mélancolie glaciale

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J'attends patiemment que les minutes s'écoulent. Nous sommes un début de décembre ensoleillé, je regarde le vent chasser les nuages à travers la fenêtre. Le ciel bleu illumine la journée de certains, pour moi c'est un jour morose comme les autres. Je suis emmitouflée dans mon pull tout moelleux. Puis vient enfin mon tour, j'étais encore dans mes pensées. Je me lève un peu fatiguée et je m'avance vers la porte.
Je m'assois sur le canapé, toute grelottante. Et je raconte l'histoire de cette boule au creux de mon ventre... Ronde et noire...lisse... elle s'accroche comme un organe, elle emprisonne mon corps de ses chaînes, elle empoigne mon cœur de ses mains molles et le serre, le torture, jusqu'à ce qu'il se brise. Sa couleur déteint sur mes pensées. Mes rêves et mes espoirs diminuent, et le sang mélancolique coule dans mes veines. Je vis dans un monde glacial et humide où la chaleur douce d'un soleil n'a pas sa place. Dans mon esprit frileux, tout a gelé. Depuis que le soleil a disparu dans mon monde, il est plongé dans le noir et la froideur. Cette boule en moi, grossit sans cesse, jusqu'à ce que j'arrive à saturation.
En sortant, je me sens plus légère. J'avance dans la noirceur, dans un long couloir. Que pouvait-il bien se passer, il faisait beau pour un mois de décembre il y a moins d'une heure.
Je sors en courant, et je constate l'impensable : le soleil s'est éteint. Il n'y a plus la lueur qui nous guide vers un monde plus beau, il n'y a plus la chaleur qui nous rassure de Mère Nature. Il n'y a que des étoiles au loin, nous sommes plongés dans une nuit infinie sans lune. Il fait si froid que mon corps brûle, mes doigts deviennent bleus et je tremble, je claque des dents toujours en observant ce que la terre venait de perdre de si précieux.
Vivre dans un monde pareil, beaucoup n'auraient pas voulu survivre. Je suis triste, je suis seule...C'en est trop, il faut que ça s'arrête. J'empoigne cet organe, je le serre dans mes mains je le regarde lutter pour sa vie, avant de le jeter loin derrière moi. J'ai comme des frissons, la fraîcheur ne me brûle plus. Quant à cette boule au creux de mon ventre, ronde, noire et lisse, elle regarde au loin mon petit cœur mou, qu'elle avait tant de fois torturé, pour toujours et à jamais, gisant sur le chemin de ma vie.

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