Chapitre 11-1 : Hana no toki (le temps des fleurs)

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Mina

1

La poussière m’arrache la gorge. Cette sensation désagréable fait s’emballer mon cœur qui n’a jamais été habitué à la crasse. Ma vie a toujours été trop bien rangée, les meubles de ma chambre soigneusement lustrés, le parquet parfaitement ciré, les tatamis correctement nettoyés. Mes parents crieraient sûrement s’ils me voyaient, mais je m’en moque. Du moins, j’aimerais n’en avoir rien à ficher, mais un frisson de peur me parcourt l’échine malgré moi. L’image des yeux noirs de mon père et de l’expression légèrement déçue de ma mère suffit à me déstabiliser. S’émanciper sans être mariée n’est pas chose aisée au sein de l’Empire de Shin-Nihon. Néanmoins, je mesure ma chance de posséder au moins le luxe de sortir de la maison et de vivre ma vie à l’extérieur de celle-ci, tout en restant consciente des bases précaires sur lesquelles reposent mon existence. Mes parents demeurent mes tuteurs légaux et, à ce titre, ils peuvent souffler sur tout ce que je bâtis à la sueur de mon front comme le grand méchant loup sur la maison en paille.

— Tout va bien ? l’inquiétude de Ji Sub me tire de ma rêverie.

Je me dépêche de lui répondre :

— Oui, bien sûr. Pardon. J’étais perdue dans mes pensées.

— J’ai vu ça…Je suis désolé pour le bazar…

Je laisse mes doigts effleurer le métal froid de quelques instruments posés sur un établi. Seulement les plus petits ; je ne me risquerais pas à toucher les plus impressionnants d’entre eux. Je me méfie principalement des machines, bien qu’endormies. Je dois également respecter mes propres outils de travail et, en tant que flic, mon corps en fait partie.

— C’est donc ici que tu passes le plus clair de ton temps ?

— Je devrais, oui. J’ai connu une période de relâchement, mais je vais mieux aujourd’hui. Cet endroit est comme ma seconde maison. Mais, en même temps, je l’évitais ces derniers temps.

— Pourquoi ?

 Ji Sub s’éclaircit la voix avant de me répondre. Il a beau être régulièrement au contact de cette atmosphère âcre, je crois qu’il est impossible de s’y habituer complètement. Je profite de ces quelques secondes où il cherche ses mots pour l’admirer. J’ignore où l’on va, mais je ne me lasse pas de cette vue. Je tente de rester discrète, mais je sens mes globes oculaires bouger dans leurs orbites en effectuant de légers allers-retours. Ils parcourent ses bras couverts par sa légère combinaison de travail beige. Je me demande comment il la supporte malgré cette chaleur. Pour ne rien arranger, il la recouvre à présent d’un épais tablier en cuir sombre. Je ne l’avais jamais vu et en déduis que Ji Sub l’enlève lorsqu’il se rend au Rokumeikan. Après quoi, il enfile des mitaines qui me paraissent avoir été fabriquées dans la même matière. Lorsqu’il a terminé, il me répond tout en se munissant d’épaisses lentilles en cuivre ou en laiton. Il les caresse et les considère sans trop de concentration.

— Nous réparons des voitures et toutes sortes de véhicules ici. Parfois même, nous les bidouillons pour améliorer leur vitesse ou d’autres facultés. Quelques fois, nous nous contentons de repeindre quelques carrosseries. Mais ce n’est pas tout… Au cours de mes voyages, j’ai découvert des modèles uniques. Certains d’entre eux sont parfois très vieux, et ce sont souvent ceux que je préfère ! Ces moyens de locomotion peuvent paraître ringards, mais je pense que nous avons beaucoup à apprendre du passé… Certains me traitent de réac’ ou de mec ringard, vieux jeu… Je suppose qu’ils n’ont pas tout à fait tort…

— Tu sais, je n’ai que faire de l’avis des autres ! Je trouve qu’il n’y a rien de plus beau que le fait de se donner à fond pour réaliser un projet, un rêve… C’est encore mieux lorsque celui-ci est un peu fou…

— Je partage ton opinion… Bref, tu te rappelles quand je t’ai parlé des pays que j'ai visités ?

