bas, j'éteins les caméras. Me tirai un café. La machine bruyante couvra le bruits félin de ses pas, tandis qu'elle descendait les escaliers pour s'extraire de ma boutique.

J'avais tout gâché.

Elle passa devant moi et, à mon grand étonnement, me fit un large sourire. Je vis qu'elle hésita. Puis elle laissa simplement choir un bout de papier, volontairement. Avant de disparaitre dans la rue.

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