Chapitre 29 - Complot ?

7 minutes de lecture

Vicente me lance un regard énigmatique puis me prend le poignet. Nous sortons de la salle de bal pour aller dans le hall. Quelques personnes discutent sur des fauteuils confortables tandis que d’autres se dirigent vers l’un des deux restaurants. Par la grande baie vitrée je remarque la piscine et le jardin éclairé même si la nuit n’est pas complètement tombée.

Nous passons devant les deux restaurants de l’hôtel puis Vicente me conduit dans un couloir sombre. J’ai du mal à distinguer les portes mais je ne pense pas que nous ayons le droit d’être ici. Le criminel n’a pas le temps de dire quelque chose que nous entendons des voix.

Une raie de lumière dépasse sous l’une des portes. Les voix sont un peu étouffées mais il me semble reconnaitre celle de Yaël Anderson. Je remarque que Vicente fronce les sourcils. Tout comme moi, il sait de qui il s’agit. Nous nous rapprochons discrètement de la porte pour pouvoir entendre.

- Pourquoi vous vous méfiez d’Alcarón ? Il n’est pas du tout une menace, demande un inconnu.

- Il est peut-être réglo mais son côté humaniste m’irrite au plus haut point, réponds avec agacement Anderson.

- Vous êtes sûr que ce n’est pas à cause de cette femme ? insiste son interlocuteur. Je sais que vous ne supportez pas qu’un autre homme interfère lorsque vous draguez.

- Cela n’a rien à avoir ! s’emporte-t-il. Alcarón aide les pauvres alors que moi j’aide les riches. Je fais ça dans l’intérêt des anglais et de l’élite mexicaine.

- Ils sont si faciles à corrompre, approuve l’inconnu.

- Faites des recherches sur lui ! ordonne Anderson.

Je sens le corps de Vicente se contracter mais nous n’avons pas le temps de discuter. Des pas se rapproche de la porte. Le criminel me soulève dans ses bras pour ne pas que je fasse de bruit avec mes chaussures à talons.

Discrètement mais à la vitesse de l’éclair, il se déplace vers un couloir moins sombre. Il me dépose contre le mur et je suis prise en sandwich. Il ne veut pas qu’Anderson nous voit trainer ici.

Vicente me lance un sourire amusé mais des voix se font entendre. J’ouvre la bouche d’un air étonné mais ses lèvres recouvrent rapidement les miennes. Tout d’abord stoïque et dans le contrôle, Vicente finit par s’ouvrir à nouveau. Avec sa grande taille, il doit se tordre le cou pour atteindre ma bouche.

Il passe ses mains dans mon dos puis fait glisser sa langue sur la mienne. Mes bras laissés le long de mon corps viennent se nicher derrière sa tête. Je me colle un peu plus contre lui, guidée par le désir qui me submerge.

Serré l’un contre l’autre, je commence à avoir chaud malgré la clim qui tourne dans l’hôtel. Je pousse un gémissant entre nos lèvres et Vicente me comprime un peu plus. Il lâche un grognement viril tandis que je sens quelque chose de dur contre ma cuisse.

Lorsque je sens sa main contre mes fesses, j’arrête notre baiser. Je suis essoufflée et mon cerveau est complètement embué. Le criminel s’écarte de moi et son regard redevient froid.

- C’était pour faire diversion, se justifie-t-il.

- On ferait mieux de rentrer, je l’interromps.

- Je te rejoins plus tard.

Sur ce, il me laisse seule dans le couloir mal éclairé. J’atteins les ascenseurs ouest seule. Il faut vraiment que j’arrête de me comporter comme ça avec lui. Je ne devrais pas répondre à ses baisers pour m’embrouiller avec lui ensuite.

Je vais bientôt rentrer chez moi pour retrouver une vie normale. Pourtant, mon cœur se brise une nouvelle fois en pensant que je ne le reverrais plus jamais. Je n’ai fait que vivre dans le moment présent depuis qu’il m’a enlevé.

Vivre au jour le jour comme si c’était le dernier. Peut-être que c’est pour ça que les personnes comme Vicente aime la vie. L’incertitude, le risque de mourir et d’être démasqué fait partie de la vie du criminel.

Mais je ne suis pas comme lui, ceci n’est pas ma vie. Même si une partie de moi veut vivre à fond le peu de temps qu’il me reste avec lui, je ne peux pas me le permettre.

Je passe la carte dans le boitier pour entrer dans la suite. Plongée dans l’obscurité, je ne prends pas la peine d’allumer la lumière. Je retire mes chaussure, assise sur le lit puis je m’allonge. Mon cerveau est si fatigué par ces questions que je finis par m’assoupir.