— Bien sûr, tu as clairement eu mille vies ! pouffé-je.

— Eh bien, dans une forêt encore bien conservée au nord de Londres, j’ai fait une étrange découverte…

 Il laisse planer le mystère et marche vers une porte en fer forgé. Je le suis sans poser de questions. Si Ji Sub considère ce qu’il a à me montrer comme réellement important, alors je lui fais confiance. La lourdeur du battant ralentit son ouverture. J’en profite pour m’imprégner de cet endroit. J’ai souvent laissé mon imagination divaguer afin de me construire une image mentale du lieu de travail de Ji Sub avant de la chasser dès que la culpabilité pointait le bout de son nez. Une certaine froideur se dégage du garage, mais nous la quittons bien vite pour une atmosphère plus chaude après avoir descendu quelques marches. Au sous-sol, un autre garage, aussi secret qu’un speak-easy, se dévoile à nous. Le ménage semble avoir été réalisé plus récemment qu’à l’étage. Une fine poudre recouvre néanmoins quelques tables où sont disposés divers ustensiles dont je ne connais ni le nom ni la fonction. Je me plais à me figurer, l’espace de quelques secondes, leur utilisation en les affublant de noms à dormir debout que je trouve pourtant censés. La tuyauterie, en partie visible, dessine un serpent géant sur deux murs en brique. Ceux-ci sont placardés de cadres en tous genres aux airs de vieux plans et d'anciennes photographies.

— C’est magnifique…

— Vraiment ? On est pourtant loin de l’ambiance d’un salon de thé shin-nihonnien ! s’étonne Ji Sub.

— Me connais-tu si peu que cela ? J’ai quand même fréquenté quelques endroits dans ce quartier. Mon travail n’est pas non plus de tout repos. Si j’avais voulu passer mes journées dans un salon de thé du centre-ville, alors je n’aurais pas choisi la bonne voie…

— C’est vrai. Ah, Mina, attention à ta tête !

 Il a à peine prononcé ces mots que je me prends une ampoule en pleine tête. Je tente d’en éviter une autre et perds l’équilibre. En voulant le rétablir, j’empire la situation. Mes pieds s’emmêlent. Dans la panique, j’émets un petit cri et me rattrape par réflexe à ce que j’ai de plus proche sous la main, à savoir le bras de Ji Sub. Je m’y cramponne, tremblante, ne percutant pas tout de suite ce qu’il vient de se produire, ni même ce que je touche. Lorsque je m’en rends compte, je sursaute et le lâche.

— Je…Je suis désolée…

— Tu n’es pas blessée ?

— Non, je ne crois pas, merci…, soufflé-je en me massant la tempe gauche endolorie. Je considère les ampoules, qui pendouillent chacune au bout d’un fil, d’un œil méfiant. Elles ne retombent même pas à la même hauteur…

— Tant mieux !

— Tout de même…Si j’ai une sale bosse demain, ce sera ta faute ! Quelle idée de faire descendre des lampes de la sorte, sans abat-jours ?

— Il faut croire que tu ne t’es pas encore complètement acclimatée… remarque-t-il en laissant échapper un petit rire.

— Qu’est-ce ? demandé-je en ignorant sa remarque tout en pointant du doigt l’immense toile qui tapisse presque entièrement le sol. Celle-ci est percée de toutes parts, aux extrémités, et laisse apparaître un nombre incalculable de cordes.

— C’est un zeppelin.

— Un quoi ?

— Un dirigeable, si tu préfères.

— Un quoi ? répété-je, ahurie.

