LA PREMIÈRE PAGE ?

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D’après ce que j’ai entendu dire sur les éditeurs ils ne lisent que la première page des manuscrits qu’ils reçoivent. Il faut donc faire une première page impeccable avec un super style... pas de temps mort... rentrer dans le cœur du sujet tout de suite... ne pas commencer par une description tarte à la crème... pas de portrait... de l’action. Admettons que j’ai réussi ma première page...il faut que la deuxième soit du même jus. Des fois que le lecteur de l’éditeur lise aussi cette page. Ce qui ne doit pas être fréquent. Mais méfiance...on peut tomber sur un vicieux ...ou un méticuleux...ce qui est la même chose. Logiquement le type ou la dame va lire aussi la dernière page. C’est plus délicat. Parce que je ne peux pas faire cette page avant le reste. Quoique...après tout ...c’est le cas de dire. C’est une question de méthode. Un peu d’entraînement et ça doit pouvoir se faire.

De plus n’oublions pas que la première page correspond au début d’un chapitre qui commence toujours à moitié page. Un exemple...Chapitre 1...blanc...blanc... blanc...le texte: Le type sentit derrière lui une présence. Il se retourne. Il ne s’était pas trompé. Sauf qu’il n’a pas eu le temps de voir qui ou quoi. Le ciel lui tomba sur la tête d’un coup. Son nez s’écrasa sur une masse dure qu’il n’identifia pas…etc...etc.Ça cogne...Ça saigne...Ça déménage. Autre exemple: Chapitre 1 blanc...blanc...blanc...La nana poussa un cri de surprise et lâcha la serviette avec laquelle elle tentait de se sécher les cheveux. Elle se trouva derechef à loilpé... s’en suit la description des formes avantageuses de la bandante donzelle.

On peut faire dans le style misérable... Chapitre 1... blanc... blanc... blanc... Il regarde sa mobylette dont le moteur venait de rendre l’âme. Ça fumait. Ça chauffait. Ça sentait le brûlé. Il flanqua un grand coup de pompe dans la bécane maudite. Ce qui la catapulta dans le fossé. Il se retourna. Lança son pouce en l’air. D’un geste impérial. Devant le seul véhicule qui passait. Loupé, il était plein comme un œuf. Une montagne de saloperies sur la galerie. Des matelas. Des cantines. Pas d’autres bagnoles en vue. Pas un camion. Tant pis il avait pas le choix. Quand même cinquante bornes dans ce désert tu parle d’une merde...

Ou bien du sentimental...On aurait dit un tableau de Renoir. La jeune fille avec ses longs cheveux lisses et bien lavés rêvassait devant la petite plage, près du pont qui enjambait le ruisseau chantant sur son lit de galets. Elle portait une robe légère en vichy rose et blanc. Un grand chapeau de paille négligemment abandonné à coté d’elle, complétait cette apparition qui fit monter la chaleur sur mes joues et chatouilla mes oreilles d’un picotement délicieux...

Bon y a que l’embarras du choix. Mais pour la dernière page il faut viser au plus juste. Pas question d’en faire une tartine. S’arranger à n’écrire qu’une demie page maxi. Moins on en fait ...plus c’est facile de ne pas faire de bêtises qui vous recalent inexorablement.

Après ça il n’y a qu’à remplir. « Tu oublis le milieu ? » Non je n’oublie pas mais personne ne le lira chez l’éditeur. « Si, ça arrive, il y a des types qui ouvrent au hasard pour lire une ou deux pages. » Ben là, j’ai pas la parade...

A bien y réfléchir...JE SUIS PAS PRÊT A ETRE EDITER.

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