Mon ami François

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Je me réveillait en sursaut après le retentissement assourdissant d'une explosion à l'extérieur. Allongé sur un lit de campement, j'avais réussi à dormir quelques heures. Mais, ces satanés bosches me sortait encore et jours de mon sommeil. Mes joues me grattait, mes vêtements s'encrassaient de boeus et je ressentait l'envie irrépréssibles de manger un vrai repas. La bouillabaisse immonde qu'on nous servait chaque jour me sortait par les oreilles, mais c'était ça où rejoindre nos potes au cimetière.

En parlant de mes potes, j'aperçevais quelques hommes qui jouait aux cartes sur une table en bois vieilli. C'est vrai q'uon s'emmerdait, ensevelit dans la terre. Personne ne riait, personne ne riait. On aurait dit des tableaux sinsitres. Ces tableaux que l'ont retrouve dans les vieux manoirs, perdu dans les campagne profondes de France. En me levant, je n'osais sentir l'odeur nauséabonde qui remplissait l'air vicié. Des insectes s'amusaient sous les bâches où je me trouvait. C'était bien les seuls qui profitaient de la situation actuelle. Je passait entre d'autres lits de fortune où des soldats tentaient de dormir. Leurs yeux cernées grands ouverts m'indiquaient que c'était peine perdue.

-Vous avez vu François? tentais-je aux joueurs de cartes.

Aucune réponse positives de la partes des hommes aux barbes velues. Tant pis, j'enfilais mon veston, attrapais mon arme et sortait des bâches.

Les tranchées étaient comme d'habitude. Une pluie s'habattait sur nous depuis des jours, la boue s'ammoncellait dans nos rangs. Des soldats en tuniques bleus guettaient les mouvements ennemis, cachés derrière des monticules de terres brunes. Ils échangeaint des regards apeurés aux passants.

Mes bottes éclaboussaient mon pantalon de boue sombres. Je me faufilait entre les hommes qui crapahutait dans les courts chemins de terres. Nous n'échangeons guère de mots, sachant que les covnersations futiles n'avaient pas lieu d'être ici bas dans la terre. Je tentait de demander à quelques hommes que je reconnaissait s'ils avaient aperçu François, mais personne n'avait vu le grand gaillard.

François était un chic type. Il venait du trou du cul de la France, de l'Auvergne mais je l'aimait bien. Il élevait des bêtes entre mes volcans dans une ferme qu'il avait hérité de son défunt père. Il était grand, aussi grand qu'un bosche. L'air niais, et maigre comme un clou. Sa peur blanche contrastait avec ses cheveux noirs charbon. Avec lui, je parlais le soir, quand les tranchés tentait de dormir. On discutait de nos femmes, nos passions et de pleins d'autres sujets qui ne faisiat plus partie de notre quotidien.

Ce grand benet adorait la pêche. Il y emmenait son fils, dans les lacs d'Auvergne. Il voulait pêcher le plus gros poissons de la région, pour apparaitre dans "La Gazette de Clermond Ferrand". J'irais pêcher avec lui après que ce merdier s'achève.

J'approchait d'un bon ami qui scrutait les parcelles de terre qui nous séparait de nos ennemis. C'était le sergent Ferrier. Il portait une moustache brune extravagante et un ari toujours affolé. Sûrement à cause de cette guerre insenée. Il discutait sollenellement avec un soldat, observant avec des jumelles les horizons. Je posait une main sur son épaule. Il se retourna, l'air impasssible.

-Qui y a-t-il, ami? demandait-il.

-Tu as vu François?

Le sergent semblait contrarié par ma question. Il descendit du haut des tranchées et m'attrapa par l'épaule.

-On a rien pu faire, François est devenu taré.

-Qu'est-ce que tu me chantes, où est-il?

-Il hurlait qu'il allait rejoindre sa famille. Qu'il avait juste a traversé.

-Où est-il?

-Je peux pas, ça saurait trop dur pour toi.

Je l'attrapait par le col, pas furieux contre lui, mais contre la nouvelle qu'il mavouait, à demi-mots.

-Où est -il partit.Montre moi Ferrier.

Celui-ci, soupirant pointa du doigt le haut des tranchées. Je lâchait l'homme pour grimper nerveusement sur l'amoncellement de terre.

Arrivé en haut, je surèlevait doucement mon visage pour apercevoir le paysage. Autour du ciel gris, une plaine décoré de barbelés s'offrait à mois. Des bosses surplombait le tout, et en face, à quelques mètres, la tranchée allemande. Les mitrailleuses ennemis fixait nos rangs, d'un oeil accusateur. Devant cette plaine, vallonées des éclats d'obus, j'aperçevait le soleil pointer le bout de son nez.

Son éclat scintillant n'avait rien à faire dans cette plaine grise.Il évoquait un bonheur lointaint, loin de cette foutu guerre. Alors que le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel, j'aperçevais les corps inertes de soldats dans les barbelés. La plupart s'était lancé dans la plaine car la folie les avait gagné. Ce nombre important expliquait des attaques que les deux camps s'étaient rendues.

Au travers, de ce champ d'horreur, je vis une silhouette familière. Plus grand que les autres cadavres, des cheveux noirs charbon, un regard niais mais maintenant éteint. C'était mon ami François.

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