— Bon, on va reprendre depuis le début… Je pense que le mieux serait de commencer par les montgolfières. Imagine de gros ballons alimentés d’abord par des flammes, avant d’y insuffler du gaz pour les faire s’envoler dans le ciel. Leur invention remonte à la fin du dix-huitième siècle par deux frères français qui s’appelaient Montgolfier, d’où leur nom peu original ! explique-t-il. Sa voix s’adoucit encore et l’empreinte de son sourire devient plus présente. Il poursuit :

— Une petite nacelle était alors accrochée au ballon pour permettre à des gens de monter à bord. La France s’en est servie au début de je-ne-sais-plus-quelle-guerre presque un siècle plus tard. Mais il y avait un hic : les montgolfières n’étaient pas dirigeables. La France a donc essayé de remédier à ce problème. Pendant ce temps, un comte allemand, von Zeppelin, a voulu se baser sur cette technologie ennemie en l’améliorant. Après plusieurs essais infructueux, il a réalisé son projet « fou » pour l’époque, alors que les autres pays n’étaient pas au point malgré leurs recherches, afin d’élaborer des ballons dirigeables. Le Zeppelin pouvait accueillir davantage de personnes que les avions, volait plus loin et, en plus, il avait la capacité de se fondre derrière les nuages. Ainsi, ils n’étaient pas remarqués…Les baby killers, comme on les surnommait alors, ont largué quelques bombes sur Londres et Paris lors de la Première Guerre Mondiale. Ces dirigeables ne produisaient presque pas de bruit… De vrais petits bijoux, surtout pour l’époque.

— Quelle barbarie ! Si j'ai bien compris, le Zeppelin a été conçu comme une machine de guerre alors ? Que fais-tu avec ça dans une pièce secrète ?

— J’y viens. Le comte von Zeppelin a révolutionné le monde aéronautique ! L’outil et l’usage sont deux choses différentes Mina… Bref, oui les zeppelins étaient redoutables mais, une fois remarqués, ils étaient faciles à abattre. Malgré tout, l’Allemagne en possédait encore quelques-uns après sa première défaite. Ils ont tous été confisqués par leurs ennemis et stockés dans des entrepôts. C’est pour cela que j’ai trouvé l’une de ces dépouilles fascinantes dans un hangar, paumé au milieu des arbres dans une forêt près de la capitale britannique…

— Que faisais-tu dans une forêt ?

— Oh, je ne me rappelle plus… Je suppose que je me cachais une énième fois, n’étant jamais qu’un clandestin peu importe où que je me trouve... Les forêts paraissent hostiles à première vue, mais constituent régulièrement des abris non négligeables pour les gens comme moi.

— Je vois… Et pourquoi avoir repris cet objet avec toi ? Et comment as-tu procédé pour passer les frontières illégalement avec une telle chose certainement encore plus illégale que ta propre venue ici ?

— Je me suis rapidement passionné pour cet engin. J’ai ainsi étudié les grandes lignes de son Histoire. Je n’ai pas tout retenu mais j’ai vite compris que le Zeppelin était alimenté en hydrogène, un gaz instable et rapidement inflammable. L’hélium a été envisagé, mais comportait également son lot de difficultés. Lorsque l’Allemagne a pu reprendre la construction des zeppelins pour le tourisme, il y a eu des accidents… On a rapidement préféré l’avion mais c’est justement ce qui m’intéresse. J’ai toujours aimé trouver des solutions à chaque problème. Je pense que le Zeppelin peut être amélioré et surpasser l’avion ! Quelques semaines après avoir trouvé ce dirigeable en mauvais état, j’ai appris que le Japon avait ouvert ses frontières et je voulais absolument m’y rendre. J’ai donc démantelé ce qu’il restait du zeppelin que j’avais débusqué, avec l’aide de M. Martins, je suis arrivé à Arakawa et j’ai pu compter sur l’aide de quelques passionnés après avoir trouvé du boulot au garage…

— Quelle histoire incroyable ! Mais pourquoi avoir quitté Londres ?

