Nuitamment

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Si une petite chouette se posait sur une branche en face de ma fenêtre au clair de lune (c'est un velux, ya pas d'arbre, c'est pas la pleine lune, mais c'est pas le sujet) elle assisterait à d'étranges gesticulations. Il est 2 heures."Hou hou hou". C'est moqueur une petite chouette. Une chanson à plumes qui berce, rien à voir avec les cris suraigus ou les joyeuses chansons du style "hého hého on s'en va au boulot!", ou encore les histoires des magazines pour enfants écoutées en boucle pendant la journée.
Lever. Après les vociférations du corps d' à côté lui-aussi agressé dans son sommeil. Les gros mots sont autorisés la nuit. Les baffes devraient l'être aussi. A la lueur rouge des chiffres, je tente d'atteindre la porte laissée entrouverte (pour justement pour pouvoir mieux entendre. Au cas où. Jugez la logique).
Regard hagard à travers le trou de la serrure. Soupir : halo bleuté (non ce n'est pas la fée bleue penchée sur mon vrai petit garçon), ce qui signifie que la lampe-globe terrestre pompeusement clamée "Le Monde", est allumée, et que mon hibou crie et chantonne en se balançant, assis dans son lit, les yeux écarquillés sur ses doigts. Ils créent des signaux ésotériques, à toute vitesse.
Aujourd'hui, non, cette nuit, il rie et chante. Parfois il est anxieux et chante. Parfois il est paniqué, et il chante.
J'entrebaille, je baille :
- "Coucou ?"
Regard. Ou pas.
-"Aubin"?
-"C'est la nuit, dormir!"
-"Oui exactement, c'est la nuit, il faut dormir, sinon demain tu seras fatigué, demain tu fais ceci cela "et patati et patata toute la journée ça n'arrête pas"... Imperturbable.
-"Les Simpsons, la lala lala, lala lala (et autres bruits de batterie et variations vocales).
Soupir again. C'est mal barré, il s'éclate, il est Joyeux ("Hého, hého...").
Si je m'approche, kidnapping de main-bras, doudou notoirement efficace pour le ré-endormissement.
Tu te rappelles, je suis aussi ta maman : Maman est un être humain qui n'est pas une peluche, ou un animal nocturne, comme le hamster par exemple, donc les mamans dorment, elles ont l'incompréhensible habitude de subir une libération de mélatonine sur les coups de deux heures du mat', précisément, c'est dingue çà, à l'heure où les hiboux, chou, cailloux, sur les genoux (non ça c'est moi), sont en pleine activité.
Problème : sachant qu'il me faut 20 secondes (sans compter le pieds pris dans le fil de la lampe de chevet et le carton du déménagement d'il y a 6 mois) pour retourner chercher ma robe de chambre, combien de chance ai-je de revenir en trouvant le hibou, la lumière allumée, déjà assis devant son lecteur de CD, prêt à dégainer l'anthologie des meilleures chansons de Disney en 3 volumes?
J'ai toujours eu beaucoup de chance.
Débranchement, gros yeux (aucun impact), promesse d'orchestre symphonique pour le lendemain matin (oui oui c'est la nuit là), retour docile dans son lit.

Retour de hamster-mum dans son nid... avec une seule obsession, qui finalement la tient éveillée, ce qui est finalement moins traumatisant que de se faire réveiller encore et encore par un cri strident ou Blanche-Neige. Où est donc ma roue?

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