XVII

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Lorsque Rikki arriva à la hauteur du grand bâtiment en briques rouges, elle dût se garer derrière un véhicule de police. Elle sortit de sa voiture, la verrouilla, et resta immobile quelques secondes. Elle n'aurait su dire si cela venait de son imagination ou de son sens journalistique naissant, mais elle ne pouvait s'empêcher, lorsqu'il lui arrivait de croiser une voiture de police garée, de tenter de déterminer ce qui les avait amené. Elle observait les alentours à la recherche d'uniformes, de traces d'un conflit, attentive à d'éventuels éclats de voix. Et bien sûr elle évaluerait alors la portée de leur intervention et la potentielle rédaction d'un article.

Le quartier était calme et, presque déçue, Rikki poussa la lourde porte du foyer d'étudiants.

Arrivée dans le couloir du troisième étage, elle ressentit un léger frisson : un pan de lumière sur le mur lui indiquait que la porte de la chambre de Sven était ouverte. Des voix s'en échappaient, mais elle ne reconnut pas son accent danois. Elle pressa la pas.

Elle passa la tête par la porte et se figea. Deux policiers en uniforme discutaient avec la responsable d'étage, Lizzie, une rousse aux cheveux courts et frisés.

Elle se rognait les cuticules entre deux questions des policiers et marchait de long en large dans l'entrée de la petite pièce.

Rikki entendit l'un des policiers demander la permission de jeter un œil aux affaires de Sven. Lizzie hocha la tête et fit un pas vers le couloir pour leur laisser du champ. Rikki eut un mouvement de recul, ce que remarqua Lizzie dans un angle de son champ de vision. Elle se précipita aussitôt vers elle.

« Salut Rikki. Sais-tu où est Sven ? »

« Pourquoi ? Que se passe-t-il ? »

Lizzie regarda par-dessus son épaule une seconde, comme pour vérifier que les deux policiers étaient bien réels.

« On ne sait pas où il est. Je pensais que tu avais une idée. »

Rikki fronça les sourcils.

« Pourquoi moi ? »

Lizzie eut un demi-sourire.

« Il m'a parlé de toi. Il a évoqué le fait que vous travailleriez peut-être ensemble au journal cet été. »

Rikki fit un pas de côté pour tenter d'apercevoir ce que faisaient les policiers.

« Mrs Stevenson ? » appela l'un deux.

« Attends, ne bouge pas », souffla Lizzie.

Rikki ouvrit la bouche pour répondre mais Lizzie était déjà repartie à l'intérieur de la chambre.

Le policier lui désigna l’ordinateur portable sur le bureau. Ils échangèrent quelques mots et Lizzie finit par hocher la tête. Le policier sortit un papier de son porte document, le tendit à la jeune femme qui le signa. Il referma alors l'ordinateur, débrancha le cordon d'alimentation et entreprit d'enrouler le câble.

Rikki fit nerveusement signe à Lizzie pour la rejoindre dans le couloir.

« Ils vont tomber sur mes mails. »

« Je m'en doute » sourit Lizzie.

Rikki secoua la tête.

« Non, ce n'est pas ça. Il ne s'est rien passé entre nous. Je veux dire, je lui en ai écrit plusieurs auxquels il n'a pas répondu. »

« Tu veux parler aux agents ? Tu sais quelque chose ? »

« Mais quelque chose sur quoi, bon sang ? »

Lizzie fronça les sourcils et prit une inspiration.

« On ne sait pas où il est. Il a quasiment disparu. Sa mère a appelé du Danemark ici au foyer. Il n'a pas donné de nouvelles depuis plusieurs jours. J'ai demandé aux résidents de l'étage. Personne ne l'a vu depuis la fin des examens.

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