— Je connais M. Martins depuis le Brésil. Nous avons beaucoup voyagé. C’est dans notre nature profonde, je pense. Mais nous étions heureux en Angleterre. Nous aurions pu y rester. Plusieurs raisons m’ont amené ici, dont ma mère… Elle a disparu quand j’avais douze ans. Elle portait sûrement un émetteur à ce moment-là et j’ai capté un signal en provenance d’Arakawa. Mais, quand je suis arrivé ici, il n’y avait aucune trace d’elle.

 Je m’extasie devant ce récit aussi passionnant que la fougue de Ji Sub lorsqu’il le raconte. J’ai l’impression d’être retournée sur les bancs de l’école et de retrouver mes premiers frissons lorsque j’ai voulu devenir policière. Cependant, mon excitation se dégonfle bien vite. J’en ignore la raison, mais un profond malaise m’envahit. Ji Sub ne dit plus rien, comme s’il voulait ajouter des informations supplémentaires mais qu’il n’osait pas. De prime abord, le fait de retaper cette antiquité volante ressemble simplement à un projet entre amis. Mais, une fois le zeppelin réparé et amélioré, que comptent-ils en faire ? Je l’imagine mal voler dans le ciel de Shinedo. Même compagnies aériennes, nationales et international, ont besoin d’autorisations spéciales et n’en disposent que de façon limitée. Cela concerne également les jets privés des familles les plus influentes qui en possèdent, au sein de Shin-Nihon comme à l’extérieur.

 De plus, mon instinct me souffle que quelque chose cloche. Je me bats pour ne pas l’écouter. J’aimerais tant l’ignorer mais, en général, au moins je lui accorde de l’importance, au plus il se renforce. Que j’aie raison ou que j’aie tort, sa présence n'est que rarement le fruit du hasard. Je l’aime autant que je le déteste. Je voudrais profiter de ces quelques instants avec mon… petit-ami ? J’ignore comment l’appeler. Je ne connais pas l’amour. Tout ce que je sais, c’est que je souhaite expérimenter ces débuts, ces premières fois, ces papillons dans le ventre, que j’ai souvent lus dans les romans mais jamais vécus, sans être polluée par de potentiels détails négatifs.

— Merci, je suis heureux que ça te plaise. Tu n’es certainement jamais entrée dans un garage, je me trompe ?

— Si. Mais il était situé en plein cœur de Shinedo. Quand j’étais petite, un jour, la limousine de mon père a rendu l’âme. Lui qui ne nous adresse quasiment jamais la parole durant les repas s’en est plaint trois fois par jour durant des semaines. Les voituriers sur place ne trouvaient aucune solution, mais on lui a vanté les mérites d’un garage en ville. Je me rappelle avoir entendu ses gueulantes depuis le couloir. Il a fait des pieds et des mains pour pouvoir se libérer et ainsi s’y rendre en personne…

— Laisse-moi deviner, tu as réussi à le convaincre grâce à ton merveilleux pouvoir de persuasion ?

— Penses-tu ! Tu ne connais pas mon père pour dire une chose pareille ! Il est réputé pour être froid et autoritaire à l’extérieur mais, en famille, c’est pire que tout… Nous ne nous entendons pas, pas plus que nous ne nous comprenons. En plus, il tient absolument à sauver les apparences. Sa jeune fille ne pouvait décemment pas être vue dans ce genre de lieu sale rempli d’hommes… Moi, je m’en fichais. De la crasse et des hommes, je veux dire. J’étais simplement curieuse de voir l’intérieur de l’engin…

— Alors, comment tu…

— Je l’ai suivi !

— Tu as osé ?

— Oui, et sans chaperon ! me vanté-je.

— Et si tu avais été reconnue ?

— Depuis mon enfance, j’adore me déguiser. Cela a joué en ma faveur plus d’une fois…

— Et ton entrée au sein de la police n’a pas dû le réjouir…N’avait-il pas le pouvoir de t’en empêcher ?

— Tant que je ne suis pas mariée, il a absolument tous les pouvoirs sur moi. Je n’en suis pas très fière mais je l’ai menacé de donner une interview à un média ou l’autre pour qu’il me laisse étudier à l’Académie de police et exercer par la suite … Mais mon salaire lui revient en premier. Il décide ou non de me le donner.