Je me réveille en sursaut, pourtant je n’entends aucun bruit dans la chambre. C’est avec horreur que je remarque que je transpire à grosses gouttes. Je ne me rappelle pas de mon rêve, mais j’ai dû être perturbée.

Pied nu, je me dirige dans le salon encore en robe de soirée. Tout est calme alors que je jette un coup d’œil dans la chambre voisine. Elle est vide alors que l’horloge indique minuit passé. Lassé par son comportement, je décide de me rafraichir dans la douche.

Je retire mes bijoux, mon maquillage puis mes vêtements. Je laisse l’eau tiède glisser contre ma peau chaude et suante. Je lâche un soupir de bien-être qui est rapidement coupé par une porte qui claque. Je sursaute et je tourne avec inquiétude la tête vers la porte. J’entends des pas peu assurés dans l’entrée et des marmonnements.

- Vicente ? j’appelle angoissée.

- Marina ? répond-t-il d’une voix étrange, trainante.

Je suis quand même rassurée que ce ne sois pas quelqu’un d’autre. Je sors immédiatement de la douche puis je cache mon corps nu avec un peignoir. J’ouvre ensuite la porte sur une scène surprenante.

Vicente est appuyé sur le mur en face de la salle de bain. Il n’a plus sa cravate ni sa veste. Sa chemise est déboutonnée et ses cheveux sont en bataille. Oh mon Dieu ses yeux !

- Est-ce que tu as bu ? je demande alors que je connais déjà la réponse.

- Je n’arrête pas de faire des conneries depuis que tu es là, marmonne-t-il d’une voix pâteuse.

- Non mais je rêve ! C’est toi qui m’as enlevé je te rappelle.

Le criminel s’approche de moi pour me saisir une mèche de cheveux.

- Et je ne regrette pas, réplique-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Qu’est-ce que c’est que ce comportement ? Je sais que les personnes bourrées n’ont plus de filtre pour parler mais là, je ne le reconnais absolument pas.

Tout à coup, Vicente me pousse de l’encadrement de la porte. Il se penche sur les toilettes et je m’éclipse dans le salon. Je vais chercher une bouteille d’eau dans le bar de notre chambre. Lorsque je reviens, le criminel est adossé sur le mur carrelé. Il transpire beaucoup et je m’accroupis pour l’aider à boire.

Je n’arrive pas à croire que je suis en train de le soutenir encore une fois. Il veut parler mais je lui enfonce une brosse à dent pleine de dentifrice dans la bouche. Vicente se brosse les dents alors que je lui retire ses chaussures.

- Qu’est-ce que tu fais ? je lui demande alors qu’il est train de se battre avec sa chemise.

- Je vais prendre une douche, répond-t-il comme si cela était évident.

Je m’apprête à sortir de la pièce mais il me retient par le bras.

- Est-ce que tu peux m’aider à enlever mon pantalon ? questionne-t-il en poussant sa chemise sur le côté.

J’écarquille les yeux en le dévisageant. Depuis quand il demande quelque chose poliment ? De plus, je ne veux pas le voir nu, même si on s’est embrassé deux fois dans la journée. Tout à coup, il éclate d’un rire franc que je ne lui ai jamais vu. Je suis complètement désarmée par son comportement.

- Du calme princesa, je vais rester en boxeur, m’indique-t-il d’un air moqueur.

Vicente déboutonne son pantalon et d’une main tremblante attrape une extrémité. Je l’aide à le retirer tant bien que mal. Ensuite, il redresse son grand corps en se tenant au mur pour se maintenir droit. Heureusement que son boxeur et gris foncé et pas blanc.

- On dirait que c’est la première fois que tu fais ça, ricane-t-il en entrant à l’intérieur de la cabine.

Bien sur que c’est la première fois, idiot ! Je ne peux m’empêcher de rougir alors que le criminel continue de se moquer de moi. Irritée par son comportement, je règle le jet d’eau sur l’eau froide puis j’ouvre les vannes.

Surpris par l’eau glacé en plein figure, Vicente perd l’équilibre et tombe dans un bruit assourdissant. Cette fois, c’est moi qui explose de rire. Le criminel me lance un regard assassin et semble avoir soudainement décuvé.

Je n’ai pas le temps de m’éloigner de la cabine. A la vitesse d’une panthère, il m’agrippe le poignet puis me tire vers lui. Je tombe sur son corps sous le jet d’eau froide. Je lâche un cri de surprise avant de me précipiter pour éteindre le flux.

Mon peignoir trempé pend sur mon corps tandis que mes cheveux collent sur mon crâne. Emportée par la lourdeur du vêtement mouillé, je glisse sur le carrelage puis je me retrouve à nouveau près de Vicente.

- Voilà ce qui arrive quand on se fou de ma gueule, dit-il avec un regard espiègle.

Annotations

Vous aimez lire WrittenByChloé ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0