Guido Malagutti

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À voir pour la première fois ce petit monsieur débonnaire d’à peine un mètre soixante-cinq, on se l’imagine animé d’une grande bonté et de bienveillance. On pourrait le croire restaurateur, ou encore instituteur peut être même homme d’église, en tout cas, un type généreux, bien que les restaurateurs et les instituteurs ou les curés ne le soient pas toujours.

Il faut toujours se méfier des gus à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.

La bouille de Guido Malagutti, tout en rondeur, son énorme front accentué par une large calvitie en couronne constituée d’épais cheveux noirs hirsutes, procurent l’illusion d’un type à la mine assez joviale, atténuée par la présence d’un nez africain, épaté et imposant, dont on se doute qu’il a reçu, par le passé, un beau paquet de bourre-pif.

Les lèvres charnues et légèrement tombantes expriment une moue teintée de dédain. Elles s’entrouvrent, à de rares occasions, pour laisser place à un rictus carnassier annonciateur d’un Karma incertain pour son destinataire.

Ses yeux sont surmontés d’épais sourcils broussailleux, soulignés de grosses cernes qui laissent à penser à un manque de sommeil et lui donnent un regard à l’aspect fatigué et vieilli. Par contraste ses pupilles d’un brun profond strié de rouge foncé, dégagent une intensité lumineuse, une incandescence saisissante. Ils sont encadrés de pattes d’oie à force de cligner des yeux sous le soleil Calabrais et aussi, surement, à cause du regard intense, méfiant et scrutateur qu’il porte en permanence sur ses interlocuteurs.

Guido a les yeux constamment en mouvement, à l’aguet.

Guido Malagutti tient à avoir une certaine prestance, il porte uniquement des costumes trois pièces qu’il se fait faire sur mesure. Difficile de se saper avec élégance quand la pesée du bonhomme annonce quatre-vingt-quinze kilos bien tapés pour une taille de cent-soixante-cinq centimètres.

Il fait toujours réaliser ses vestes et gilets une taille plus grand, de manière à pouvoir les boutonner sur sa bedaine trop proéminente. Mais, surtout, afin de dissimuler son flingue, un énorme revolver calibre 44 Magnum. Il pense que Smith & Wesson sont finalement ses deux amis les plus fidèles et que d’autre part le révolver évite d’avoir à se baisser pour ramasser les douilles.

Avec la montre gousset qu’il tient de son arrière-grand-père et le Smith & Wesson cadeau de son père, ce sont les seuls deux accessoires dont il ne se départit jamais.

L’avenir lui donnera raison.

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