— Parce que tu sais où dorment les squelettes ?

— Non, pas particulièrement. Mais la simple idée que l'on m'entende lui est insupportable, alors j’en ai profité…

— Il aurait pu t’enfermer à la place, non ?

— Oui, il aurait pu. Il pourrait toujours. Il pourrait même me faire interner. Je me suis longtemps demandé pourquoi il ne l’avait pas fait. Je suppose que cela lui aurait demandé trop de travail, d’implication… Il préfère souvent m’ignorer.

— Et ta mère ?

— Ma mère ? Elle agit comme si elle était l’ombre de son mari. Ma tante s’est suicidée et elle n’en a rien à faire. Du moins, elle ne le montre pas. Dès que mon père la juge amèrement, sa propre sœur en fait autant.

— Je comprends mieux pourquoi tu voulais quitter cette maison, peu importe la fortune de ta famille.

 Je suis agréablement surprise par la réaction de Ji Sub. La plupart des gens n’auraient pas saisi pourquoi que je désirais quitter cette cage en or massif. Malgré nos différences, Ji Sub me ressemble sur un point crucial : notre besoin de liberté.

 Il s’approche de moi. Au vu du caractère exigu de la pièce, il lui suffit d’à peine trois foulées pour se tenir à quelques centimètres. Mon cœur accélère le rythme de sa danse dans ma poitrine et remonte jusqu’à ma glotte. Je tousse pour essayer de faire repartir l’engrenage de ma machine intérieure, mais celle-ci ne me répond pas. Cette journée surréaliste me fige le cerveau. Je le sens incapable de redémarrer. Cette perte de contrôle inhabituelle m’inquiète. Mon corps réagit en me faisant transpirer abondamment. La chaleur moite ambiante ne m’aide pas à reprendre mes esprits. Je me refuse de me laisser aller à prononcer la fameuse phrase : « Il fait chaud tout à coup ! » déjà trop présente dans les histoires à l’eau de rose du siècle dernier. Mais, à part ces mots tout faits, les miens m’échappent…

— Mina…

Si nous étions dans une fiction, Ji Sub m’embrasserait certainement sur le champ. Cette pensée me retourne l’estomac de crainte. Je risque de perdre ma pureté pour toujours, même avec un simple baiser. Le sang pulse sous mes lèvres. Je les pince l’une contre l’autre pour contenir leurs tremblements et déglutis nerveusement.

— T’inquiète, on ne fera rien dont tu n’as pas envie… Ou si tu n’es pas prête, devine Ji Sub.

— Je… Je ne sais pas. Tout est si nouveau pour moi…

— C’est normal, tu es jeune.

— Alors que toi…

— Comment as-tu osé ? Viens-là !

Il me laisse une certaine longueur d’avance mais, à moins de monter l’escalier et risquer une rencontre avec ses collègues revenus de leur pause, je ne dispose pas d’un bon nombre d’échappatoires à son courroux. Dans ma frénésie, étourdie par nos éclats de rire, mes pieds butent contre ceux en bois d’un canapé en cuir sombre tout abîmé, qui mange une bonne partie de l’espace, sur lequel je m’aplatis comme une crêpe.

— Alors, comme ça tu mets des caïds en prison avec un coup de pied au cul mais tu te fais mater par des ampoules et un sofa ? ironise-t-il.

 Je m’assois en prenant appui sur le dossier, faisant mine de remettre une mèche de cheveu rebelle derrière mon oreille et de reprendre mon souffle. J’esquisse un léger sourire malgré moi et le fait trébucher à l’aide d’un bon vieux croche-patte.

— Tu disais ?

 Je m’interromps de moi-même, embarrassée par cette position équivoque, dès que je remarque un nouveau souffle dans le mien. Ils se mélangent si bien que j’éprouve une sensation étrange, mais loin d’être désagréable, comme si Ji Sub respirait en moi. Nos nez s’effleurent.

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