Chapitre 2

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Rosé reprit son chemin à travers le petit village, ennuyée par ses frères. Elle laissa les rayons du soleil attaquer sa peau une dernière fois, elle laissa ses cheveux se ternir sous les UV et se laissa choir sous la chaleur étouffante. Elle ne pouvait pas croire qu’elle abandonnerait toute cette vie facile pour une stupide école sur une stupide lune. Elle jura mentalement. Elle détestait cette foutue loi qui obligeait les enfants supérieurs à aller dans une école sur une autre planète. Ils ne pouvaient pas simplement créer une école sur Terre comme dans tous les films de superhéros ? Non. Ils devaient voir grand et penser aux autres petits lycéens des autres planètes. Selon le roi humain, il fallait savoir se diversifier et découvrir nos racines. Elle aimait beaucoup son oncle Henri, grâce à lui et à son pouvoir royal elle avait pu échapper à deux ans loin de cet enfer glacé, mais elle devait prendre son rôle et avoir son diplôme dans cette stupide école.

Elle ne savait pas ce qui lui fichait le plus la trouille, arriver sans posséder son élément ou arriver sans connaitre la moindre personne ? Adam ne comptait pas. Adam ne servirait qu’à la mettre mal à l’aise et à la faire connaitre dans toute l’école et elle n’aimait pas la popularité. Elle préférait raser les murs et faire comme si elle n’existait pas, surtout dans ce genre d’endroit.

— Rosé !

La jeune fille se tourna pour apercevoir une tête familière. Elle serra son amie dans ses bras. Mili était l’une des amies qu’elle avait au lycée. Elle était dotée d’une intelligence bien supérieure à la normale. Elle avait toujours le nez plongé dans un bouquin et ne se laissait distraire que lorsque son frère Adam était de la partie. Rosé s’était amusée en découvrant le béguin de son amie pour son frère et elle avait mis un plan bien cadré en place, elle comptait laisser son frère tomber amoureux de son amie. Adam était son frère et méritait bien mieux qu’une pluton mal luné à ses temps perdus, heureusement pour elle, elle ne l’avait jamais vu, mais Adam venait toujours lui parler de ses copines et elle connaissait presque tous les détails de sa vie. Elle avait tenté distraitement et lentement de placer Mili dans leur conversation et aujourd’hui, rien n’avait bougé, mais elle n’avait toujours pas baissé les bras. Mili était belle, Rosé aurait pu en être jalouse si son apparence lui importait peu. Les cheveux bruns de Mili étaient anormalement raides et glissaient jusqu’à ses épaules. Elle passait ses journées à les rabattre derrière ses oreilles et remonter la monture rouge de ses lunettes sur son nez. Ses yeux marron semblaient presque inexistants derrière les verres rayés de ses lunettes, ce qui était dommage. Adam aimait regarder les yeux de ses copines ou conquêtes, il trouvait la couleur des yeux importante et révélatrice sur les émotions. Elle avait bien essayé de confisquer les lunettes de son amie, mais elle ne voyait rien à quatre mètres.

— Mili ! s’écria presque Rosé.

Mili lui rendit son sourire et passa une main dans ses cheveux pour remettre quelques mèches derrière son oreille.

— Moi aussi ! Je te cherchais, avoua-t-elle. Je suis passé chez toi, mais Evan m’a dit que tu étais sorti avec Adam…

Les joues de Mili rosirent par la simple prononciation du prénom de son frère. Rosé ne put s’empêcher de sourire, elle garda pour elle toute remarque et prit une marche lente avec son amie. C’était leur truc de marcher dans tout le village sans but précis et parler de toutes sortes de choses injustes dont le départ de Rosé dans une prestigieuse école que ses parents l’obligeaient à aller pour réussir à rentrer dans une université digne de ce nom.

— Oui, j’étais parti chercher quelques fournitures, tu sais pour Europe ! souffla-t-elle avec une pointe d’amertume.

Mili lui serra le bras et lui fit les gros yeux à travers ses lunettes.

— Ne me dis pas que tu as fait tes fournitures à la dernière minute alors que tu vas rentrer dans une école prestigieuse ? s’alarma-t-elle. J’espère que tu as pris une super qualité sinon tu risques de finir la tête dans la cuvette. (Rosé ouvrit la bouche presque horrifiée en repensant au carnet licorne qu’Adam avait réussi à passer dans le panier.) J’espère que tu as fait le plein de vêtement de marques, je suis sûr que ça ne posera pas de problème à tes parents, ils sont pleins aux as…

— Mili c’est bon souffle un peu, répondit Rosé d’un ton presque dur, ce n’est rien. Ils sont peut-être tous riches dans cette école pourrie, mais ils sont aussi ennuyés que moi par cette rentrée. Et la qualité de mes cahiers ne va pas les effrayer ou les pousser à me tuer et me faire tourner en orbite autour du soleil…

— C’est un peu exagéré, fit remarquer Mili.

Rosé avala difficilement sa salive et eut un rire forcé.

— J’imagine toujours le pire…

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