CHAPITRE 28

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Ça faisait 3 semaines que Sylvia se torturait l’esprit à propos de l’avenir de son fils et du sien. Elle avait attentivement étudié les documents que lui avait laissé la directrice de l’agence d’adoption. Elle n’était toujours pas convaincue à 100% que c’était le meilleur choix à faire pour que son fils ait l’avenir qu’il mérite auprès d’une famille qui l’aimerait de tout son cœur et qui pourrait subvenir à tous ses besoins. Ça lui déchirait le cœur de penser à devoir l’abandonner, mais elle commençait à se rendre compte que d’élever seule un enfant, à son âge, sans emploi et sans diplôme, ça allait être très difficile. Elle devrait faire d’énormes sacrifices et elle n’était plus sûre qu’elle voulait de cette vie-là pour son bébé. Elle voulait ce qu’il y avait de meilleur pour lui et peut être que le meilleur c’était une autre famille.

Si elle écoutait sa raison, comme le lui avait conseillé Mme LENFANT, elle devait admettre que l’adoption était la meilleure chose pour son bébé. Mais elle ne pouvait pas faire taire son cœur qui lui, lui disait de garder son fils auprès d’elle.

Comme toujours, Sylvia était allée chercher conseils et réconfort auprès d’Angélique.

- « Syl, tu sais que je ne veux que ton bonheur et que je serais toujours là pour toi. Je t’ai toujours soutenue et je te soutiendrais toujours quel que soit ton choix. Je ne peux te donner que mon avis personnel, après libre à toi de faire ce que tu veux. Je choisirais de le faire adopter. Toutes les raisons que tes parents et la directrice de l’agence d’adoption ont avancés, sont justes et tu le sais au fond de toi. Après je ne suis pas à ta place. Je ne ressens pas ce que tu ressens et je ne pourrais jamais prétendre pouvoir me mettre à ta place. C’est à toi de faire le choix que tu croiras le mieux pour vous deux, mais surtout pour lui. Comme tu me l’as dit tout à l’heure, en tant que mère tu es prêtes à faire des sacrifices et peut être que le premier à faire est celui de ne plus l’avoir auprès de toi. C’est aussi une preuve d’amour que de devoir le priver de ta présence pour son bien. Tu auras d’autres enfants, Syl, tu connaitras un jour ce bonheur aux côtés d’un homme qui t’aimeras et qui seras prêt à fonder une famille avec toi ».

- « Mais jamais un autre enfant ne pourra le remplacer. Je ne pourrais jamais l’oublier. Il restera à jamais dans mon cœur, dans mon esprit, dans mes pensées. Même si je le confie à une autre famille, il restera à jamais mon fils et je le chérirais jusqu’à la fin de mes jours ». Dit Sylvia en larmes.

- « Bien sûr Syl. Ça jamais personne ne pourra te l’enlever ». Répondit Angélique en prenant son amie dans ses bras.

Sylvia avait également pris un rendez-vous avec une psychologue du planning familiale. Elle avait réussi à obtenir un entretien avant de retourner voir la directrice de l’agence d’adoption. La psychologue ne l’aida pas à faire son choix, elle n’était pas là pour ça. Son rôle était de s’assurer que Sylvia était saine d’esprit, pas dépressive ou suicidaire. Elle était là pour l’écouter, la soutenir et lui assurer que quel que soit son choix, ça serait ce qu’il y a de mieux à faire puisque c’était ce qu’elle avait décidé.

Elle avait fait des calculs dans tous les sens, pris des informations auprès du planning familial et d’associations. Elle avait échafaudé plusieurs scénarios : elle gardait son fils et poursuivait ses études tout en travaillant le week-end pour payer la nourrice, les couches et le lait. Elle gardait son fils, abandonnait ses études et trouvait un travail et un petit logement. Et le dernier scénario quel devait étudier : elle faisait adopter son fils, continuait ses études, trouvait un travail correct et récupèrerait son enfant dès que sa situation le lui permettrait.

Sylvia et ses parents ses retrouvaient de nouveau dans le bureau de Mme LENFANT, la directrice de l’agence d’adoption. Sylvia avait pris sa décision. Elle devait encore juste poser une question à Mme LENFANT, avant de définitivement donner sa réponse.

- « Mme est-ce que j’ai un délai de rétractation. Je veux dire que si je change d’avis avant que mon fils soit adopté, est-ce que je peux revenir sur ma décision et le garder avec moi ? »

- « Oui Melle DE MONTFORT, vous avez un délai de rétractation légal de 6 mois après le lancement de la procédure de mise en adoption de votre enfant. Une fois ce délai dépassé, vous n’aurez plus la possibilité de le récupérer, quel que soit votre situation et le type d’adoption que vous aurez choisi ».

Sylvia réfléchit un petit instant. Son bébé devait naître mi-mars. Elle finirait le lycée fin juin. Ça lui laisserait 2 mois et demi pour trouver un emploi et récupérer son fils avant la fin du délai légal de rétractation. C’était faisable. Elle pourrait tenir le coup sans son bébé pendant 6 mois en gardant comme objectif en tête qu’elle le récupèrerait en Septembre. Elle avait pris sa décision, c’était sûre maintenant. C’est avec cette nouvelle raison de vivre, de se battre qu’elle annonça à la directrice de l’agence d’adoption :

- « Je veux proposer mon fils à l’adoption ».

Louise et Henry la regardèrent avec de grands yeux. Ils ne s’attendaient pas à un tel revirement de situation. Ils s’étaient préparés à devoir avancer d’autres arguments, à se confronter de nouveau à elle et à son entêtement à vouloir garder son enfant. Ils n’en croyaient pas leurs oreilles.

- « Très bien Melle DE MONTFORT. Avez-vous choisi un mode d’adoption ? »

- « Oui. Je veux le reconnaitre à sa naissance et ensuite le proposer en adoption plénière ».

- « Hors de question que ce bâtard porte le nom de DE MONTFORT ». S’écria Henry.

- « Mr DE MONTFORT, s’il-vous-plait » le repris sévèrement la directrice.

- « Papa, tu m’as déjà forcé la main pour que j’abandonne mon bébé et je ne le ferais qu’à cette condition. Je veux qu’il puisse me retrouver lorsqu’il sera en âge de le faire et s’il le désire. C’est le seul moyen pour qu’il connaisse mon nom plus tard. Rassure-toi il ne portera pas longtemps ton nom puisqu’il prendra celui de ses parents adoptifs par la suite. J’ai accepté de me plier à ta volonté et je ne le ferais qu’à la seule condition que je puisse le reconnaitre à sa naissance. Si tu n’es pas d’accord avec ça et que tu veux me faire changer d’avis, je reviens sur ma décision et je garde mon fils avec moi. Tu as encore quelque chose à dire ? » Répondit Sylvia avec un tel aplomb qu’Henry se refonça dans son siège et fit non de la tête.

- « Très bien Melle DE MONTFORT, nous allons préparer tous les papiers nécessaires et mettre la procédure en route. Nous vous recontacterons un peu plus tard. Nous allons prévenir le centre hospitalier où vous devez accoucher afin qu’ils prennent les dispositions nécessaires pour le jour de votre accouchement ».

Sylvia hocha la tête positivement. Ils saluèrent la directrice de l’agence et quittèrent le bâtiment. Sylvia avait un nouveau but en tête et elle s’y tiendrait jusqu’à ce qu’elle puisse le réaliser : avoir son bac, trouver un travail et récupérer son fils.

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