Lettre à un ami d'enfance

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    Mon cher compagnon de toujours,

    Je t’adresse cette lettre dans l’espoir qu’un jour tu me pardonnes mon ingrat comportement. Si tu savais… Je m’en veux terriblement. Je n’aurais pas dû partir si brutalement, sans prévenir ; tu n’avais pas à subir tout cela. Si ce que j’ai fait est impardonnable, j’ose espérer que tu peux au moins comprendre. Comprendre pourquoi je t’ai abandonné. J’ai agi lâchement, et je te supplie de m’en pardonner. Je sais que mon départ t’a brisé, tu n’es rien sans moi. Mais je ne pouvais pas t’emmener. Nous étions arrivés au moment fatal où les destins se séparent. Ce n’est pas de ta faute si je suis partie, ne t’en veux surtout pas. Tu as toujours été là pour moi. Depuis ma naissance. Dans les moments de doute, de tristesse, comme dans les grands bonheurs, tu n’étais jamais loin, m’attendant toujours. Tes bras m’ont toujours recueillie lorsque j’allais au plus mal. Et les nuits que nous avons passées ensemble… Jamais je ne les oublierai.

    Je m’étais promis que je te rendrai visite une fois par semaine, mais la vie m’oblige, comme tu t’en aperçois, à rompre mon serment… Je suis navrée, Ted, vraiment.

    Sache que même si nous ne nous voyons plus aussi souvent qu’auparavant, tu occupes toujours une place à part dans mon cœur. J’aurais voulu te parler de mon départ… Mais je n’ai pas pu. Les adieux auraient été trop difficiles. J’aurais craqué, je t’aurais emmené.

    Je sais qu’il est trop tard pour réparer le mal que je t’ai infligé. Cependant, tu as encore un peu de temps, je suis certaine que tu t’en sortiras très bien sans moi. Si je t’écris ce n’est pas dans le but de recommencer comme avant, au contraire, j’ai besoin d’espace, de changement, et tu appartiens à mon passé. Non, je voudrais simplement t’expliquer pourquoi je t’ai abandonné. Tu mérites amplement de savoir. La réponse est cruelle, mais très simple.

    Avoir un doudou quand tu commences ta nouvelle vie dans ton premier appartement, ça craint. Surtout si, comme moi, tu es en colocation avec de parfaits inconnus. Et, ne nous voilons pas la face, tu tombes en miettes, mon pauvre Ted. Les ours en peluche sont pour les petites filles. Tu dois accepter une chose : j’ai grandi. J’ai demandé à Maman de te lire cette lettre, je sais qu’elle le fera, et elle prendra soin de toi.

Merci pour ton amour, et pour toute ta bienveillance,

Je t’aime, Teddy, mais nous ne sommes plus faits pour vivre ensemble.

Adieu,

Caroline

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