29. Etre ensemble

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29.     Être ensemble

 

Christophe remonta et mit le lait au frigo avant de rejoindre Clémence dans le lit. Elle s’était retournée, dormant sur son oreiller à lui. Il s’approcha. En gardant les yeux fermés, elle lui dit,

— T’étais où ? En bas ?

— Oui, je suis parti piquer du lait chez mes parents.

Elle se tourna vers lui, en ouvrant les yeux.

— Ah, comme quoi, c’est utile d’avoir ses parents en colocation !

— Oui, ça a ses avantages, c’est vrai.

— Tu as bien dormi ?

— Oui, et toi ? Pour une fois, ce n’était pas toi la première levée.

— C’est vrai, j’ai super bien dormi Christophe. 

— T’es prête pour une nouvelle journée avec moi ?

Un sourire éclaira le visage de Clémence,

— Oui, je suis prête ! Qu’est-ce que tu me proposes pour cette nouvelle journée ?

— Oh, rien de bien spécial… Tu as assez de place pour tes affaires ? Je n’ai prévu que deux tiroirs pour toi. Si tu as besoin de plus, dis-le-moi, je ferais de la place.

— Je n’ai pas ramené grand-chose non plus, mais je vais devoir sélectionner ce que j’amène ici, pour éviter de râler à Bruxelles.

— Râler ?

— Oui, si j’amène ici des trucs que je veux mettre là-bas, je vais râler.

— Ah, oui, dans ce sens-là… En fait, tu devrais avoir un double dressing.

— Oh, mais je t’en prie oui, je suis d’accord, mais il me faudrait un budget spécial double dressing !

Elle éclata de rire.

— Je veux bien t’accompagner pour tes achats, surtout pour la lingerie.

— Tiens donc, je ne comprends pas pourquoi Christophe !

Elle se jeta sur lui en rigolant et lui encadra la tête entre ses avant-bras puis frotta son nez contre le sien avant de l’embrasser tendrement. Il lui caressa les flans, le bas du dos, les fesses, puis prit le dessus et lui rendit son baiser.

— Mais en même temps, je te préfère sans rien… Juste ta peau.

Il lui embrassa le décolleté, elle lui massa le crâne.

— Je veux bien jouer la nudiste avec toi, mais ça ne le ferait pas si je devais descendre chez tes parents ou comme hier, pour réceptionner les pizzas.

— Non, c’est vrai… Donc je vais te faire de la place pour un petit dressing, adjugé.

Il continua à lui embrasser le cou, elle gigota.

— Ah Christophe, ta barbe a poussé cette nuit, ça me grattouille !

— Ça te dérange ?

Il la regarda avec un air un peu pleurnicheur et une moue triste.

— Ça me gratte… Mais ce n’est pas intolérable non plus.

Elle lui gratta les joues.

— Dis, et si tu laissais un peu pousser cette barbe ? Tu sais, une petite barbe de trois jours bien taillée, là, comme ça.

Elle détailla les limites de sa barbe naissante, lui dessinant un bouc et une fine moustache.

— A voir pour la moustache, un truc très fin, tu vois ? Il parait que c’est plus doux, une barbe de trois jours.

— Ouais, pourquoi pas. Je peux continuer alors ?

— Mais oui Christophe !

Elle lui embrassa le front puis se laissa faire tout en collant son corps à celui de Christophe.

Ils furent interrompus par un message sur le téléphone portable de Christophe, il vérifia ; c’était un message de Madison

J’peux monter ? Tes parents sont au marché.

— C’est Madison, elle demande à monter…

Clémence se mit à rire. Christophe haussa les sourcils en la regardant, il se demandait ce qui pouvait bien la faire rire comme ça. Elle lui dit,

— Je te l’avais dit, elle vient te tirer les vers du nez !

Il hésita,

— Je ne sais pas si j’ai envie qu’elle monte…

— Mmh pourquoi ? Parce que tu ne pourras décemment pas me sauter dessus devant elle ?

— Oui, effectivement ! Et puis, nous ne serons plus que nous deux.

— Et en même temps, nous devrons bien un jour sortir le nez de chez nous, que ce soit ici ou à Bruxelles… Même si j’aime quand on reste cloîtré ensemble.

Il souffla et interrogea Clémence du regard.

— Laisse-là monter, à moins qu’elle ait tendance à s’incruster ?

— Non, ça, ça va, mais on doit se préparer pour retourner à Bruxelles ce soir aussi.

— T’as pas envie qu’elle monte, toi !

— Elle va fouiner… Et j’ai pas envie qu’elle fouine dans notre intimité.

— On peut baliser aussi, tu as peur de quoi ?

Il s’étendit sur le lit,

— Je ne sais pas trop, je crois que je n’ai pas envie de te partager…

— Eh, mais ce n’est pas parce que je parle avec les membres de ta famille que je serais moins tienne Christophe.

— Je sais, mais je te veux tout à moi.

Il lui caressait les hanches alors qu’elle était couchée sur le côté.

— Mais, attends… Je suis toute à toi, les autres n’auront pas droit à l’amour que j’ai pour toi.

— Oui, je sais.

Il se colla à elle, posant sa tête sous son menton à elle. Elle lui demanda,

— Tu sais, je me demande, si nous devions avoir un enfant un jour, tu ne serais pas d’accord de me partager ?

Il prit un peu de recul et lui fit face, s’accoudant au lit pour poser sa tête dans sa main, Clémence se sentit un peu inquiète de cette prise de recul.

— Tu ne veux peut-être pas d’enfant Christophe ! Aie, j’ai fait une bourde, c’est ça ?

Il sourit et la rassura,

— Mais non… Il y a juste que c’est… Inattendu.

— Euh… Pour moi, cela fait partie des possibilités de la vie. Je vais trop vite, c’est ça ? Tu sais, je ne demande pas qu’on en face un là, maintenant, mais c’était par rapport au fait que tu me voulais toute à toi.

— Je te veux tout à moi, mais je pourrais faire de la place pour un « mini nous ». Sans problème, il serait le fruit de notre amour.

Il avait les yeux brillants, Clémence se relâcha, elle croyait avoir jeté un pavé dans la mare, mais non, visiblement non. Il n’était pas contre l’idée.

— Et puis, je ne suis pas contre les répétitions générales en attendant de le faire vraiment ce petit.

— Ou cette petite… T’en manque pas une toi ; encore une bonne raison de faire l’amour.

Elle l’embrassa et lui glissa,

— Et tu n’as toujours pas répondu à ta cousine, elle doit attendre en bas de l’escalier en trépignant.

— Oh, oui, je l’avais oubliée… Bon, ok, je lui envoie l’autorisation de monter, ça va, on est encore habillé, enfin, on va vite se réajuster quoi.

Clémence rigola et se leva, remettant son t-shirt en place. Ils l’entendirent monter dans les escaliers.

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