Fin 3

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J’étais étendue par terre, le corps frappé par cette forte pluie qui ne cessait pas de s’abattre depuis presque deux jours. Et, lorsque tu pris conscience que nous n’allions pas nous en sortir tous les deux de la même manière, tu te laissa tomber près de moi et tira ma tête sur tes genoux. Tu essayas tant bien que mal de me mettre le plus à l’aise possible mais ton regard fuyait le mien. Je décida de bloquer ton visage en posant délicatement ma main sur ta joue mais tes yeux restaient à regarder sur le côté. Tu t’en voulais de ne pas avoir pu me protéger, de ne pas avoir pu t’éloigner plus que ça des problèmes qui te collaient comme une seconde peau. Tu regrettais tellement de m’avoir mêlé à ta vie que tu te trouvais monstrueusement égoïste d’avoir tourné autour de moi, mais ça faisait tellement longtemps qu’on ne s’était pas occupé de toi comme ça, qu’on ne t’avais pas aimé comme ça. Tu t’étais senti tellement bien à chaque fois que j’étais dans les parages, et cela malgré le fait que tu pensais ne pas être assez bien pour moi. Tu pensais ???.

- Regarde-moi… James… Regarde moi s’il te plaît, j’ai tellement de choses à te dire et pas assez de temps pour me chamailler avec toi... Regarde-moi...

Tu tourna le regard vers moi mais je vis la réticence que tu y m’étais à ne pas détourner le regard directement après.

- Ne regrette pas d’avoir passé autant de temps avec moi, dis-je en reprenant mon souffle bruyamment. S’il te plaît. C’était les plus beaux moments de ma vie... Avant toi, elle était morne et sans but. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais et puis tu es arrivé. Tu m’as fait sentir vivante. Je t’aime pour ce que tu es malgré tous les ennuis qui gravitent autour de toi, un petit gémissement s’échappa de mes lèvres. Je t’aime aussi pour tout ce que tu m’as donné, tu n’avais rien mais tu cherchais toujours à me faire plaisir. Promet-moi, continuais-je le souffle court. Promet-moi d’en finir avec tout tes problèmes, de gagner ta vie honnêtement. Mais surtout, promet-moi de rendre heureuse une autre femme, de la rendre heureuse autant que tu l’as fais pour moi.

Tu avais détourné une fois de plus le regard devant mon air suppliant j’avais l’impression de ne pas avoir été assez bien pour toi à cet instant.

- Promet le moi ! Dis-je si vivement que j’en toussais de douleur. Du sang coulait désormais de ma bouche, je savais que la fin arrivait mais je ne voulais pas me laisser à la mort sans avoir entendu la promesse de ta bouche.

-Non. Je ne vais te promettre rien du tout parce que ça va aller. Tu vas aller bien hein ? Tu vas pas me laisser ? Tu n’as pas le droit ! Hurla-tu de rage mêlé de désarroi.

C’était la première fois que je te voyais aussi paniqué, autant paniqué. D’habitude tu ne faisais que te tirer les cheveux en faisant les cent pas et là tu avais l’air d’être démuni. On avait l’impression que ton cerveau butait sur les toutes les informations qu’il recevait, qu’il se voilait la face fasse à ce funeste spectacle. Tu aurais tout fait pour échanger nos places mais on ne peut pas revenir dans le temps.

Le bruit des sirènes se faisaient entendre au loin mais tu avais l’impression que l’ambulance n’arriverait jamais à temps. Et alors que, petit à petit je partais loin de toi, tu te mis à me bercer en promettant la Lune si je restais ne serait-ce qu’encore un peu avec toi. Tu me dis tous ces mots jamais dit entre nous et pourtant ils ont toujours été là, ils ont toujours été de plus en plus fort. Ça a toujours été comme une évidence entre nous qu’on n’avait jamais pris le temps de se le dire.

Lorsque l’ambulance sont enfin arrivé c’était déjà presque trop tard. Mais tu me tenais si fort la main qu’au moment où mes yeux ce sont fermés je savais que tu ferais tout pour tenir notre dernière promesse.

Durant le trajet dans l’ambulance mon coeur s’était arrêté pendant 3 minutes. Les trois minutes les plus longues de ta vie. Tu me le répétais sans cesse : “Ne me laisse pas. Trois minutes c’était déjà beaucoup trop. Reste avec moi. Ne t’en va pas.” Et tu pouvais voir mes paupières se battrent pour reste ouverte, pour ne pas se fermer et continuer à regarder ton doux visage baignées de larmes.

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